Le Blog du Merdier

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Au fil des mots et des visages

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jeudi, juin 17 2010

Un écrivain peut-il avoir une "vision politique" ?

Jérôme Nodenot (Antoine, sur le forum d'Alexandrie Online) nous écrit ceci :

« Je me suis posé en effet des questions (...) : un écrivain a-t-il déjà eu une "vision politique" dans ces ouvrages ? On peut répondre que oui, mais pour quelques-uns seulement : je sais que Voltaire prônait le système anglais et le libéralisme, je crois. On pourrait parler aussi des utopistes. Mais dans la plupart des cas, je ne sais pas si l'on peut vraiment parler de "vision politique", au sens où je le comprends c'est-à-dire qui peut influencer la mise en place d'un nouveau système, qui peut changer le monde concrètement.

J'ai souvent ri lorsque j'entendais les interviews de Soljenitsine, par exemple : il a été le pourfendeur du communisme, c'est ce qui a fait sa gloire en plus de son immense talent, et quand le communisme est tombé il a jugé que le système capitaliste et la mondialisation était peut-être encore pire que le communisme (du moins pour les Russes). Bref, l'homme était un empêcheur de tourner en rond, un "emmerdeur" (pardon pour le gros mot) qui critiquait toujours tout. A-t-il jamais préconisé une solution politique à tous ses griefs ? Je ne pense pas. Les écrivains sont des emmerdeurs, qui rêvent souvent d'un monde plus humain, plus authentique, de grands observateurs de la nature humaine, surtout, mais des politiciens, je ne le pense pas.

Je peux me tromper complètement sur le sujet, je l'avoue : quiconque pourra me contredire sur la question sera le bienvenu, parce que c'est une question pas si évidente qui est posée ici. »

... Victor Hugo, le grand Victor Hugo (et l'on pourrait citer bien d'autres « grands » -artistes, écrivains et poètes)... Victor Hugo oui, le poète et l'écrivain éternel... Dans les années 1840 - 1845, était reçu par le roi Louis Philippe et conversait avec lui en privé... Et il a magnifié de sa plume le retour du tombeau de Napoléon, de Sainte Hélène... Mais il fut bien plus qu'un observateur, un poète et un écrivain au moment de la révolution de 1848 et il a montré qu'il était du côté des humbles, des "petits", des "sans gloire" et des opprimés, et il s'est élevé, se servant de sa notoriété, contre l'injustice, contre l'arbitraire...

Il n'a pas adhéré à la politique de Napoléon III et dut s'exiler...

... Mais Victor Hugo, c'était un "monument"!... Soit dit en passant question femmes il était en émoi... Trois femmes dans sa vie : son épouse Adèle I, Juliette et Léonie (« l'unique »... mais qu'il a quand même trompée)...

Je pense qu'un écrivain et à plus forte raison si cet écrivain est un penseur et un poète... qu'il ne peut être que l'ami (parfois intime quoique sans concession ni complaisance) des hommes et des femmes de son temps... Du fait, dirais-je, de sa dimension d'humanité...

Il n'est aucunement question de "manger à tous les râteliers"... Mais il y a cet esprit, cette indépendance d'esprit, cette liberté, ce "oser dire et faire", cette force en soi, cette sorte d'élégance du coeur et de l'esprit, de la manière d'être et de communiquer... Qui font qu'aucune porte ne peut se fermer brutalement, que tout, absolument tout, des êtres de ce monde, peut être écouté, considéré, parfois même aimé contre le sens commun...

Le poète, l'écrivain, le penseur... a pour ami le prince, l'arsouille, l'anarchiste, le coquin, le pourfendeur de ses contemporains, le proscrit, le milliardaire comme le plus pauvre et le plus démuni des humains... Mais c'est un ami sans complaisance, sans appartenance, qui ne peut ni être acheté ni vendu sur le marché de la Relation... Et en ce sens là, il n'a, effectivement, aucune vision politique. Disons que sa politique alors, c'est sa dimension d'humanité.

Je ne pense pas qu'un artiste ou qu'un écrivain doive publiquement s'engager par exemple, lors d'une élection présidentielle ou législative, c'est à dire prendre parti devant les médias et devant les gens , pour tel ou tel candidat à l'élection, se produire sur scène dans un spectacle organisé par le parti politique du candidat à l'élection qu'il déclare ainsi soutenir. Que ce même artiste ou écrivain, s'il souhaite lui même se présenter... peut-être! (mais la dimension d'humanité de cet artiste ou de cet écrivain s'il en est et autant qu'elle est, peut-elle se révéler compatible avec la politique même ?)

... Viendra peut-être un temps, un jour, où la dimension d'humanité succèdera à la politique...

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dimanche, décembre 13 2009

La lumière voyageant sur un sourire

La lumière voyageant sur un sourire

2009-12-11 17:51:00, Aldo sur le forum poésie d'Alexandrie, a écrit :

Sur un sourire

se déplaçant

à la vitesse

de nos absences,

la lumière

peut devenir

un chant d'orgueil .”

L'on imagine... J' IMAGINE... la lumière... UNE lumière...

"voyageant" sur un sourire...

Un sourire qui lui même "voyage".

Mais dans un espace immense, immense... et quasi démesuré... l'espace dans lequel voyage le sourire, le sourire portant sur ses lèvres une lumière... N'est que trous d'absences... Trous d'absences comme d'invisibles confettis-entonnoirs exerçant chacun d'entre eux, si nombreux, une pesanteur...

Et les "absences", les trous d'absence, se meuvent dans l'espace à la vitesse des électrons, des noyaux, des particules... et peut-être de la lumière tout entière...

Alors le sourire voyageant et portant sur ses lèvres une lumière... Comme pour dépasser cette vitesse des trous d'absence, va faire chanter la lumière... d'un chant qui ne peut que s'amplifier et se mouvoir plus vite encore que les absences...

Ainsi la lumière peut-elle devenir "chant d'orgueil" si, sur le sourire qui la porte, elle parvient à "battre les absences à la course"...

Mais si la lumière, une lumière... ou des lumières, portées sur un sourire ou des sourires, et "battant les absences à la course"... devaient immobiliser, figer l'espace, l'immense espace ?

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dimanche, septembre 13 2009

Petite ou grande immortalité ?

 

Antoine, sur un forum d'alexandrie éditions, écrit :

Kundera, dans son livre "L'immortalité", distingue deux types de postérité : la "petite immortalité" (celle qui a lieu au niveau des proches, descendants et amis) et la "grande immortalité" (qui a lieu au niveau de l'humanité tout entière). En ce qui concerne les auteurs du web, je ne suis pas suffisamment technicien pour savoir ce qu'il en est de la "grande immortalité" (assez misérable, j'imagine, en particulier si en effet les hébergements seront coupés).”

... La "petite immortalité" c'est exactement la même chose que l'espace de l'univers dans lequel se meuvent le système solaire et ses planètes (dont la Terre), puis les étoiles ou systèmes d'étoiles proches du système solaire dans une dimension disons, de "quelques années de lumière"... par rapport à la "grande immortalité" qui serait l'univers "infini" selon la pensée des humains.

La "grande immortalité" serait donc inaccessible puisque nous ne pouvons l'appréhender dans sa totalité, une "totalité" qui n'a pas de sens et ne peut être définie...

L'on pourrait dire - et on le dit - que la "grande immortalité" alors, serait comparable par exemple à une dimension exprimée (toujours selon un concept humain) en "parsecs" (1 parsec égale la distance Terre Soleil)... Autrement dit, cent millions de parsecs serait une distance "appréciable" (et donc espérée) pour une "grande immortalité"!

Certaines "fictions" (ou mythes) au sujet de certains personnages "célèbres", "universels" et dont l'existence non prouvée scientifiquement est néanmoins affirmée ; sont assurément "de grande immortalité"... Sans doute certains de ces personnages ont-ils réellement existé, mais ils n'étaient de leur temps, que des personnages tout à fait ordinaires ayant accompli quelque action plus ou moins déterminante dans leur entourage. Ainsi naissent les mythes : dans un contexte historique, économique et social, un personnage en particulier symbolise par son action et par sa parole, une aspiration et une espérance collectives. Alors ce personnage devient “légendaire” et doté de pouvoirs que les autres gens n'ont pas... Mais c'est le mythe qui a le pouvoir, un pouvoir qui n'est que virtuel et dont la virtualité devient un moteur pour toutes les idéologies ou les religions en marche ; une “pépinière” de tyrans, de chefs de guerre, de dictateurs, de papes et de prophètes, de “sauveurs du monde” et de leurs lieutenants et officiants...

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mardi, août 25 2009

Ateliers de mots et de textes lus

Ateliers de mots et de textes lus

Antoine, sur le forum d'Alexandrie (boîte à idées) a écrit :

Oui, et je me rappelle un atelier d'écriture auquel j'avais participé il y a plusieurs années : notre animatrice était une lectrice "à haute voix" hors-pair : le moindre navet, le texte le plus insipide jamais inventé, le torchon le plus bâclé de l'histoire de la littérature devenait grâce à son éloquence un véritable chef-d'oeuvre, ou presque ! Cette capacité me sidérait. Le problème de ce que tu nous proposes ici, Guy, vient du fait que la "voix" de l'auteur aura trop d'importance et pourrait fausser la donne. Mais je sais pourquoi l'idée te séduit : c'est que tu connais (et on les connait aussi) tes talents d'orateur lorsque tu lis tes textes !”

...J'ai tout de même peine à imaginer qu'un texte insipide et d'une déconcertante banalité...Et qui plus est, assez mauvais quand à la forme et au fond, puisse, écouté par le plus attentif et le plus bienveillant des publics, passer pour un "chef d'oeuvre hors pair"! ...S'il est lu par un comédien ou un orateur, ou un "pro de la diction" ou encore une personne dont la voix est agréable à entendre...

... La voix, la manière de lire, le respect de certaines règles (d'art), l'âme ou l'esprit ou l'émotion (et tout cela lié) que l'on peut mettre dans la lecture d'un texte ; tout cela à mon sens ne suffit pas - même si c'est essentiel (et nécessaire)...

Il y a aussi ce que j'appelle la "musicalité" des mots, le rythme dans la phrase, les "rimes sonores" (qui reviennent ou accentuent), la fluidité du texte, les silences ; la ponctuation même qui doit apparaître et être perçue à l'écoute (par exemple les points de suspension, les guillemets)...

Et je dirais aussi "une certaine traduction" (et non une interprétation) littéraire, poétique, de l'émotion, de la gravité (ou de la drôlerie) du propos...

... Il faut donc que le texte soit beau... Ou tout au moins "intéressant" (récit, nouvelle, scénario, poème, anecdote...)

... Essayez d'imaginer (par exemple) un texte "insipide et banal" qui ainsi commencerait... Lu par un "pro", un très bon "orateur", un excellent comédien ou même une personne motivée et dont la voix est agréable à entendre :

"... Il fait pipi, ça gicle sur les parois de la cuvette et une grosse mouche tourbillonne sous l'ampoule jaune et piquetée de chiures. Il remonte son pantalon et boucle sa ceinture. En bas, un volet claque et l'orage dehors éclate... "

Certes il y a bien en matière de textes lus devant un public, un professionnalisme à acquérir par une formation en école, une expérience, une connaissance des règles de l'art... Mais il y a aussi ce qu'aucune école, aucune formation ne peut donner (et qui ne “s'apprend” pas)... C'est exactement comme dans les écoles de commerce et de vente : l'on peut parfaitement maîtriser les différentes technologies de la communication, avoir des connaissances (et de l'expérience) en psychologie (comportements, habitudes), avoir suivi de nombreuses formations spécifiques, passé des examens avec succès, avoir fait des études de marché... (Tout cela est la plupart du temps nécessaire et d'une grande utilité)... Mais sans ce que j'appelle le “coeur du réacteur” de l'être, et dans le coeur même du “coeur du réacteur”, cette sorte d'”alchimie” qui s'opère (et qui en définitive “fait la différence”)... Je dis qu'il n' y a pas -tout à fait – ce qui “emportera la décision” et fera “tomber les dernières barrières”...

... Est-ce que, par exemple, certains “monstres de scène” du cinéma ou du théâtre ou de la chanson, devenus “immortels” bien que disparus... Avaient suivi au début de leur carrière, une formation en école du cinéma, ou des cours de comédie?

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vendredi, janvier 30 2009

Concours littéraire ouvert à tous...

Hapopax, sur Alexandrie online, nous annonce :

“La Ville de Castres et la revue L'Encrier renversé organisent leur 21e concours de nouvelle. Ouvert du 1er janvier au 15 mai 2009 minuit, ce concours est gratuit et accessible à tous sans limite d'âge. La participation se limite à l'envoi d'une nouvelle inédite de 15 pages maximum (22 500 signes) en triple exemplaire au : 25, chemin de L'Arnac, 81100 Castres (France). Anonymat et triple lecture garantis, le jury final est composé des lauréats des éditions précédentes. Le premier prix est de 800 euros, les deuxième et troisième prix de 300 euros. Le prix des Lycéens (cumulable) est de 150 euros. Les oeuvres des dix premiers seront publiées dans L'Encrier renversé.

Le règlement complet est visible sur : encrierrenverse.canalblog.com"”

Et Antoine, toujours sur Alexandrie online nous dit ceci :

J'ai retenu une phrase du règlement qui m'a laissé véritablement pantois, qui a résonné d'une façon étrange dans mon esprit, une phrase qui en fin de compte implique chez le lecteur une réflexion presque métaphysique : "Les manuscrits non retenus ne seront pas renvoyés aux auteurs mais détruits… et recyclés". Je ne cherche pas à être ironique : cette phrase me trouble profondément. :-z C'est un peu le même sentiment que j'avais eu lorsqu'on m'a raconté (ce devait être dans le film "Smoke") l'anecdote de Backtine qui, alors que sa ville était assiégée et qu'il n'avait plus de "papier" pour fabriquer ses cigarettes, a décidé d'utiliser les feuillets de son dernier manuscrit. Ainsi, Backtine, jour après jour, a fumé son dernier livre. Voilà, c'est tout à fait ce que je ressens ici. Ecrire ou fumer, il fallait choisir, et Backtine l'a fait.”

Et voici ma réponse :

... Cette histoire de textes non primés et non renvoyés à leurs auteurs, puis détruits, cela me fait penser à ce concours de textes et poèmes (ouvert à tous) à Langon en Gironde à l'occasion du Printemps des Poètes (tous les ans c'est le même règlement avec 15 euros de participation, 3 env timbrées et les textes en 6 ex)... Organisé par une association "hautement culturelle" et paraît-il, "d'une certaine notoriété"...

J'y ai participé 3 ans de suite, de 2002 à 2005 (je croyais peut-être encore au pèrenohel)...

Je me suis aperçu qu'aux résultats publiés, les textes primés "ne cassaient rien" (je les trouvais d'une consensualité désespérante, peu originaux, alambiqués, lyriques à l'excès, ampoulés... Enfin tout ce qu'on voudra de "délicieusement troudebalesque et bon à émouvoir des gens "bon chic/bon genre/très-de-droite/allant-à-la-messe-faisant-leurs-pâques" et-fêtant leurs anniversaires avec de plantureux gâteaux à la crème criblés de bougies)...

J'ai cessé de participer à ce concours dès 2006. Les textes non sélectionnés n'étaient par renvoyés et sans doute destinés à être réduits en poussière...

... Excusez moi mais je préfère "poussiérer" et au mieux "confettiser" dans les forums littéraires du net, et en particulier dans les forums d'alexandrie!

... Toujours dans "l'optique" si je puis dire, de tous ces concours littéraires ouverts aux "auteurs en herbe" mais aussi à tous les poètes et écrivains de 7 à 107 ans "en leurs petites heures volées à la pendule du bureau de la vie"... Il me sied en ce fil de relater cette "petite anecdote" :

C'était le 10 juillet 1999 à Créon en Gironde (région de Bordeaux)...

Un concours ayant pour thème "les voyages extraordinaires de Jules Verne" avait eu lieu de mars à mai cette année là, en l'honneur de Jules Verne, et organisé par une association culturelle.

Les participants à ce concours, forts nombreux dans toute la région Aquitaine, et de tous âges, étaient invités à rédiger une nouvelle d'environ 15à 20 pages sur un "voyage extraordinaire" sous la forme d'un récit de fiction...

Les 12 meilleurs textes devaient être publiés dans un livre broché édité aux frais de l'association, tiré à 2000 exemplaires et vendu dans la région Aquitaine...

Ayant participé à ce concours je reçus vers le début du mois de juin, un appel téléphonique d'une charmante jeune femme (j'en déduisis qu'elle était charmante, à la voix) m'informant que mon texte était retenu parmi les 12... (C'était ni plus ni moins que l'adaptation d'un chapitre de mon livre "Au pays des guignols gris", alors en 1ère préparation)...

Au jour dit (en fait j'arrivai la veille en vélo depuis l'endroit où j'avais garé ma voiture à 7kms de là, et m'étais installé au camping municipal avec un "barda de clodo") j'arpentai les rues de Créon, les Arcades autour de la place (une ancienne bastide du 13ème siècle), j'écumai les différents stands (pour la plupart de livres et d'objets d'art), "zieutai" d'un oeil salement régalé les filles et dames chic'ment vêtues... et m'informai de ci de là, de cette "grande fête" en l'honneur de Jules Verne...

La remise des Prix était prévue pour 15 heures, sous le Chapiteau Officiel où trônaient sur une estrade décorée de guirlandes de fleurs, les Beaux Messieurs Dames... et Belles Demoiselles du Jury, bien carrés sur leurs sièges rouges capitonnés... Ces dames et demoiselles chic, jambes croisées et épaules dénudées (il faisait 35° à l'ombre) arborant des robes vaporeuses coupées et cintrées à ravir...

Des Douze, l'on ne fit venir sur l'estrade que le Premier Prix, un p'tit jeune de 17 ans, brillant et scientifique lycéen à l'imagination débordante, qui se vit offrir une croisière d'une semaine sur un voilier...

Les noms des onze autres gagnants ne furent qu'à peine cités, et nous fûmes invités à la queue-leu-leu, devant un espèce de guichet en carton bleu foncé aménagé dans le recoin d'une bâtisse attenante... L'on nous remit à chacun 5 exemplaires gratuits du livre broché "Voyages Extraordinaires", recueil des 12 nouvelles... C'est à peine si je parvins à discerner dans la "bousculade" le visage de la demoiselle qui distribuait les livres...

... Et les "flonflons" de la fête en l'honneur de Jules Verne, les attractions pour les enfants, les marchands de frites et de merguez, les groupes animés de tous les visiteurs ce beau dimanche après midi de juillet, les stands de livres et de bandes dessinées et de toutes sortes de gadgets "amuse toutou"... Diluèrent le beau rêve du "clodo littératoque" que j'étais au milieu de cette liesse Julevernesque...

Un "magnifique feu d'artifice" clôtura la belle journée sous les étoiles du ciel de Créon...

... Mais j'eus cependant une, ou plutôt deux "grandes joies" :

Ma très chère cousine que j'adore, et qui demeure dans la région, fut littéralement "épatée" de ce prix que je gagnai, et surtout de voir mon histoire dans le livre publié... La joie affectueuse d'une émouvante simplicité qu'elle me manifesta, valait bien toutes les tribunes du monde!

Le lendemain lundi, ma collègue de travail à la poste où j'officiai dans les landes cette année là, une jeune femme de 31 ans alors, arriva (il pleuvait) selon son habitude à 9h du matin, bien ceinturée dans son imperméable chic et tenant à la main un joli parapluie bleu... Je lui ouvris la porte et lui annonçai que j'avais gagné un prix littéraire et que mon histoire était publiée dans un livre que je lui offris...

Quand on connaît bien cette jeune femme du pays des résiniers d'autrefois de la Grande Lande et à quel point elle "ne fait jamais dans la dentelle" question spontanéité, sincérité et absence totale d'hypocrisie... L'on peut dire que le visage, que le sourire, que la gentillesse et que le regard dont elle m'inonda de toute sa silhouette en ce matin là si ravissante... Cela aussi valait bien toutes les tribunes du monde...

... Cela dit, je ne "cours plus les concours"... Sans doute ai-je cessé de "croire au pèr'nohel"!

Ma conclusion, à vrai dire, c'est que "c'est bien plus que le premier prix qu'il faut gagner".

... NOTE :

A propos des textes primés du concours de Langon pour le printemps des poètes, je dis aussi que certains d'entre eux ont tout de même le mérite d'être bien écrits... Bien écrits comme peuvent l'être de très bons devoirs de Français de lycéens brillants notés par un professeur sévère et pointilleux...

Mais... Au delà du talent, d'une facture personnelle, de la maîtrise de la langue Française (qui ne sont pas loin s'en faut des qualités négligeables)... Il y a cette vibration, cette “essence”, cette voix et ce ton, cette étrangeté soudaine, cette audace et cette liberté dans la formulation ; cette beauté crue, rude et nue comme une barrière de glace déchirée de fjords et de pics rocheux de terres polaires ; ou de paysages Africains immenses ou de déserts des plateaux Andins... Que l'on ne rencontre et découvre que rarement en tous temps, et dont la dimension nous surprend et nous échappe...

Ce que je dis là, et qui est au delà du talent, de la facture personnelle et de la maîtrise de la langue, c'est ce qui fait la différence entre d'une part tous ces bons textes, tous ces bons ouvrages en général fort bien écrits... Et d'autre part ces quelques oeuvres “hors du commun”, qui ne sont parfois même que des fragments d'oeuvre, un passage dans un texte en particulier, des textes épars dans l'ensemble d'une oeuvre, un, deux ou trois livres d'un auteur...

Il est rare, très rare... Et sans doute “assez logique” dans la “marche habituelle et conforme du monde, que de telles oeuvres dont la dimension nous surprend, puissent être reconnues et sélectionnées dans ces concours ouverts à tous...

C'est fou ce qu'il faut que le chemin soit touristique, qu'il soit agrémenté de magnifiques points de vue, jalonné de bancs pour se reposer, bordé de parcours de santé, menant à quelque château entouré d'un parc et de jardins... Mais qu'ils sont étranges, âpres, tourmentés, et comme suspendus dans le paysage, ces chemins sans bancs pour se reposer et ne menant jamais au Château, ces chemins à penser chaque détours...

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mardi, janvier 13 2009

Racines

Jean Pierre Poccioni, écrivain et auteur dit :

“Trouvez vous un projet solide, ambitieux, difficile et vous aurez vingt ans!”... Et “plutôt que de s'épancher dans la plus délicieuse mélancolie, ne vous êtes jamais dit qu'être vieux ou vieille c'est avant tout regarder davantage derrière que devant?”

Se demande-t-on vraiment si ce qui viendra, existera et évoluera... N' a pas ces racines profondes et lointaines dans le sol, comme l'arbre qui, par sa force entretenue et par sa jeunesse renouvelée, jette de nouvelles branches vers le ciel?

Et comment ce “big bang” dont on dit qu'il est le commencement de l'univers, aurait-il pu se produire?

Je crois qu'un projet solide, ambitieux et difficile, a des racines profondes et lointaines dans l'environnement dont il est issu, des racines qui vont puiser très loin ce dont le projet va se nourrir... Mais que dans ce projet entrent aussi des vues qui s'étendent loin vers l'avenir, et qu'une force, un dynamisme, une énergie à toute épreuve et une détermination sans bornes peuvent soulever ce projet et le faire aboutir...

Ne s'attarde que peu, celui ou celle d'entre nous qui porte un projet solide, ambitieux et difficle, sur les cicatrices gravées par les blessures aux racines, ou sur les racines qui saignent encore dans la terre...

Entre la nostalgie qui fait prématurément mourir de vieillesse, et le souvenir qui chante comme une bûche dans le feu en diffusant lumière et chaleur... Il y a tout de même une différence!

... Avec ça, le "pieu à caca" dans une maison de retraite médicalisée, les "soubresauts d'orgasmes à la vue des jeunes femmes belles et élégantes devenues inaccessibles à étreindre tout debout, la vieillesse vue comme un futur cadavre vivant et toutes les nostalgies qui pourraient venir... S'il devait en être, s'évanouiraient dans ce qui survivrait encore avec autant de force et de jeunesse d'esprit...

Alors oui, la seule vraie angoisse, la seule vraie question, la seule vraie frustration, ce serait cette inévitable “mort vraie”...

N'y a-t-il pas là déjà, à ne considérer et à ne prendre en soi que l'unique perspective de la seule angoisse, de la seule question et de la seule frustration, à propos de cette "mort vraie", indépendamment de tout ce qui pourrait arriver... Un projet solide, ambitieux et difficile?

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lundi, décembre 22 2008

Une poupée russe, de Myriam.A

     Voici un texte de Myriam.A (auteur, poète et membre de Passion des Mots) :

"Tu regrettes? tu ne sais pas.

Tu as été égoïste, égocentrique, exigeante.Tu voulais que tout le monde soit, pense, parle comme toi. Mais tu as été dure, rigide, cruelle envers elle, lui , toi même.

Et tu regrettes, oui, non, peut être.

Ton ego surdimensionné t’a condamné à pourrir seule dans ta solitude. Tu sens déjà la charogne et l’odeur de putréfaction.

Et tu l’as trouvée la vérité, au coin de cette ruelle obscure où marchandent les vagabonds et les vendeurs de merdes hallucinogènes. Et te voilà redescendue sur terre, les pieds bien enfoncés dans cette réalité où désormais tu devras survivre, en évitant de te rappeler les moindres beaux souvenirs qui pourraient vider tes entrailles.

Ta vie ne sera plus même, et tu ne le seras plus non plus. Va donc brûler ces albums vieillots qui encombrent tes placards, et balaye ta mémoire des dernières bribes d’images que tu gardes insciemment au chaud.

Dorénavant, ta cure sera l’oubli. Ce même oubli là qui menace les vieux d’anéantir la seule raison de vivre qui les retient de l’euthanasie.

Tu devras remplir les façades pales de ton existence de rêves Technicolor.

Ta vie sera un spectacle forain, une douce soirée d’été, un voyage au bout du monde. Chaque souvenir oublié sera un espace de plus pour un nouveau chapitre préfabriqué.

Tranche toi la paume des mains, et laisse couler le mauvais sang, et la cicatrice que tu garderas sera le prologue de ton nouveau roman de vie."

... A la lecture de ces 2 textes, j'ai préféré le deuxième... Je dis le deuxième parce que je sais bien que, de toute évidence, il y en a un troisième, puis un quatrième et sans doute d'autres...

Je ne sais que dire... je me sens un bien piètre critique! Je n'ai que du ressenti.

Les 2 premières phrases m'interpellent. Dans cette odeur de charogne et de putréfaction, il en est qui se régalent, comme ces êtres dont on se demande de quel sexe ils sont, et qui, seuls dans leurs rêves tâchés du même foutre depuis tant d'années, râlent et se vautrent sur des matelas, des vêtements ou des draps ou des étoffes ou des photographies... Et, si cela ne suffit pas – car il faut de l'âme et du coeur – alors des pages d'écriture viennent, et de longues interrogations, et tout un déversement, tout une brocante sur toutes les places publiques... Comme si n'existait au monde que cette immensité de soi, putréfiée ou au mieux pétrifiée...

Alors “tu regrettes, oui, non”...

Si c'est “oui”, sincèrement oui, alors viendra cette “vérité au coin de la ruelle obscure où marchandent les vagabonds et les vendeurs de merdes hallucinogènes”... peut-être...

Si c'est “oui, non”... hypocritement “oui, non”, alors s'ancreront les mêmes rêves dans la vase, dans les hauts fonds de la même baie ; et la brocante, les interrogations, l'immensité, sur les places publiques, ne seront que prestidigitation, illusion, tromperie...

Brûler ces albums vieillots qui encombrent tes placards”, c'est un “suicide” nécessaire... Mais le râle dans les draps ou dans les plis des étoffes, ou le râle de l'âme et du coeur, ne se “suicide” pas, le plus souvent... Il fait croire qu'il se “suicide”...

Il faut une volonté de “cap-hornier” pour quitter un océan et entrer dans un autre océan, quitter un monde en soi pour entrer dans un autre monde... Mais de part et d'autre du terrible cap, c'est la même convergence, la même rotation, l'une des courants océaniques et de l'atmosphère, et l'autre du mouvement de la Terre... Tout cela finira un jour...

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vendredi, décembre 12 2008

De Jean Pierre Poccioni "dresser la langue"

Jean Pierre Poccioni est l'auteur de Un garçon en ville (éditions du Rocher) , Le beau désordre (Autrement) et La maison du faune (Phébus)...

Il nous dit, je le cite :

“Et quand je dis "dresser la langue" je ne signifie pas du tout s'en faire sa robe de putain avec falbalas et paillettes ou pire, déconstruction pseudo-inventive à la façon dont les enfants croient fabriquer le monde en effilant leurs jeans...”

      En vérité je crois bien que tous ces écrivains (ou plutôt pseudo écrivains) parfois même publiés et lus, revêtant une “robe de putain” afin de satisfaire les regards et de susciter une euphorie sentimentale par exemple, ou quelque engouement de mode... N'ont même pas ces “falbalas et paillettes” qui, sur une scène de théâtre de boulevard, peuvent tout de même faire rêver et s'avérer “jolis”...

Quant à ceux qui, ne revêtant pas cette “robe de putain”, donnent dans la “déconstruction pseudo inventive à la façon dont les enfants croient fabriquer le monde en effilant leurs jeans” ( sans doute avec l'idée que “le monde pourrait-être autrement” et qu'il faudrait inventer de nouveaux mots, une autre écriture, d'autres valeurs”, maudire les falbalas et les paillettes et les pésettes dans le tiroir caisse)... Ceux là, oui, sont souvent des illusionistes dans le genre “j'te sors un lapin du chapeau”. Et c'est peut-être pire, encore, que de “faire la putain”!

Cela dit, il y a tout de même des illusionistes de génie... Mais ils ne sont que des magiciens de talent se produisant en général devant le public averti des meilleures salles du “royaume”... Ou sombrant lentement et sûrement, inconnus, dans les eaux grises et indifférentes du “grand lac majeur”...

Les illusionistes ne sont ni des découvreurs, ni des inventeurs, ni des passeurs... S'ils sont des écrivains, ils ont parfois cette langue “sortie comme un lapin d'un chapeau”.

Les découvreurs, les inventeurs et les passeurs n'ont pas toujours ces mots qui font illusion mais seraient des vecteurs... Le plus souvent les mots qu'ils écrivent ou prononcent ne leur viennent que de leur foi, de leur coeur, de leur esprit et de ce qu'ils ont pressenti...


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mercredi, mars 12 2008

Discussion sur les femmes...


Les femmes auxquelles vous ne plairiez pas

    Voici une réflexion que j’adresse aux hommes…
Vous êtes vous demandé en fonction de votre caractère et de votre sensibilité, à quel type de femme vous ne plairiez pas?
Je crois savoir en ce qui me concerne, quel doit être ce type de femme…
Et lorsque j’en perçois une censée appartenir à ce type de femme, il ne me reste dans ma mémoire visuelle que le plaisir éventuel que j’ai pu avoir en la regardant passer « en coup de vent » dans ma vie… Ou « de temps à autre » lors de sa présence…
Il est à peu près certain qu’il me suffirait d’ouvrir la bouche et de commencer à m’exprimer pour que je « bassine de première » cette femme là, dont je n’attends d’ailleurs pas la moindre reconnaissance ou considération ni même le plus petit signe de sympathie ou de gentillesse non feinte… A moins que je n’aborde avec cette femme une discussion tout à fait banale, ou une communication de pure nécessité…
Il me paraît « utile » pour ne pas dire « vital question cœur et esprit », de savoir en fonction de son caractère et de sa sensibilité - pour un homme - à quel type de femme l’on ne plairait pas ; parce qu’il est heureux dans la vie, et notamment en matière de relationnel, de ne pas se fourvoyer…
Se fourvoyer est inconfortable et parfois dramatique.
L’on entend souvent dire par les femmes elles mêmes en général : « le physique d’un homme n’est pas le critère essentiellement retenu pour fréquenter cet homme ou avoir avec lui une relation suivie »…
Seules je crois, les « hédonistes » pures, c’est-à-dire celles qui privilégient les relations « multiples et épisodiques » où le plaisir de se retrouver ensemble parce qu’on se plaît ; ne vont pas « sortir » avec un type moche (à moins que ce « type moche » soit très marrant et très séducteur à sa manière et qu’il accomplisse des « prouesses »!)
« Bassiner de première » une femme qui à toi te plaît mais qui visiblement ou à priori n’a pas l’air de partager ta sensibilité, c’est comparable à un gamin qui : soit met un crapaud mort dans une boite de conserve pour montrer à sa petite copine, soit récite un poème de dix pages avec plein de mots difficiles à une copine qui veut jouer aux dés…

Propos de Diégo Ortiz :

    « Me détestent donc, à priori, toutes celles qu’effraient la contradiction et le paradoxe… »

Propos d’ Antoine :

    « Je suis certain, Guy, que ces femmes à qui tu ne peux pas plaire au premier abord, te tomberaient dans les bras après avoir été forcées à passer toute une journée en tête à tête avec toi »…

    « Forcées, peut-être pas… » dis-je.
« Dans la mesure où ces femmes là se trouveraient fortuitement ou par relation, tout à fait occasionnellement en ma présence…
Il y aurait je crois ce dont j’ai horreur au départ, c’est-à-dire ce genre « soft faux chic fausse classe » où l’on se regarde comme deux chiens n’osant se « sentir le derrière »… Et puis peut-être… Et même sans doute… Par la suite et au fil des heures passées, quelque chose « sorti du fond des tripes » surgi de je ne sais d’où »… Et qui « niquerait en beauté » ce faux chic/fausse classe si « soft » et si « olive dans le trou de bale »… Alors la « tountoune et le toutou » qui d’ordinaire ne se régalent jamais du ou des mêmes nonos en viendraient à se frotter le museau et à se humer leurs senteurs…
C’est fou en définitive ce qui peut faire que les gens se rapprochent les uns des autres… Lorsque vient dans l’air cette longueur d’onde qui dans l’instant porte ce qui relie les gens… »

Propos de Diégo Ortiz :

    « Je persiste à considérer la femme et les femmes comme un continent que les hommes ne parviennent jamais à dominer »…

… Je pense qu’il faut sortir de l’idée de domination soit par l’homme, soit par la femme…
Je pense aussi qu’il faut sortir de l’idée d’un « continent à explorer »… Comme si la femme (ou l’homme d’ailleurs) était un « continent » pris dans le sens de « autre terre à découvrir »…
L’erreur c’est la domination c’est-à-dire : mettre en avant une puissance, une supériorité qui ne prouve rien et qui est d’ailleurs tout à fait relative… Et peut-être détruite du jour au lendemain par la maladie, l’accident, la mort…
La vérité c’est le partage, l’alliance, la complémentarité entre des différences « disloquées » par la solitude de l’être.
Le « continent à explorer » c’est aussi une forme d’erreur - moins grave cependant que la domination cependant - car explorer peut conduire à la conquête d’un territoire ou du continent. Et entre la conquête et la domination il n’existe qu’un tout petit « no man’s land ».
L’on n’explore pas un être comme on explore un continent inconnu… Quand on explore un être c’est pour découvrir et si possible, apprendre à aimer l’essence qui est en lui…
Enfin les différences, ces différences qui opposent en général assez profondément les êtres, se révèlent irréconciliables et ne peuvent vivre ensemble parce qu’elles sont disloquées en plusieurs parties contradictoires… Si chacune de ces différences se reconstituait en un ensemble homogène, je pense qu’elles parviendraient à coexister comme le fait la nuit avec le jour…
Je crois que la complémentarité résout le problème de la dislocation des différences…

Propos de Mahaut :

    « Tant qu’il s’agit de prendre pouvoir sur l’autre, soit parce qu’on prétend en faire le tour, soit parce qu’on veut se l’approprier, on gâche tout, à mon sens. »

… Ce pouvoir auquel tu penses, Mahaut, n’est pas le « pouvoir » au sens  de ce que l’on entend par « pouvoir » c’est-à-dire au sens de puissance dominante par la force, l’intelligence ou l’ascendant pesant sur un être, ou toute forme d’emprise « dés existant » un être…
Je définis ce pouvoir auquel tu penses, Mahaut, et dont le sens rejoint le sens que je lui donne, comme celui qui ressemblerait à la sagesse, au regard, à l’intuition profonde et à la capacité d’aimer d’un tout jeune enfant… Et je pense que c’est vers ce pouvoir là que nous devons tendre…
Un tel pouvoir met KO tous les autres pouvoirs qui ne sont que des « ersatz de pouvoir, des pouvoirs « fantoches », bien plus fragiles que ce que l’on croit ou nous fait croire…
… Il y a aujourd’hui, encore plus sans doute que dans n’importe quelle époque du passé proche ou lointain, beaucoup trop hélas, de minorités opprimées, de peuples bafoués et exploités, muselés/réduits au silence ; beaucoup trop de fanatismes, d’intolérances, de mépris, de haines vivaces, générationnelles et séculaires ; de racisme et de rejet de l’autre… Et beaucoup trop de dominations politiques ou économiques, d’armées, de matériels de guerre… Et au bout de tout cela, on met Dieu, le Bien, la lutte du Bien contre le Mal, et tous les « bons » arguments soit disant les mieux fondés, tout cela bien en avant, bien brandi au bout des fusils mitrailleurs, des machettes et dans le ventre des avions…
Et pendant ce temps là, les financiers et les gros actionnaires se frottent les mains, se remplissent les poches, le Pape dit des messes et chez les Chrétiens comme chez les Musulmans, on bat encore les femmes…
Y’en a marre de tout ce merdier! Heureusement il y a encore les poètes, les clowns et les artistes! Et celles et ceux d’entre nous qui les écoutent, pleurent en silence ou descendent dans la rue pour manifester ou se battre contre le grand merdier général!

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vendredi, février 8 2008

Trois paquets de biscuits tombés d'un rayon

    

     Antoine, sur un forum d’Alexandrie Online nous raconte cette petite anecdote : « Un individu fait tomber 3 paquets de biscuits dans un supermarché en prenant un article dans le rayon, sans le ramasser ensuite. Et je l’ai fait exprès de le ramasser derrière lui pour le mettre dans l’embarras ; il me semble que ça a fonctionné, puisque d’autres clients l’ont regardé au moment où je le faisais, tandis que lui a baissé les yeux en passant son chemin.

Pourquoi ai-je si souvent le sentiment d’être un anti conformiste lorsque je fais preuve de civisme? »

Peut-être que « civisme » veut dire ici : exprimer par son comportement tout le respect ou toute la considération que l’on a vis à vis de ce qui nous entoure… En l’occurrence, ici dans ce supermarché, les produits disposés sur les étagères… Des produits, certes, dont on a le droit de dire en toute liberté qu’ils sont ou seraient « de qualité médiocre et tout à fait standardisés », ou encore « conditionnés chimiquement par toutes sortes d’additifs, de colorants, agents de saveur et de texture »… Mais ce sont néanmoins des produits que les gens achètent et que d’autres gens (qui travaillent pour un salaire) ont contribué à fabriquer, à concevoir, à rendre « consommables »…Et de surcroît, ces produits ont un coût et par là même une valeur représentant pour l’acheteur une part de son budget alimentaire ou autre…

Or dans le monde où nous vivons vous entendez souvent cette réflexion de bien des gens : « l’on ne respecte plus rien »… Enfin, c’est ce que beaucoup disent… Mais il y a, hélas, tout ce que l’on voit… et qui est loin de redonner de l’espérance en la venue d’un temps où enfin, l’on respecterait vraiment les gens et les choses…

Les gens et les choses en réalité, d’une manière générale, sont traités avec indifférence, désinvolture ou mépris… Le « civisme » peut effectivement être perçu par une majorité de nos concitoyens pour marginal ou « passé de mode »…

L’anti conformisme aurait-il « changé de camp » lorsqu’il prend le parti de ce qui, en d’autres temps était perçu par une majorité de gens comme une normalité? L’anti conformisme doit-il cependant « suivre des règles »? Et quelles règles? L’anti conformisme est à mon sens l’expression d’une révolte contre un état de fait ou un ensemble d’habitudes ou de comportements jugés par le plus grand nombre comme « coulant de source » et défini en « pensée unique »… J’ose dire qu’un tel anti conformisme devrait même être considéré comme un devoir, et que dans la volonté et dans l’énergie qui l’animent, il peut être combat… L’anti conformisme dans le sens de révolte ou d’opposition à une ou des modes, à un ensemble d’habitudes, à une « pensée générale et unique », peut-il, de même que le conformisme, s’exprimer et se définir selon des règles établies ou codifiées? N’a-t-il en vérité « pas de règles du tout »? N’est-il pas plutôt qu’une sorte de « religion » ou de « credo » ou de « nouvelle mode », une « authenticité de l’être profondément sensible et sincère »?

     Et voici maintenant une autre petite anecdote de supermarché…

Un jour dans je ne sais plus quel supermarché ( et peu importe si c’était dans les Landes, dans les Vosges ou ailleurs ) j’ai rencontré une femme qui visiblement, détestait faire tomber quelque chose d’un rayon…

Cette femme était très élégante, habillée comme une comédienne jouant un rôle d’invitée de noce chic ; d’un visage typé et fort bien coiffée… Elle fit par mégarde tomber un pot de confiture en équilibre il faut le dire instable… Le pot se brisa net en mille morceaux et la confiture fut projetée et répandue sur le sol, éclaboussant les jolies chaussures à talons hauts de la belle dame…

Juste à ce moment là je passai et je vis cette femme toute rouge de confusion et presque les larmes aux yeux, cherchant désespérément un employé du magasin… Il en passa un, je l’appelai et nous expliquâmes « l’accident »…

L’affaire passa au profit des pertes et des fracas, la femme essuya ses chaussures avec un petit mouchoir… Et je crois bien que, de ma vie entière, le sourire et le regard dont cette femme me gratifia, me demeureront pour toujours en mémoire…

 

 

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