POUVEZ
VOUS VOUS PRESENTER EN DEUX MOTS?
Anarchiste
mais ni de formation ou de groupe déterminé, écrivain,
auteur et poète ; philosophe sans avoir fait d'études
de philosophie et d'esprit scientifique sans être de formation
scientifique, je trouve suspecte l'idée de l'immortalité
de l'homme en tant qu'anarchiste ; irréalisable en tant que
scientifique ; purement humaine et peut être dénuée
de sens tant que philosophe... Mais recevable, émouvante et
très belle en tant que poète...
D'OU
VIENT LE TITRE DE VOTRE LIVRE?
« Le
Chien Vert »... Parce que je trottine, sens et ressens,
monte sur les genoux des dames et demoiselles dont j'adore les belles
toilettes ; parce que je saute tout vert et sans fioritures dans ce
qui me plait et m'émeut... Et que, tel l'un de ces fidèles
amis à quatre pattes, je suis tout reconnaissant et tout
aimant, n'ayant jamais peur de recvoir des coups... Que d'ailleurs
l'on m'administre rarement...
LES
NOUVELLES SONT-ELLES LIEES?
En
apparence les histoires que je raconte dans Le Chien Vert ne sont pas
reliées... En profondeur et en y réfléchissant
quelque peu, elles sont bel et bien reliées... Dans un même
langage, un même ressenti, un même état d'esprit,
une même atmosphère, un même message...
QUAND
ET COMMENT AVEZ VOUS POUSSE LES PORTES DE L'ECRITURE POUR LA PREMIERE
FOIS?
J'ai
poussé les portes de l'écriture à l'âge de
16 ans en rédigeant un premier cahier de 192 pages à
petits carreaux. Le titre était « les sentiers de
l'espoir »... Un jour j'ai retrouvé ce cahier et je
l'ai mis au feu. Parce que je le jugeai trop enfantin, trop banal et
surtout trop personnel, trop intime et ne pouvant de ce fait
n'intéresser absolument personne...
Avant
de pousser les portes de l'écriture à l'âge de 16
ans, j'avais passé ma vie depuis l'âge de 6 ans à
penser, réfléchir, ressentir, observer, m'interroger,
me souvenir et tout enregistrer dans ma tête comme dans la
mémoire d'un appareil de photo numérique.
C'est
la raison pour laquelle je connais mon enfance par coeur avec tous
les personnages et tous les visages qui l'ont peuplée... Je
peux dire je crois bien, que mon enfance fut une enfance peu
ordinaire...
QUELLES
SONT LES LECTURES QUI ONT NOURRI L'IMAGINAIRE DE GUY SEMBIC?
Les
lectures qui nourrissent mon imaginaire sont les livres d' histoire,
de géographie, de la nature ; quelques livres de science
fiction... Et plus précisément pour citer quelques
auteurs que j'aime lire : Emile Zola, Marcel Proust, François
Mauriac, Antoine de Saint Exupéry, John Irving, André
Gide, Albert Camus, Jean Paul Sartre, Le Clézio, Prévert,
Arthur Rimbaud... Et sans doute bien d'autres.
ETES
VOUS UN VETERAN DU SITE D'ALEXANDRIE ONLINE? POUVEZ VOUS NOUS DIRE
COMMENT EVOLUE LE LIVRE SUR INTERNET?
Je
suis venu sur Alexandrie Online en 2004 et de tous les univers en
lesquels je voyage sur la Toile, c'est sur Alexandrie Online que je
totalise le plus de centaines de messages, de participations aux
forums et de textes en tous genres.
Le
livre sur Internet évolue à mon sens « comme
il doit évoluer » c'est à dire naturellement
et inexorablement... Mais sans cependant « porter
ombrage » à l'édition traditionnelle.
COMMENT
REAGISSEZ VOUS A L'ANNONCE DU PARTENARIAT ENTRE THE BOOK EDITION ET
ALEXANDRIE ONLINE?
Je
réagis très favorablement à l'annonce de ce
partenariat. Parce que j'ai l'intuition qu'il y a bien là une
alliance entre deux univers d'un même esprit littéraire...
Et comme je connais bien l'esprit et les objectifs d'Alexandrie et ce
qu'Alexandrie veut promouvoir... Ma confiance, mon enthousiasme et
mon accueil sont d'autant plus chaleureux et sans réserve...
QU'AVEZ
VOUS PENSE DE L'EDITION PAPIER DU CHIEN VERT QUAND VOUS AVEZ RECU LE
PREMIER EXEMPLAIRE?
L'édition
papier du Chien Vert m'a parue « très
professionnelle » et d'une agréable présentation.
Un
livre est un livre, dis-je... Et vu le respect que j'ai pour les
livres « en tant que livres » j'en suis
d'autant plus ému et émerveillé...
Les
évènements, tels des feuilles tombées et roulées
par le vent
L'évènement
si « évènement » il y a... Est
tout de même à mon sens, bien moins anodin si je puis
dire, que l'apparition « devant les copains »
de la toute neuve voiture (nouveau modèle de l'année)
récemment achetée... A crédit d'ailleurs.
Si
en effet, à la nouvelle voiture du copain je ne « pipe
pas »... Un événement littéraire tels
que la parution du dernier livre d'un ami très cher ; ou le
partenariat d'Alexandrie Online avec The Book Edition par exemple,
m'interpelle davantage et je « pipe »...
A
chacun ses émerveillements, l'intérêt qu'il porte
à un événement survenant, l'émotion qui
le transporte, que cet événement soit l'acquisition
d'un nouveau véhicule « flambant neuf »,
l'installation dans sa maison d'une cuisine intégrée,
la deuxième ou troisième épouse ou concubine
présentée à la famille... Ou le dernier ouvrage
publié chez un éditeur « connu »,
le dernier succés littéraire ou autre remporté...
A
la fin de l'été lorsque s'inclinent les rayons du
soleil et que s'allongent les ombres, les feuilles se détachent
des arbres et se « ramassent à la pelle »...
Le
vent les pousse, les roule, les emporte tout au long des chemins ; il
y en a beaucoup de ces petits êtres craquelés, déchirés,
déssechés et fripés ou même encore verts
et tendres de la belle saison traversée, qui roulent dans
quelque fossé ou cabriolent le long d'un caniveau en ville...
Il y en a aussi quelques uns « plus heureux »
si l'on peut dire, qu'un enfant, une fille, une femme, un poète,
un promeneur, ramasse sur le chemin et prend en sa main, imaginant
peut-être un oiseau blessé ou retrouvant dans un
frémissement délicat de la petite feuille, un
souvenir...
Et
d'autres promeneurs sans doute plus nombreux ceux là, ont
piétiné ces feuilles, les ont écartées
d'un coup de pied, leur ont marché dessus sans les avoir
aperçues ; d'autres promeneurs encore les ont eux aussi, comme
les enfants, les filles, les femmes, les poètes... prises un
instant dans leur main et peut-être comparées à
de jolis coquillages, les ont emportées... Mais sur le rebord
d'une fenêtre le temps les a recroquevillées puis
réduites en poussière...
Ainsi
vont et viennent les évènements, tous les évènements
de notre vie et du monde... Ceux qui nous intéressent et nous
interpellent et peut-être « changent notre vie »
; et ceux à côté desquels nous passons sans
« piper mot » ou que nous « suçons
tels des chocalats glacés »... Les événements
sont bien comme les feuilles roulées tout au long des chemins
à la fin de l'été lorsqu'elles sont tombées
des arbres...