La femme du poète intégriste
Par yugcib le jeudi, avril 24 2008, 09:36 - Le bateau pirate - Lien permanent
Tu me fais mal...
Tu me saccages...
Tu te rues sur moi
ivre de tout ce qui se passe dans la rue
et qui s'est jeté sur toi...
Et que tu as maudit...
Et qui a vitrifié ton esprit.
Tu me traces de toutes les laves explosées de ces entrailles de toi
tu me veux nue
en string
en jupe
en robe
sur la cuvette des WC dans le train...
Tu te vautres sur moi
longtemps
comme une flamme rebelle à la lance du pompier
une flamme mouillée
qui s'accroche à la souche
la souche que je suis
enterrée
enterrée et mouillée.
Les mots que tu dis sont des bombes...
Les mots que tu écris sont des génocides...
Tu ne respectes rien
tu le lamines ce monde...
Abject dis-tu qu'il est!
Ta poésie est intégriste
intégriste comme une religion de purs étrillant le monde.
Tu me fais mal...
Tu me saccages.
Je te pardonne de ne pas m'aimer
puisque... En vérité
n'ayant jamais cessé depuis tant d'années
de te jeter sur moi, de t'enfouir en moi
de me tracer, de me saccager...
Tu m'as aimée sans le savoir
toi le poète révolté, le poète intégriste
le poète des mots génocide
le poète fou étrilleur de tous les chemins...
Je te pardonne d'avoir fait de moi ton unique paillasse de régal
sur laquelle tu fus le seul à te jeter
jusqu'à l'épuisement, jusqu'au coma érotique...
Car nul homme ne peut être plus fidèle que toi dans une telle violence
dans une telle ardeur
et d'une telle constance...
Pour une femme, cette femme que je suis.
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