... Pour « quand on le trouverait mort »... [ voir Le Chien Vert : le SDF ]

« Les gens bien intentionnés de cette ville dont j'arpente les trottoirs ; ces gens qui ont de belles maisons et de belles voitures et dont les enfants vont à la Fac... Mais aussi tous ces gens qui me connaissent tant soit peu, c'est à dire un peu mieux que ceux qui savent à peine que j'existe... Disent de moi que je suis tordu, que je suis un SDF très ordinaire, un SDF qui n'a même pas le talent ou le professionnalisme d'un vrai SDF... Et d'autres qui me trouvent d'un commerce agréable et de quelque esprit...

Quand je serai mort, outre le fait que je ne laisse à mes héritiers que la peau de mon trou de bale ; je vous demande, messieurs dames bien intentionnés ou pourfendeurs de mes numéros de tordu dans la ville ; de ne pas enfin m'aimer ou de dire que dans le fond j'étais un bon SDF... Car ça sera trop tard, je serai parti, je ne reviendrai plus jamais...

Ce que vous n'avez pas reconnu de moi de mon vivant, comment pourriez vous le reconnaître parce que je serai mort? La mort ne change rien à ce qui est vrai et reste vrai.

Allez! Ne m'aimez pas et passez votre chemin, messieurs dames bien intentionnés, bien maisonnés, bien voiturés, bien boutonnés, bien pensant, bien bardés de certitudes, de religion, d'idées politiques et étagérisés de tous ces foutus bouquins bien aseptisés... »