Il pappa !
Par yugcib le dimanche, septembre 14 2008, 09:00 - Chroniques Yugcibiennes - Lien permanent
Il pappa !
J'ai été très impressionné par la logistique et les infrastructures mises en place pour la venue du pape à Lourdes : parkings disséminés dans une quinzaine de villes autour de Lourdes avec bus-navettes de chaque parking à Lourdes; détachements de CRS, de pompiers, de cars de flics, etc...
C'est là tout le paradoxe de notre monde :
-D'un côté les religions avec leurs grands chefs spirituels, Lourdes, La Mecque, Le Mur des Lamentations, ces parcs-expos géants d'églises de confessions chrétiennes aux Etats Unis...
-Et d'un autre côté toutes ces guerres, cette loi du fric et du marché, cette consensualité "troudebalesque aux senteurs à la mode" d'un monde en réelle perdition...
Alors je brandis haut et fort ma non croyance et mon athéisme de penseur, de poète et d'écrivain (et plus généralement d'être humain) non pas comme un étendard rouge ou noir à la tête d'un cortège de mécontents ou de contestataires, par provocation ou nihilisme, mais avec précisément, et profondément, ce regard de poète, de penseur et d'écrivain assumant sa
liberté et la défendant...
... Le paradoxe le plus évident de l'Eglise c'est de ne pas d'une part, récuser formellement les politiques, les économies et les valeurs du monde ; de composer en une entente tacite avec ces politiques, ces économies et ces valeurs...
Et d'autre part, de jeter l'anathème sur l'avortement, la contraception, l'homosexualité ; et de ne pas autoriser le mariage des prêtres ou l'ordination des femmes et qui plus est, de femmes mariées et élevant des enfants...
Je conçois qu'un chrétien, de nos jours comme par le passé, ne puisse envisager avec sérénité et en tant que valeur prônée, affichée publiquement et acceptée par l'église, l'avortement et l'homosexualité en particulier... Mais jeter l'anathème avec autant de violence, de réprobation, d'interdit et de rejet (et d'hypocrisie) sur les femmes qui avortent, les hommes et les femmes qui vivent et assument leur homosexualité ; n'est pas une preuve ni une manifestation d'amour. Et ce qui est grave, c'est qu'une telle position aussi tranchée et aussi "intégriste" de l'Eglise sur ce sujet, est en contradiction formelle avec le deuxième commandement de Dieu :"Tu aimeras ton prochain comme toi même"...
De toute évidence, pour l'homme ou pour la femme qui n'est pas homosexuel, il y a là, dans la relation entre deux hommes ou entre deux femmes, comme un monde “étranger” ; un “univers de communication, de fantasmes et d'émotions que l'on ne partage pas puisque l'on n'a aucun désir d'y entrer. Et c'est là que le “Tu aimeras ton prochain comme toi-même” prend tout son sens profond et vrai : ce que tu es toi-même, l'autre ne l'est pas à ta place ; ce que l'autre est, tu ne l'es pas. Alors que faire? Se rejeter, se fuir, se combattre, s'entretuer... Ou bien reconnaître, accepter, intégrer, et concevoir que ce monde “étranger” puisse exister?
L'on attribue, je pense, à “aimer” un sens “romantique”, émotionnel et affectif... Ce qui bien sûr correspond à une réalité... Mais je pense aussi que “aimer” c'est “reconnaître”. D'abord reconnaître. La reconnaissance c'est le fondement, la base de l'”édifice”. L'on se reconnait bien tel que l'on est soi-même? (même si l'on se “refuse”?)
...Benoît
XVI vient tout de même de fustiger sur l'esplanade des
Invalides devant des dizaines de milliers de chrétiens (et
visiteurs, dont François Fillon et Nicolas Sarkozy et sans
doute quelques riches "vraiment riches")... Le pouvoir et
le culte de l''argent!
Il faut reconnaître que la
Chrétienté (catholique romaine et apostolique, ou
protestante ou d'autres confessions) en dépit de sa collusion
souvent manifeste et opportuniste avec les "valeurs" du
monde ; s'élève de temps à autre contre le culte
de l'argent et du pouvoir dominateur des "puissants" de ce
monde!
Jean Paul II et d'autres papes avaient tenu aussi un tel
discours, en particulier lorsque l'ordre du monde tendait vers le
"veau d'or" et toutes sortes d'adorations ennemies d'une
pensée juste.
Mais il y a, au vrai, dans la réalité
vécue, dans les faits indéniables de l'actualité,
dans l'appareil en lequel se présentent les églises,
dans l'orgie de jouissances et de privilèges en laquelle se
vautrent les puissants et les dignitaires, une hypocrisie
monumentale...
Cependant, le "message", lui, est valide
et s''élève de toute sa force par dessus les
hypocrisies manifestes et réelles.
A la limite, je dirais
que l'hypocrisie, "la langue de bois", les prétendues
et ostentatoires "remise en question", "mea culpa",
et exhortations répétées depuis tant de
siècles... Tout cela c'est de la merde! Seul, le "message"
compte. Et c'est la raison pour laquelle je me refuse à toute
"adhésion" à une religion, à une
idéologie, à un pouvoir... Ainsi qu'à toute
forme de provocation délibérée et violente, de
nihilisme et d'"anti/anti", intégriste ravageur,
contre telle ou telle croyance, telle oeuvre humaine à partir
du moment où ma vie n'est pas en danger, ma liberté
enlevée, la femme et l''enfant dans leur droit et dans leur
intégrité physique et morale.
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Commentaires
L'évêque de Rome est toujours aussi rétrograde : les divorcés n'ont pas le droit de se remarier et c'est le Christ qui l'a dit ! ...
Quelle hypocrisie ! Plus j'avance en âge, plus ça me dégoûte !
Ecrasons l'Infâme ! Oui, écrasons la jusqu'à ce qu'elle ne bouge plus ! Et écrasons les deux autres Infâmes monothéismes ! Par esprit d'impartialité, bien sûr.
Bises à toi, Guy !
W. ;o)
PS : Gilles a "Le Chien vert" comme livre de chevet depuis quelques jours. ;o)