La vie elle-même peut-elle devenir écriture? Etre écriture?

... Environ 70% de tout ce que j'écris (et publie) est "du premier jet", exprimé "sur le vif"... Je pourrais presque le parler, comme dans une conversation à "bâtons rompus"... D'ailleurs j'ai dit une fois (ou plusieurs fois) que l'écriture devrait se faire parole, et la parole, écriture...

De nos jours, l'on écrit souvent "comme on parle"... Et l'on ne parle pas comme l'on écrirait...

Il me semble qu'il devrait y avoir un lien entre la parole et l'écriture... Et que si l'on parlait comme on écrirait, peut-être écrirait-on moins... Parce que parole et écriture alors, serait "la vraie vie", la vie que l'on aimerait vivre entre nous, réelle, d'une beauté tour à tour rude, tendre, crue, nue, émouvante, drôle... Avec les éclats de rire, les pleurs, les mains qui se touchent...

Ce qui est intensément vécu n'a peut-être pas besoin d'être écrit : la vie devient écriture... et c'est elle qui demeure, qui se transmet, voyage, peuple les mémoires, anime les forges et ouvre les portes des ateliers...

Bien plus que l'écriture elle même... Mais qui est cependant nécessaire.