Ce que je n’ai ni écrit ni exprimé mais qui m’a néanmoins traversé, est encore plus immense que tout ce que l'on peut lire de moi...

Tout cela réuni, le dit et le non - dit, n’est qu'une partie d’un « cosmos » inachevé relié à d’autres univers.

     Ainsi sommes nous tous, êtres de tous les mondes : nous disparaissons avec l’immensité de tout ce que nous n’avons jamais exprimé.... C’est la raison pour laquelle le regard que je porte sur les êtres de ce monde est un regard grave et recueilli. Et qu'une interrogation me vient telle celle d’un enfant dont les yeux tournés en direction des étoiles rêveraient de toucher d’inaccessibles lèvres de lumière.

Serait-il possible de transcrire ce regard sur une grande feuille de dessin, de réaliser la fresque de tous ces souvenirs que nous n’avons pas?

Si j'ai embelli ou dimensionné avec tant de déraison c’était pour magnifier une beauté, une « essence des êtres » que je pressentais… Parfois aussi pour conjurer cette laideur du monde qui salit les êtres et viole ce qu’il y a de plus originel et de plus authentique en eux.

      De mes yeux fous et de tout ce que je n’ai pas dit ou écrit, de tout ce qui m’a traversé, j’ai rêvé de vous immortaliser, êtres de ce monde émiettés dans les paysages, dilués dans le temps et les modes qui s'écoulent... Ainsi puis- je espérer que tout ce qui a été aimé et perdu sera un jour retrouvé.