Jouy-le-moutier

D'année en année, je m'interroge sur le sens de cette journée de commémoration.

Alors qu'il ne reste plus que deux survivants français de cette boucherie fratricide, les photos des disparus jaunissent dans les albums ou les boîtes à gateaux et bientôt cette guerre ne sera plus que dans les livres, sur les monuments et ici et là dans les blessures du paysage.

Faudra-t-il alors conserver ce jour férié ?

La guerre est hélas consubstantielle à l'homme depuis que le monde est monde : Il en est de justes et d'injustes et leurs horreurs croissantes n'ont jamais dissuadé les fous, les tyrans et les usurpateurs d'en entreprendre de nouvelles ni les opprimés de se soulever pour gagner leur liberté.

Commémorer un armistice n'augure en rien de l'issue des conflits en cours ou à venir.

C'est du courage de négocier et de la volonté d'aboutir à des compromis dont nous avons besoin.

C'est à une journée de la Concorde et de la Fraternité que j'aspire.

Pierre-Alain GASSE