Il est une dimension relationnelle à laquelle j'ai toujours aspiré depuis mon enfance... En l'absence de cette dimension là, je puis certes, être heureux de rencontrer des gens intéressants, chaleureux, accueillants. Mais si visiblement dans la relation qui, d'ordinaire s'établit entre les gens ; ne vient pas cette dimension réflexionnelle, poétique, de coeur et d'esprit, à laquelle j'aspire depuis mon enfance et qui m'est aussi nécessaire que de me nourrir ou d'avoir une activité intellectuelle et physique... Alors même si je me sens très bien avec des gens que je rencontre ou fréquente, je demeure assez sensible à l'inexistence ou au peu de consistance de cette dimension poétique, réflexionnelle, du coeur et de l'esprit, dans la relation.

J'ai connu depuis mon enfance et durant toute ma vie, un certain nombre de personnes « vraiment proches »... Je veux dire « encore plus proches » que ces proches si aimés cependant (mais auprès desquels je n'ouvre jamais le « coeur de mon réacteur »)

Que ce soit dans mon environnement familial ou dans le cercle de mes connaissances et amis, le fait d'avoir réellement vécu en la présence de quelques personnes dans cette dimension que je viens d'évoquer ; cela a été pour moi comme la révélation d'un « ailleurs » possible... Un « ailleurs » ressemblant un peu au paradis des croyants.

Je ne puis absolument pas comparer la relation vécue dans cette dimension là, avec la relation amoureuse par exemple, entre une femme et un homme... Quoi qu'il y ait cependant une certaine similitude : par l'impression d'un immense et absolu bien être éprouvé au plus profond de soi.

Pourrais-je me tromper... Ou me »condamner » dans un ressenti fort dépendant de l'aspiration que j'ai à vivre dans cette dimension relationnelle... Si je pensais que beaucoup de gens n'éprouvent pas vraiment le besoin de vivre ensemble dans cette dimension relationnelle? Il m'a semblé en effet que cela était bien le cas, au hasard d'un certain nombre de mes fréquentations, des discussions que j'ai pu avoir, de ce que je pouvais extérioriser et écrire et pouvant être lu ou connu, ma vie durant...

Comme je le disais par ailleurs : « l'impression de solitude... Ou d'exil, c'est parfois « assez dur à vivre »...

Une grande part de mon espérance résiderait dans le fait que « ce ne serait qu'une impression » (la solitude, l'exil) et peut être pas la réalité. Du moins, pas la réalité dans ce qui est invisible de la réalité...

L'une de mes plus grandes craintes dans la vie, c'est de me tromper sur des choses importantes : je ne veux pas me « pendre ».

J'ai donc besoin de savoir ce que pensent, ce qu'éprouvent les autres. Et de savoir que ce qu'ils disent ressentir est vrai.

Si tu me dis « j'en ai rien à foutre » ou « cela ne me touche pas » ou « je n'ai pas du tout besoin de cela »... Et que cela est vraiment vrai; alors pour moi c'est une réponse que je reconnais et que j'intègre dans ma pensée : je ne suis donc pas « pendu » mais bien vivant et existant de tout mon être.

Ce qui est terrifiant et désespérant dans la réalité ne me fait pas peur. L'on ne peut s'opposer à l'opposition qu'il y a entre la lumière et l'obscurité ; l'on ne peut s'opposer à la force de gravitation, à la vie et à la mort des étoiles... Mais l'on peut se rendre libre dans sa pensée, dans son coeur et dans son esprit.