AMOUREUX TOUS DEUX DE MUSIQUE ET DE CHANSONS

    Le jour où mon père avait claqué violemment la porte, après la " scène "  des chaussures, ma mère s'était rendue au magasin d' André dans l' après-midi avec moi. André s'aperçut tout de suite en voyant ma mère, que " ça n'allait pas du tout ". " Allez, raconte moi..."
Et il insista, il sut s'y prendre, à sa manière, afin qu'elle  « craque ». Et ma mère raconta donc... Et André se mit à rire alors... D'un de ces rires spontanés, sans malice, sans arrière-pensée, avec ce naturel dont il était coutumier…
" C'est pas grave, on va lui en acheter des chaussures à ce petit ! " Et il me prit illico par la main, nous traversâmes ensemble la rue et, au premier magasin de chaussures, me poussa littéralement devant le vendeur : " Prends celles qui te plaisent le plus" me dit-il. Et c'est ainsi que je ressortis du magasin, chaussé de neuf. Cela s'était passé tellement vite que ma mère n' eut pas le temps de réagir.
    Pour quelque temps encore, après cette anecdote, il n'y eut " rien " entre ma mère et André. Ils étaient alors tous deux comme des " copains ", amoureux de musique et de chansons, tout simplement heureux de passer un petit moment ensemble et de parler de ce pays qu'ils aimaient, où il faisait si bon vivre dans la lumière, avec le bleu du ciel.
André était un homme très affectueux, très prolixe en expressions à lui, d'une humeur chantante… Mais il n'était pas du genre à " emballer " une femme, même très belle, comme l'était ma mère à l’âge de 33 ans.
     Un jour de ce printemps 1958, un matin plus précisément, alors que ma mère se trouvait seule dans l'appartement et qu' Habiba  devait rester dans sa famille pour s'occuper de l'un de ses frères malade ; elle fit une découverte qui bouleversa tout ce qui, depuis la fin de l'été 1956 à Cahors, avait été jusque là une nouvelle histoire, entre mon père et elle.