L'amour au sens général et dans ce que ce sens implique relationnellement, est peut-être effectivement, davantage un regard qu'une inclination du coeur ou de l'esprit...

 Il n'en est sans doute pas tout à fait de même dans l'amour au sens "particulier".

 Et tout dépend de la différence que l'on perçoit entre le sens "général" de l'amour et le sens "particulier" de l'amour, c'est à dire celui d'une relation entre deux personnes par exemple...

 Dans le sens particulier de l'amour (relation entre deux personnes), il est évident que l'amour est fait "de chair, de coeur et d'esprit", et qu'il ne peut en ce cas, n'être qu'un regard... Ou davantage un regard qu'une inclination du coeur ou (et) de l'esprit...

 Sommes nous en mesure de faire vraiment cette différence là (et de la vivre), entre l'amour au sens général et l'amour au sens particulier? Autrement dit, est-il possible, souhaitable, envisageable, concevable... d'aimer plusieurs personnes, un grand nombre de personnes même ; alors qu'une seule de toutes ces personnes est dans notre vie, celle sur laquelle on se jette de toute sa chair, de tout son coeur et de tout son esprit?

 Je pense qu'il n'y a d'autre réponse à une telle interrogation, que celle qui nous est proposée dans la sensibilité particulière d'une situation relationnelle telle que cette situation est vécue et se présente dans son intimité, son unicité et sa nature. Dans ce sens là, il n'y aurait peut-être pas de "trahison" ; et le regard, alors, abolirait toute notion de fidélité ou d'infidélité dans la relation amoureuse (ou aimante)...

 "Fontaine, je boirais peut-être de ton eau si cette eau devait plutôt changer une vie que ma vie"... Dirais-je.

 Mais l'on peut beaucoup concevoir... Et faire!... Dans cet "espace" qui ressemble à une frontière et qui n'en est pas vraiment une...