Il y a des gens qui semblent à priori très bien organiser leur vie « en solo », soit parce qu’ils ne sont pas mariés, n’ont pas vécu en couple, n’ont pas eu d’enfants ou sont demeurés seuls après un divorce ou un deuil…
Ces gens là auxquels je pense, sont ceux qui s’accommodent assez bien et sans pour autant se sentir résignés ou frustrés, d’une telle vie « en solo »… Et qui en outre, ne cherchent pas à faire partie d’une association, ne fréquentent aucune personne en particulier, n’ont que des relations épisodiques et même rares avec les membres de leur famille, ne connaissent pas leurs voisins…
Leurs soirées se passent devant un poste de télévision ou à visionner des DVD ou encore à lire un livre ou une revue…
Ils se font leur « petite popote », ne se rendent jamais au bistrot ni au restaurant ni au cinéma ni au théâtre ni dans une médiathèque. Et s’ils ont Internet, ils ne s’inscrivent jamais sur des forums de discussions.
Se peut-il qu’il y ait parmi ces gens là, des écrivains, des artistes?
J’imagine mal une personne qui écrit, joue de la musique, dessine ou peint, vivre ainsi « coupé du monde », se « faisant sa popote », passant des heures devant sa télé, sans jamais « sortir », chercher à rencontrer des gens, du monde… Et je me demande ce que l’on peut apporter à une personne vivant ainsi et semblant s’en arranger… A part « lui foutre une paix royale! »
    Quand j’étais petit, je ne pouvais jamais m’endormir pour la nuit dans mon lit et enfoncé roulé en boule sous la couverture, sans me « faire un cinéma » : je retrouvais avec une grande joie et une grande émotion, de très gentils copains et copines avec lesquels on se racontait des histoires amusantes. Dans ces rencontres imaginaires il était toujours question de voir ou de revoir un tel, une telle ; de se réunir tous ensemble lors d’une fête, d’un goûter ou d’un jeu chez l’un ou l’autre, de se lire des petits poèmes, de se montrer des dessins ou encore de faire des numéros de clown.
J’ai aimé l’école, les colonies de vacances, les « centres aérés », les cantines et les dortoirs et ensuite dans ma vie de jeune adulte célibataire, j’ai habité durant plusieurs années dans un appartement en compagnie de deux copains…
Pour la « popote » il faut être au moins deux sinon ce n’est pas marrant du tout! Tout seul « comme un con » devant son assiette de steak nouilles entre 4 murs devant sa télé ou à côté de son poste de radio… Et en train de se « faire un cinéma » qui ne profite à personne et dont l’illusion ne fait « pas long feu »… Franchement c’est « crevard »! Autant se rendre au p’tit resto du coin ou s’asseoir sur un banc public et « gnaquer » un « casse dalle »!
    Si jamais un jour je deviens vieux, moche et veuf, je serais bien tenté par une « maison de vieux »  où je « foutrai la panique » et draguerai de « jeunes vieilles »… Mais je sais pas si j’arriverai à supporter les règlements et les « médicaments pour pas faire le mariole »… Non, j’irai plutôt dans un hôtel au mois dans un quartier populaire et sympa de Paname, je crois bien…