Le Blog de Pierre-Alain GASSE

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mercredi 5 décembre 2012

Soliloques - ¡Adiós, Bienvenida! - Exégèse

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Cette nouvelle, a été écrite en août 1999.

C'était la première fois et la seule à ce jour que j'écrivais une "road story".

Le thème est présenté par un extrait de la chanson de Georges Brassens, d'après le poème "Les Passantes" d'Antoine Pol (1888-1971). Il s'agit des rencontres amoureuses avortées, ratées, inabouties.

La troisième strophe collait en effet au contexte choisi, celui d'une rencontre lors d'un voyage et, d'autre part, la sortie de la chanson se situait à l'époque des faits relatés, le début des années 1970.

Dans sa version française, cette nouvelle présente la particularité de fournir la traduction des dialogues en castillan qui interviennent entre Bienvenida et le narrateur.

Le titre retenu - en espagnol - m'avait séduit par son oxymore, qui en deux mots résumait cette "brève rencontre".

En France, Bienvenue est un prénom fort rare, mais dans le monde hispanique, il en va bien autrement. Et ce choix m'a été inspiré par la réelle rencontre d'une autostoppeuse cubaine ainsi prénommée.

Il y a donc, dans cette nouvelle, des éléments d'autofiction. Mais, écrite plus de vingt-cinq ans après les faits et alors qu'aujourd'hui quarante se sont écoulés, je suis à présent incapable de démêler le réel du fictionnel.

Bienvenida pour moi n'est plus que son personnage. La fiction a absorbé la réalité.

Telle est "la carpintería del oficio", dirait Gabriel García Márquez,

©Pierre-Alain GASSE, 6 décembre 2012.

vendredi 30 novembre 2012

Soliloques - Le Journal secret d'Alexandra - Exégèse


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L'association des mots "journal secret" avec un prénom féminin se terminant par A suffisant à beaucoup pour fantasmer, cette nouvelle a connu son heure de gloire sur Internet. Pour de mauvaises raisons.

En effet, ce journal secret n'a rien de sulfureux et j'ai donc dû en décevoir beaucoup. Mais s'ils ont persisté dans leur lecture, peut-être auront-ils trouvé quelque intérêt à cette peinture des mœurs des années soixante-dix.

L'histoire de cette nouvelle est curieuse.

Dans les années 1990, j'avais écrit un court roman en sept chapitres intitulé "La Double vie de Jérôme Beaufils" et sous-titré "Chronique provinciale".

Il s'agissait, à travers un récit narrant des amours extra-conjugales, de dépeindre la vie dans une petite ville de province manchoise des années soixante-dix.

Refusé par divers éditeurs parisiens auxquels j'avais eu l'audace de l'envoyer, il gisait dans un tiroir.

Lorsque j'ouvris,en 1998, le site Internet "Nouvelles, nouvelles...", l'idée me vint de démembrer l'ouvrage pour en extraire des nouvelles indépendantes.

C'est ainsi qu'après quelques remaniements le premier chapitre est devenu "La Vocation de Jérôme Beaufils", le troisième "Le Journal secret d'Alexandra" et les trois derniers "Les Amants du Square Thomas Beckett".

Et, cerise sur le gâteau, vingt ans après, le chapitre 2 vient de trouver une seconde vie sous la forme d'une nouvelle intitulée "Le Pensionnaire" !

Au 31 octobre dernier, et pour autant que les statistiques soient fiables, "Le Journal secret d'Alexandra" est la seule de mes nouvelles, avec "La Petite Culotte de soie", à avoir dépassé les 10000 consultations.

Et depuis le 19 mars dernier, elle occupe donc la seconde place dans le recueil "Soliloques", paru aux Éditions Kirographaires.

©Pierre-Alain GASSE, 30 novembre 2012.

mercredi 14 novembre 2012

Soliloques - Mutatis mutandis - Exégèse


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Nous allons dans une série de mini-billets donner quelques éléments d'information et d'analyse sur les différentes nouvelles qui composent le recueil "Soliloques".

Le texte d'ouverture s'intitule "Mutatis mutandis".

Il s'agit d'une micro-nouvelle fantastique, inspirée par un opus du même genre de l'auteur espagnol Juan José Millás qui avait pour titre "La pastilla de jabón" (la savonnette) et qui fut publiée le 14 février 1992 dans le quotidien El País.

Le titre choisi est une locution latine qui figurait autrefois dans les pages roses du Petit Larousse et signifie à peu de chose près "ce qui devait être changé ayant été changé".

Alors que Juan José Millás imaginait que sa savonnette se nourrissait du corps de ceux qui l'utilisaient et croissait à leur détriment, j'ai imaginé un échange de personnalités entre deux êtres vivants : un maître et son chien, tout en respectant la structure de mon modèle, puisqu'il s'agit clairement d'un hommage.

Mais je suis allé plus loin que lui. En poussant les choses à l'extrême, lorsque le chien aura une complète personnalité humaine et son maître un vrai comportement de chien, pourquoi ne pas imaginer que le nouveau maître s'en aille avec la maîtresse de maison, tandis que le fidèle gardien du logis se résigne à sa "vie de chien" ?

Le mariage du fantastique et de l'absurde est ce qui fait tout le sel de ce court récit.

Ce texte a été écrit en espagnol en 1995 et ensuite traduit en français.

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