Y’a plus de boulot
    Y’a plus d’Avant, y’a plus d’Après
    Y’a plus rien
    Faut mettre des capotes pour s’envoyer en l’air
    Y’a le sida
    La tuberculo qui revient
    De la guerre et de la guéguerre à tous les coins de rue
    On ne sait plus ce qu’on mange ni ce qu’on boit
    A-t-on faim, a-t-on soif ?
    On ne sait plus où l’on va ni ce qu’on fait
    Encore moins ce qu’on va faire
    On ne dit plus rien ou n’importe quoi
    Avec Chomdu et Balladu on se marre même plus au bébètshow
    On est écolos mais la nature on s’en fout…
    Un dimanche après midi sur la route des crêtes ou un matin d’été en
    forêt ça fait même plus rêver
    Y’a plus de pognon ou s’il y en a il s’envole
    On voudrait, on ne peut guère
    On pourrait, on ne fait pas
    Au fond de la baignoire ça fait un vilain glouglou
    Il faudrait que ça change mais on ne sait pas comment
    Si nos ministres et nos députés ont promis
    Si l’école ne donne pas de travail
    Si demain c’est même plus un point d’interrogation
    Si le ciel des Gaulois nous tombait vraiment sur la tête
    Il ne faudrait tout de même pas pisser à côté de la cuvette
    Si par hasard on arrivait à rire ou à pleurer encore
    
            [Un jour, en 1982 ou 1983]