La socialisation devrait inclure dans son principe de fonctionnement entre les êtres, le fait que l’être en particulier dans le groupes de personnes où il se trouve, ne soit pas seulement « social » avec les gens qu’il juge « sociaux » mais aussi (et peut-être surtout) avec les gens qui à son sens, ne seraient pas « sociaux »…
La personne âgée ou lourdement handicapée qui ne peut se mouvoir, le prisonnier en isolement total, sont enfermés dans le silence le plus terrible qui soit : outre le fait que ces personnes là sont « dés-existées », abandonnées ou rejetées dans le cas du prisonnier isolé ; elles subissent aussi le silence que leur impose la condition dans laquelle elles vivent ou ont été condamnées…
Et je pense également aux sourds, aux illettrés, aux personnes transplantées dans un pays dont elles ne  lisent ni ne parlent la langue…
Alors oui je voudrais être contre un tel silence subi, le plus terrifiant de tous les silences, ce promeneur sur le rivage qui saurait parler un « espéranto » qui ne se voit pas, ne se lit pas, ne se parle pas avec des mots, ne s’écrit pas… Mais qui arrive sur les fauteuils roulants, qui entre dans la tête des sourds et des illettrés, que le transplanté dans un pays étranger peut comprendre, que le prisonnier dans son isolement total peut percevoir…
Mais ça, on ne l’a pas encore inventé!… Je rêve donc de l’inventer…