La médiatisation n'est pas la voie royale. Elle serait plutôt une voie scélérate dans la mesure où notre société actuelle en fait une utilisation axée sur des valeurs d'apparence, d'argent et de pouvoir dominant.

La médiatisation crée ainsi des mythes, des modèles de pensée, des modes et des personnages – images par lesquels les gens que nous sommes dans une vie qui nous est ordinaire et difficile, ont tendance à s'identifier et à ressembler à ces personnages – images.

C'est la raison pour laquelle les intellectuels qui, au delà de la formation qu'ils ont reçue, ont une dimension de pensée, d'esprit et de coeur ; ne recherchent pas la médiatisation, mais s'expriment, écrivent et agissent « sur le vif » c'est à dire directement, circonstanciellement et en fonction de leur environnement relationnel avec les moyens personnels dont ils disposent.

Ainsi est la voie naturelle : différente de la voie décrétée royale, et qui ne « pourrit pas le terreau » mais le « cultive ».

Le seul indicateur qui oriente ma pensée dans le sens où il existerait une certaine majorité d'intellectuels « de formation »... Et où les intellectuels à « dimension de pensée » seraient minoritaires ; c'est l'état du monde tel que nous le percevons dans notre vie quotidienne ou dans notre environnement.

Et quel bilan général pouvons nous établir, de l'état actuel du monde?

Il me semble que si les intellectuels à « dimension de pensée », de réflexion et de relation, étaient plus nombreux, et que si la « voie naturelle » prévalait sur la « voie royale », cela se saurait, se vivrait et le monde, alors, se porterait mieux.

Il y aurait encore un autre « indicateur », celui là non négligeable et d'une réalité incontournable : c'est celui de l'état de ce « monde en chacun de nous mêmes » et qui est comme un noyau dont on ne peut échapper à la force de gravitation.

Une très belle fleur dans un jardin inculte et abandonné, c'est de toute manière une très belle fleur...

La même très belle fleur dans un jardin cultivé, bien agencé et travaillé, ne sera pas « encore plus belle » - elle est déjà très belle – mais elle s'en portera mieux... D'être dans un jardin cultivé, travaillé et agencé.

Autrement dit : la connaissance, le savoir – faire, la formation, l'étude, ne peuvent que « faire du bien » à une pensée qui est déjà très belle...

Reste à la pensée... de rester très belle...

... Le fossé qui existe entre la pensée et l'acte, et qui fait que le monde « ne se porterait pas forcément mieux » ; vient du fait que l'être humain, qu'il soit intellectuel ou manuel, riche ou pauvre, noir ou blanc, jeune ou vieux ; est et ne peut être que « ce monde en lui » dont les composantes de différentes natures sont les électrons qui gravitent autour du noyau.

Ne pouvant se libérer de la force de gravitation exercée par le noyau, élément premier du monde en chaque humain, ce sont donc les électrons qui « voyagent » autour du noyau, et souvent s'entrechoquent ou s'opposent dans leurs trajectoires plus ou moins circulaires.