Tout le monde n'est pas connecté à l'internet ou ne possède pas d'ordinateur, ou n'utilise que tout à fait occasionnellement une connexion en bas débit... Et cela plus que l'on ne croit pour bien de gens dans notre pays où demeure encore une “fracture numérique” évidente, en particulier dans les campagnes, les hameaux et quartiers isolés... De telle sorte que la presse locale (petit écho du pays ou journal régional) devient un lien culturel et sociétal d'une portée non négligeable.

Ces organes de presse locaux ou régionaux offrent dans l'une de leurs pages, une fois par semaine, un espace d'expression à leurs lecteurs.

Des gens qui ne vont pas sur l'internet, ou des gens qui se rendent occasionnellement sur l'internet, lisent ces courriers publiés ou en rédigent eux-mêmes.

En ce temps de communication, d'échange d'idées et de réflexions sur des sujets d'actualité ou de caractère anecdotique ; pourquoi la presse locale ou régionale n'offrirait-elle pas au moins deux pages complètes aux lecteurs ? Au lieu d'un espace réduit dans lequel ne sont sélectionnés et publiés, que trois ou quatre “articles” de lecteurs?

Sur le net, il y a les forums, les sites et les blogs... Mais les personnes qui s'expriment dans les forums du Net, sur des sites ou sur des blogs, dans la mesure où elles se révèlent assez prolixes et assidues, ne sont pas lues chez des gens qui n'ont ni ordinateur ni internet... “Un peu dommage parfois”, dirais-je!

Il y a une différence énorme entre écrire un courrier de lecteur dans un journal, et rédiger un message ou un texte sur le Net : dans le journal il faut être sélectionné et donc, dépendre du “bon vouloir” du comité de rédaction du journal ; alors que sur le Net les gens se publient eux-mêmes en toute liberté...

Il est certain que deux pages entières offertes dans un journal, à l'expression d'un plus grand nombre de gens, donnerait plus de liberté...

Quand on pense que de grands journaux régionaux du dimanche tirent à plus de 300 000 exemplaires, cela représente un espace de diffusion bien supérieur à celui d'un forum du Net, d'un site ou d'un blog n'intéressant au mieux qu'une petite communauté...

... Je me demande parfois comment les gens, par le biais d'un blog ou d'un site, ou encore par une communauté d'internautes forcément dispersés, arrivent à s'organiser et à se réunir pour mener une action déterminante, opposer un “front de résistance” contre des décisions politiques, économiques, sociales, administratives?

Le net, cela ne fonctionne tout de même pas comme la rue ou la place publique avec des gens physiquement rassemblés et pouvant se porter en des lieux pour mener une action...

Il est plus aisé et plus immédiatement efficace à un ou des “meneurs” , de fédérer un grand nombre de gens autour d'une aspiration commune , dans la rue, que sur le Net!

Le pouvoir des mots serait-il plus grand dans la rue ou sur la place publique, que sur le Net? Il semble que oui, et cela de tous temps...

Je crois que les voix qui s'élèvent, que les coeurs et les esprits qui s'expriment, que les pensées qui veulent aller comme le vent, ont besoin de la dimension qui sied à leur force... Car c'est bien dans la dimension que s'affirme et se renforce le courant...

Ah, ces comités de rédaction du petit écho local et du grand canard régional! Tous des “pourris”... Ou des “à la botte du système”, reléguant dans l'ombre les “papiers” qui veulent vraiment dire quelque chose, et ne publiant que des propos sonnant comme des casseroles ou édulcorés de mots bien huilés...