Une relative majorité d'intellectuels dans le monde d'aujourd'hui ; je veux dire des écrivains, des journalistes littéraires, des professeurs de grandes écoles et d'universités... Et d'une manière générale toute personne qui, ayant fait des études supérieures dans sa jeunesse a pu acquérir quelque connaissance approfondie et cela dans une expérience relationnelle... N'a d'autre esprit que l'esprit d'une formation reçue.

Il est rare et même assez marginal ou surprenant, si je puis dire, de rencontrer un intellectuel qui, au delà de cet esprit de formation qui est le sien et « bien trempé dans le sens du monde », serait aussi et surtout un intellectuel d'esprit et de coeur...

Nombre de nos intellectuels aujourd'hui sont donc « de formation » essentiellement, et n'ont pas à mon sens, de dimension profonde de pensée, d'esprit et de coeur...

Il en existe certes quelques uns de ces intellectuels qui ont une dimension de pensée, mais ils sont peu nombreux, beaucoup moins médiatisés et par conséquent moins lus, moins écoutés... Alors que la demande est bien réelle mais encore très dispersée, isolée et inorganisée si l'on en croit beaucoup de gens de tous pays et de toutes cultures qui ne sont pas, eux, par définition « dans le sens du monde », des intellectuels (parce qu'ils n'ont pas fait d'études).

Il y a je crois dans le monde actuel, un « terreau » de populations, de sensibilités et d'aspirations bien présent et bien fécond, qui ne demande qu'à être cultivé...

Ce sont les « Monsanto » de la planète, propriétaires actionnaires et empereurs financiers, et leurs alliés les intellectuels « de formation », dont le dessein est de « pourrir le terreau », qui « tirent ou font tirer à boulets rouges » sur toute forme de pensée ou de liberté jugée dangereuse et contre leurs intérêts ; et ont organisé sur la planète une nouvelle forme d'esclavage par le crédit, le prélèvement automatique, la précarité dans le travail, l'assistance sous conditions et la dépendance à la consommation...

Et ces intellectuels « de formation » uniquement ou presque, si bien et si ancrés dans le sens d'un monde que rien ne peut changer... Me sont comme ces immenses panneaux publicitaires que l'on voit à l'entrée des villes, ou comme ces prospectus encombrant ma boîte à lettres, ces « spams » dans ma boîte e-mail... Je ne les regarde jamais, ils m'indisposent ou me sont indifférents, car je suis absolument certain qu'ils ne changent pas le monde. Leurs livres me « barbent » si d'aventure je me hasarde à tenter de les lire « pour ne pas paraître complètement en dehors de la course ».

J'ai imaginé dans « Auteurs et livres fictifs » une histoire dont le personnage principal, Claire Soft, une jeune professeur de Lettres Modernes, est précisément un « prototype » de cette catégorie d'intellectuels « de formation » sans envergure de pensée, d'esprit et de coeur et uniquement préoccupé de « ses petites affaires ».

Il y a autant de chance que mademoiselle « Lambda » alias Claire Soft inscrive « Claire Soft » en « mot clef » dans Google ; que Yugcib ne se hasarde à taper « Stock options in promotion » dans Google...

Comme quoi en littérature l'on peut « tout écrire » comme « tout penser » au fond de soi...