Personne n'aime avoir dans sa cave, dans son grenier, et encore moins dans sa cuisine ou dans sa salle à manger, un rat...

Le rat est un animal en général détesté, pourchassé, éliminé...

Il y a des humains que d'autres humains traitent comme des rats.

J'aurais pu évoquer au lieu d'un rat dans mon propos « Agir et fonder sa vie.../... c'est comme si l'on reprochait.../... » un chat, un chien, un cheval, un âne, ou n'importe quel animal...

Rappelons que nous sommes entre nous, entre humains... Et qu'un rat n'est pas et ne sera jamais un humain... Et qu'entre humains il y a des différences telles, que la communication semble impossible... Et peu souhaitable aux dires de certains humains.

Faut-il pour autant se résoudre à établir un « ordre des choses », une « classification », « les uns ceci, les autres cela »... Ou toute forme de séparation avec des « clivages », des « spécificités »? Et partant de ce principe, de ce concept, de cette logique ; imposer à la relation de dépendre « des uns ceci, des autres cela »?

Une relation qui s'établit entre un humain et un autre humain... Et, plus largement, entre un humain et un animal ; n'a rien d'un affrontement : un affrontement n'est pas une relation. Un affrontement c'est « toi ou moi, lui ou moi » ; ou « c'est moi qui ai raison et pas toi, pas lui » ou « ôtes-toi de là ».

La relation qui se met à exister entre des êtres vivants, et qui tend à prendre de la durée, quelle que soit d'ailleurs cette durée... Est l'évènement culturel fondamental (et premier) sur cette planète...

Revenons à mon rat...

J'ai une certaine sympathie pour cet animal, le rat. Un jour j'en ai eu un dans ma cave : je n'avais pas de sympathie pour lui. Il se dressait tout droit sur la dernière marche de l'escalier et me regardait. Je descends quatre marches, il se sauve... Une semaine durant, vers la même heure, j'ai descendu les quatre marches, il s'est sauvé. J'en ai eu assez de le voir. J'ai tendu une tapette à rats avec un petit morceau de jambon sur le crochet. Le lendemain je vis que la tapette était toujours tendue, mais que le bout de jambon avait disparu. J'ai remis du jambon. A trois reprises, trois jours durant, le rat est venu « bouffer » le jambon sans se faire prendre! (il paraît que le bout de leurs pattes est si sensible et qu'ils sont si habiles, les rats, qu'ils arrivent à dégarnir les tapettes de leur appât, sans que la tapette se détende même si elle est très bien tendue au dizième de millimètre près)

Et puis pour finir, mon rat a disparu, il a quitté la cave... Il y avait aussi un crapaud dans la cave... J'aurais cru que le crapaud allait « se faire bouffer ». Mais non, le rat parti, le crapaud était encore là...

Il n'y avait vraiment rien, mais rien de rien à bouffer, dans cette cave : j'avais fait le grand nettoyage...

Depuis cette « histoire » avec mon rat, je n'ai plus jamais tendu de tapette à rats.

J'ai beaucoup aimé le livre de Patrick Rambaud, dont le personnage principal est Gaspardino, un beau mâle, et sa rate Sophie...