....."L'immense espérance presque religieuse”(que j'évoque dans “le fil tiré), c'est celle de voir s'ouvrir dans le mur un passage...

Le "mur", c'est tout ce qu'il y a à la fois de vulgaire et d'ordinaire dans la vie : le sens commun, les préjugés, la violence, la brutalité, la médiocrité...

Et l'on peut, bien sûr, passer le plus clair de sa vie à taper à coups de marteau (ou de masse) sur le mur... Pour qu'il se fissure...

Mais alors l'espérance s'épuise, ou tout au moins, ne se consolide jamais et demeure étale, désespérément étale...

Il faut que l'espérance se consolide, s'intensifie, et devienne comme cette foi des chrétiens ou des musulmans (ou autres croyants)... Et la "foi" c'est croire sans avoir vu... sans avoir encore vu alors que tout le monde te dit "ça n'existe pas" ou "c'est du pipeau" ou "c'est pour tromper le monde"...

L'espérance ne peut se consolider que lorsque déjà on "reconnait" formellement (et en toute sérénité) l'existence du "mur"...

Une fois franchie l'étape (à mon avis indispensable) de la reconnaissance, alors il devient peu à peu (c'est le plus souvent assez long cependant) impossible de "taper dans le mur" comme on le faisait avant...

Il n'y a jamais de "miracle" : ou s'il y en a un, c'est celui de l'intelligence du coeur et de l'esprit... (le "miracle" étant celui de l'ouverture du passage dans le mur).