Il y a dans le monde, dans la vie que nous vivons au plus proche même de notre famille, de nos amis… Et à plus forte raison dans notre environnement social « élargi »… Des sujets graves, des sujets qui divisent…
Je me suis demandé… Et je ne cesse de me demander… S’il ne serait pas possible d’aborder de tels sujets aussi graves et qui divisent autant les gens, autrement que par la confrontation et l’argumentation ; autrement que par le choc de deux sensibilités souvent exacerbées et nourries, entretenues par l’expérience et le vécu de chacun…
La confrontation si elle ne se manifeste pas dans l’immédiateté du contact entre les interlocuteurs, par la violence ; n’en évolue pas moins, presque toujours, à une forme de violence… Peut-être plus insidieuse, plus « pétrifiante »… Et certainement sans espérance…
L’argumentation s’articule sur des faits, des situations vécues, des références littéraires ou scientifiques ; sur la pensée, la réflexion de tel ou tel écrivain, intellectuel, chercheur ; sur des découvertes ou des expériences… Mais aussi, assez souvent d’ailleurs, sur de simples hypothèses, habitudes ou croyances enracinées…
Et si l’argumentation est bien menée, si elle s’avère convaincante et justement fondée, alors de son exercice, se dégage un « vainqueur », un « juste »… Et bien sûr, un « vaincu » ou plus exactement, un « juste qui n’a pas vu tout à fait juste »…
Je doute fort que l’argumentation, même la mieux conduite, puisse apporter une « vraie réponse » à chacun des interlocuteurs. Cette « vraie réponse » n’existant pas vraiment, en fait…
Si l’argumentation est « moins bien menée » c’est-à-dire si elle s’articule davantage sur des hypothèses ou des croyances, alors vient la polémique, un « jeu » incessant de balle et retour de balle, épuisant à la longue…
Aussi, afin d’aborder ces sujets graves du monde et de la vie que nous vivons, ces sujets qui nous divisent et nous sensibilisent autant ; formulerais-je une proposition :
Pourquoi n’essayerions nous pas de percevoir en nous, comme si nous le vivions en nous, le ressenti de l’autre? Et non seulement ce ressenti de l’autre mais aussi (et peut-être surtout) l’interrogation qu’il a sur son ressenti?
Est-ce que l’on se demande vraiment d’ailleurs comment les autres se sentent au fond d’eux-mêmes, dans leur propre ressenti?
A partir de cette tentative ou de cette approche de connaissance du ressenti de l’autre, et dès lors que commence à s’ouvrir une porte de communication ; je propose la voie ou le cheminement d’un questionnement un peu à la manière de ces très jeunes enfants qui « veulent tout savoir »… Mais l’enfant ne se laisse pas « piéger » car il pose les questions fondamentales…
Pour « faire simple »… Et « illustrer » la teneur ou la gravité de ces « questions fondamentales » : regardez le ciel de la nuit, lorsqu’il n’y a plus ni lueur crépusculaire du soir ou du matin, lorsque la lune ne traverse pas le ciel… Et regardez bien les étoiles qui brillent, toutes les étoiles d’un seul grand regard… Puis une étoile en particulier, n’importe laquelle : cette étoile là, est-ce qu’elle brille mieux, plus fort, plus longtemps que les autres ; est-ce qu’elle est plus proche ou plus loin de la Terre?
Alors vous vous dites qu’au fond vous ne savez pas… parce qu’il vous vient une réflexion et donc une question…
Evidemment si vous étiez un astrophysicien dans la coupole d’un télescope géant, vous sauriez peut-être si cette étoile là est oui ou non, plus proche de la Terre… Ou même tout simplement si vous savez lire dans le ciel et donc identifier les constellations…
Mais il y a cependant une chose absolument certaine, irréfutable : cette étoile là existe! Et ce qui existe d’elle c’est sa lumière qu’on voit, même si l’étoile a physiquement disparue…
Et pour finir, regardez le ciel de la nuit en des zones où ne brillent pas d’étoiles… Là, n’importe où, il y en a cependant une… ou une autre… Qui existe. Et ce qui existe d’elle, c’est sa réalité physique même si l’on ne voit pas sa lumière…