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Q. : Pierre-Alain GASSE, on vous connaît mieux à Pordic et Saint-Brieuc sous votre véritable identité , Bernard VAULÉON, comme professeur et co-auteur d'ouvrages d'histoire locale, mais vous êtes aussi un nouvelliste depuis de longues années et vous publiez ces jours-ci, aux Éditions de la Rémanence, votre premier roman. Vous pouvez nous en parler un peu ?

R. : Volontiers. Je m'étais essayé au roman, au début de ma carrière, d'abord dans les années 80, puis à la fin des années 90, mais sans doute étaient-ils mauvais, toujours est-il qu'aucun éditeur ne m'avait donné sa confiance et j'avais abandonné cette forme au profit de la nouvelle. Il y a cinq ans, une de mes filles a accepté un poste à Singapour et à l'occasion d'un premier séjour là-bas, j'ai découvert la condition et les problèmes des « maids » asiatiques, ces employées de maison étrangères qui travaillent pour les riches locaux et les nombreux expatriés. J'ai d'abord songé à une nouvelle et puis, de chapitre en chapitre, j'en suis arrivé à un roman court, après une gestation qui a duré trois ans. Et Mathilde Palfroy, fondatrice des Éditions de la Rémanence, a tout de suite adhéré à ce projet, qui voit aujourd'hui sa concrétisation.

Q. : Sans dévoiler l'intrigue, que pouvez-vous nous dire de L'Indonésienne ?

R. : Eh bien, Ratih, l'héroïne, une jeune indonésienne divorcée avec une ado à charge, gagne péniblement sa vie dans un « food court » (espace de restauration rapide) de Bandung Pinang, sur l'île de Bintan. Passionnée de cuisine, son rêve, c'est d'avoir un jour un petit restaurant bien à elle. Alors, elle s'engage comme « maid » (employée de maison) chez une famille chinoise de Singapour, pour quelques années, pense-t-elle, le temps de réunir les économies nécessaires. Ses riches patrons sont très exigeants, son travail exténuant, sa vie privée et familiale inexistante. Cependant, elle fait face à toutes ces difficultés, jusqu'à ce qu'un grain de sable vienne changer la donne… Voilà le point de départ.

Q. : Vous vous situez donc dans la lignée du roman social ?

R. : C'est vrai, la dénonciation de l'injustice m'a toujours importé, mais dans le cas présent, c'est à la fois un témoignage, inspiré d'une réalité, et une fiction sentimentale. J'ai d'ailleurs modifié la fin, à la demande de mon éditrice, qui souhaitait présenter une vision des choses d'où l'espoir ne serait pas absent.

Q. : Après cette publication, allez-vous persévérer dans la voie du roman ou revenir à la nouvelle ?

R. : Cela dépendra en partie de l'accueil du public. La nouvelle est mon fonds de commerce. Certes, j'aimerais beaucoup réussir à écrire un roman de trois cents pages, mais cela impose de forcer mon naturel qui me pousse toujours à la concision. Cependant, je remarque que, depuis quelques années, j'ai écrit un certain nombre de nouvelles longues, entre cinquante et cent pages. Alors, pourquoi pas ? Ceci dit, pour l'auteur comme pour son entourage, l'écriture d'un roman est beaucoup plus contraignante. C'est aussi un critère à prendre en compte. Franchement, à ce jour, je ne sais pas, car pour l'instant, je n'ai pas de sujet.

Q. : Pierre-Alain GASSE, merci.

R. : Merci à vous.

©Pierre-Alain GASSE, avril 2015.