"Ce qui m'effraie, ce n'est pas l'oppression des méchants ; c'est l'indifférence des bons" [Martin Luther King]

     L'oppression des méchants me semble non seulement une évidence, mais une "normalité fondamentale"... Une "normalité" qui participe activement et universellement à ce qui, dans le "sens du monde", ne peut que s'imposer naturellement et sans qu'il soit possible d'y "remédier". (Aucune intelligence, humaine ou autre dans l'univers, ne peut "changer" de par sa seule volonté un "principe absolu et universel" selon quelque "arrangement que ce soit")... Et si une intelligence (humaine en l'occurrence), tente par la science ou la recherche ou la connaissance,de modifier selon ses aspirations ou ses besoins ou son "confort", l'une de ces "normalités fondamentales" (celles qui sont à l'origine de la vie d'une part, et celles qui sont ces "mécaniques motrices et immuables de l'univers tout entier")...Alors c'est comme si l'intelligence humaine (ou autre) introduisait dans le "principe originel et naturel" ou dans la "mécanique", un "virus"... Et un virus n'est pas, en vérité, "bon ou mauvais" selon un principe dit "moral" (ou religieux) mais il évolue lui même ou fait évoluer ce en quoi il entre; et nul ne sait et ne saura jamais à quoi il contribuera dans le devenir des êtres et des choses du monde et de l'univers... La seule chose que l'on puisse scientifiquement affirmer est qu'un virus est un organisme incomplet (je dirais pour ma part "un projet avorté qui serait viable, séducteur mais aléatoire")
     En conséquence, pour ce qui est de "l'oppression des méchants" en particulier, il n'y a pas lieu de s'en inquiéter et encore moins de s'en effrayer puisque "l'on n'y coupe pas" de toute manière... (C'est comme quand on s'effraie de la mort)... Par contre, il y aurait sans doute de quoi s'inquiéter ou de s'effrayer selon les choix, les projets ou les dispositions, les orientations sociales et économiques, que font les Humains contre "l'oppression des méchants".
     "L'indifférence des bons" quant à elle, m'effraie vraiment et même me désespère... Je la vois, dans la manière dont "fonctionne" cette indifférence, comme un "virus" que l'intelligence humaine aurait introduit dès la constitution des premières sociétés ou civilisations, dans le principe naturel et originel de la bonté...
Le "virus" serait alors à mon sens, le "produit manufacturé" selon une "alchimie" dont le but est de rendre les "bons" fatalistes, assujettis à une sorte d'impuissance, et donc "devenus sourds" à cette "parole" en soi, à ce "verbe" d'une puissance infinie qui est celui de la bonté, que parfois les religions nous révèlent (ou la poésie ou la philosophie)...
Alors les êtres "bons" s'effacent, ne disent rien (ou n'osent plus rien dire)à l'exception de quelques uns d'entre eux.
Cependant, "l'oppression des méchants" est telle ou devient telle en se renforçant et en évoluant...Qu'elle finit par se manifester aussi par l'indifférence.