Oui, je suis soucieux de la transmission de mes écrits... Et donc du passage dans les nouvelles et futures générations de ma famille... Et, accessoirement, de la transmission de mes écrits en dehors de ma famille.

Mais cette transmission est d'autant plus difficile que mes écrits évoluent et se démodent lorsque la situation vécue est ancienne et que la situation présente est différente.

Mon écriture évolue aussi dans sa forme et dans sa facture.

En relisant certains de mes « vieux écrits », je les trouve d'une facture un peu insuffisante.

L'idéal pour moi c'est d'arriver à produire un texte intemporel (qui ne vieillit pas, ne se démode pas, et peut être lu dans dix, vingt... ou un million d'années...)

Il faut nécessairement deux choses importantes :

-La première c'est la dimension de pensée et de réflexion, avec ce souffle puissant de l'esprit et du coeur, l'émotion, l'image, le sens, le ton, la force...

-La deuxième c'est le style, la facture, la qualité littéraire... Et personnelle, la «marque » de l'auteur en somme...

A mon sens si l'une de ces deux choses là existe sans l'autre, c'est incomplet, insuffisant et manque de crédibilité.

.. La famille? Tout un débat!
Je dirais que, dans la relation humaine en général c'est à dire toutes sortes de relations confondues, la relation familiale c'est la pire ou la meilleure de toutes les relations...
La meilleure? On ne se jette pas affectivement, émotionnellement, intellectuellement, entre proches, de la même manière que des gens qui s'aiment étant des "non proches" se jettent l'un sur l'autre ou les uns sur les autres... Il y a cette "fragance" (entre proches de même sang, de mêmes souvenirs, de mêmes situations et évènements vécus depuis l'enfance) qui intensifie, "émotionne", perpétue et renforce la relation... Un peu comme dans une meute animale soudée, organisée, solidaire, dont les membres se suivent à la trace, dans la fragance même de leurs traces...
La pire? Dans la famille, l'on s'y déchire et s'y déteste, et s 'y détruit, entre proches, plus qu'ailleurs... Il y a aussi cette brutalité, cette violence, cette oppression, ce conditionnement, cette autorité... Tout cela est invalidant et absolument dramatique... S'y ajoute parfois le délit incestueux (dans la mesure où l'acte sexuel entre proches n'a rien à voir avec une relation d'affection mais n'est plus qu'un désir violent et atrocement égoïste de l'un sur l'autre)...

... Si je suis heureux?
En tant qu'écrivain, que poète et penseur, oui!
Par cette sorte de connaissance en moi depuis mon enfance, qui n'est pas la connaissance dans la consensualité du monde, oui!
Dans le vécu, la relation familiale, la relation en dehors de la famille... C'est "autre chose"... Disons que c'est "cyclique" et très variable : ça va de "l'orgasme du coeur et de l'esprit vingt fois plus intense que l'acte d'amour... A la terrible crise d'hémorroïdes à en pleurer de douleur!

... Ce que je souhaite transmettre, c'est, par et au delà d'une "oeuvre littéraire ou artistique"... cette "connaissance" en moi depuis mon enfance et qui n'est pas la connaissance consensuelle du monde...