Comment se souvenir de l'un ou l'autre de ces milliers de jolis papillons voletant sous un ciel devenu poussiéreux?

Et dans ces paysages sans cesse ondulant, autant noyés de lumière que de poussière, comment reconnaître tous ces papillons qui vont et viennent, leur donner à chacun un nom, et savoir la vie qu'ils ont?

Ils volent dans la poussière et dans la lumière, leurs ailes ont de drôles de petits dessins... Nul ne sait vraiment la trace que chacun d'eux fait, car la trace est mouvement, vibration, mirage même...

L'on ne se souvient pas, ou le souvenir “clignote” puis s'éloigne. l'on regarde seulement, et se laisse parfois porter par le mouvement, la vibration...

Un jour succède à l'absence ou au clignotement du souvenir, à l'oubli, à l'inconnu de jadis... Une vague d'océan pétrifiée, devenue ligne de crête de montagne : c'est le mouvement, la vibration, le mirage même... Une trace, une gigantesque trace...