Un silence profond et livide… Ou une violence qui lamine.
Telle est la réponse que l’on peut opposer par ce silence là, ou par cette violence là ; de toute sa force, de toute sa capacité à résister, à ce qui nous « désexiste », à ce que l’on subit d’autrui lorsqu’il n’y a ni reconnaissance, ni patience, ni écoute, ni considération, ni curiosité de ce que l’on est et de ce que l’on ressent…
Mais je ne dis pas que ce silence profond et livide, opposé de toute sa force et presque avec une sorte de désespérance, soit appelé à durer le temps entier de notre vie…
Ni que la violence qui lamine soit un acte, tout aussi désespéré, de destruction de cet autre ou de ces personnes qui nous ont « dés existé »…
Je sais que l’on ne peut tout dire ni tout confier, même à des êtres qui nous sont très proches ou qui sont nos amis, nos vrais amis… Et qu’il demeurera toujours en soi quelque « silence bétonné » au sujet de certaines situations vécues…
Je dis cela à l’intention de personnes qui dans leur vie, éprouvent ce sentiment de ne pas exister, leur venant de ce qu’ils subissent d’autrui et brouille leurs repères, peut les blesser ou les écorcher dans ce qu’ils ont de plus intime et de plus vrai en eux, peut durablement saper la confiance qu’ils ont en eux au point de ne plus se sentir crédibles…
Alors je leur dis seulement ceci afin qu’ils le sachent et s’en souviennent :
« Ma pensée se faisant écriture, ma voix presque audible que vous n’entendez pas mais dont vous « entendez » l’écriture… C’est un être, un être comme un promeneur le long d’un rivage, un être qui écoute le bord d’un océan  se brisant sur la grève… Et l’océan hurle ce qu’il ne dit jamais, tout comme ces êtres si nombreux  dont le silence est un murmure, une respiration, un déchirement, une explosion, un roulement de vagues…
Ainsi n’êtes vous jamais seul et ne suis-je jamais seul non plus… »