Une rencontre inattendue à Moissac (Tarn et Garonne)

En fait, rencontrer Pierre (alias Bernard Fauren ou Becdanlo, l’auteur de Camille) était prévu, puisque dans le trajet vers les Vosges entre le 10 et le 13 mai 2007, que je devais effectuer avec Irène, nos chemins se croisaient à Moissac, ville en laquelle nous avions convenu, Pierre et moi, de nous retrouver… Pierre voyageant à pied, pèlerin du chemin de St Jacques de Compostelle, parti de Grenoble le 10 avril… Par contre, ce que je n’avais pas prévu, c’était de rencontrer aussi, Pascal, le webmaster d’Alexandrie. Comme il nous le dit, ce cher Pascal, dans le fil « info dernière minute »… 71,5 kilomètres depuis Toulouse où il demeure, et autant pour revenir de Moissac ; 52 minutes aller et sans doute autant pour le retour ; 7,65 euro d’essence et 4,30 euro de péage… Dame ! Ce n’est pas rien ! D’autant plus que nous étions un jeudi, en pleine semaine et donc entre deux journées de travail, avec l’obligation de se lever tôt le lendemain matin… (pour Pascal).

Merci, très cher Pascal ! J’en suis comme qui dirait « sur 2 ronds de frite » ! Et de surcroît, nous eûmes chacun, Pierre, Irène et moi, de la part de notre cher ami, une fort délicate attention : un petit livre dédicacé… Et sur le forum d’alexandrie « info dernière minute », une narration de deux pages sur cette rencontre à Moissac… Pour un gestionnaire de site tel celui d’alexandrie, qui ne l’oublions pas, est tout de même peuplé de 1800 membres et visité par trente mille personnes chaque mois, ce n’est pas ordinaire d’effectuer un trajet en voiture de 71 kilomètres (avec le retour) afin de rencontrer des personnes du site… Ah ! L’on s’en souviendra ! Quel évènement ! Je saurai désormais à quoi il ressemble notre cher Pascal !... Il cesse « physiquement » d’être un « Mythe » c'est-à-dire un personnage uniquement virtuel… Il a un vrai visage, je l’ai vu, de mes yeux vu !

Je lui ai demandé, d’emblée, dès la première minute : « Que fais-tu dans la vie » ? Ingénieur informatique, il a dit, Pascal… Et cela, pour moi, c’est un Mythe c'est-à-dire une sorte de « légende scientifique » ou, si vous voulez, une référence, une « vraie référence »… En ces temps de « modernité galopante » où certains « vieux » rêves de l’homme deviennent réalité ou vont le devenir… Au passage, j’en dis, de cela, qu’en dépit de terrifiantes dérives, je reste inconditionnellement presque, profondément amoureux de ces « nouvelles technologies » surtout dans le domaine de la relation, de la communication, de la culture et de la connaissance…

« Que fais-tu dans la vie » est pour moi une question très intéressante, car la réponse qui est faite à cette question me permet de situer, d’identifier l’être que je rencontre, dans son environnement même… Je ne vois dans ce que font les gens dans la vie, aucune référence ou classe ou hiérarchie sociale, cependant. Ce qui m’intéresse au plus haut point, c’est l’Etre dans son environnement, dans son rapport relationnel, émotionnel, quotidien, passionnel ou même parfois, contraint… Et bien sûr, tout ce qui touche à son métier, à la facture de ce qu’il produit, à sa motivation, à ce qu’il espère, à ce qui fait le « sens », si l’on peut dire, de son existence…

Avant de rencontrer Pascal, alors que nous étions, Irène et moi, avec Pierre, au refuge des pèlerins (une communauté religieuse dont les locaux semblaient aménagés comme une auberge de jeunesse) nous avons pu parler avec un Américain (de Los Angelès) qui faisait ce jour là la dernière étape du pèlerinage. Il fêtait son 70ème anniversaire alors qu’il semblait aussi « vert », aussi élancé, aussi disert qu’un jeune homme ! Il avait été le compagnon de Pierre durant les jours précédents et était accompagné de son épouse âgée, elle, de 69 ans. Ce monsieur là, dans la vie, depuis qu’il était à la retraite, s’investissait dans la Croix Rouge de son pays (aide et assistance aux personnes dans le besoin, mais pas comme en d’autres pays de soins médicaux).

Nous avons eu également une grande conversation avec la Sœur gérante de la Communauté. Et vu tout ce qui se passait à ce moment là, au beau milieu des pèlerins s’activant en des tâches culinaires ou de lessive… Les sacs à dos, le bâtons de pèlerin, les cartes géographiques, les chaussures rangées dans le couloir… enfin, toute cette atmosphère rappelant les auberges de jeunesse (d’il y a quelques années tout de même).



Autre surprise, encore un évènement non prévu au programme, nous passâmes la journée du lendemain jusqu’à trois heures de l’après midi, avec notre ami Pierre…



Pierre devait retourner (par le train en passant par Montauban) à Cahors, ville qu’il avait précédemment traversée, afin de prendre possession de sa nouvelle carte bancaire en remplacement de celle qui était devenue inutilisable. A l’agence on lui avait dit que sa carte serait disponible le vendredi matin 11 mai. J’ai dit à Pierre : « Mais un aller retour par le TER en changeant à Montauban, ce n’est peut-être pas faisable dans la même journée, avec les horaires et l’attente ; alors il vaut mieux que tu fasses l’aller avec nous dans notre voiture jusqu’à Cahors ».

Et nous voici donc à Cahors le vendredi 11 mai… La récupération de la carte n’ayant pris que quelques minutes, nous fîmes, Pierre, Irène et moi… Un autre genre de « pèlerinage » ! Cahors est en effet la ville où j’ai passé une partie de mon enfance, de 1951 à 1957. J’ai montré à Pierre et à Irène la maison où j’ai habité avec mes parents, au 52 (actuellement) rue Emile Zola, à quelques mètres des fameux remparts (ruines d’anciennes fortifications jouxtant le cimetière). Dans le temps là, notre adresse était 2 rue Emile Zola. La maison n’a pas changé : elle a toujours le même crépi, les mêmes persiennes en fer (rouillé), la même porte d’entrée. Nous avons vu l’arrière de la maison, là où je jouais aux petites autos avec mon copain Jean Claude Figeac (et où je « faisais le fou » aussi, avec les sœurs de Jean Claude, des filles très gentilles)… L’entrée de la cave (un lieu mythique), et le petit jardinet où ma chère maman toujours habillée de jolies robes, entretenait des fleurs… La maison est actuellement habitée par une vieille dame de 85 ans qui nous a très gentiment reçus et nous a fait visiter tout l’intérieur : les pièces sont les mêmes que celle de mon enfance, j’ai revu ma chambre, le salon qui était en fait à l’époque l’univers de ma mère, la chambre de mes parents (devenue un débarras) et la cuisine, puis la salle à manger… Il n’y a toujours pas de salle de bains et les WC sont à l’extérieur à côté de la cave… Seul, le décor a changé… Mais on voit que c’est « un peu vieillot et ratatiné »… Du temps de ma maman, c’était bien mieux arrangé, plus coquet. Enfin, j’ai revu le couloir, encore un lieu « mythique » où je faisais des cabrioles à l’âge de trois ans, pour épater ma cousine Dany qui me regardait, vêtue d’une petite robe à volants toute blanche. Ma cousine est de mon âge et j’ai pour elle une adoration absolue, nous nous voyons aujourd’hui très souvent… J’ai pris trois photos de la maison, deux depuis la rue, avec les vieilles portes de garages attenantes, et une de l’arrière côté jardinet…

Et toujours dans le même « pèlerinage » nous enfilâmes (c’est le cas de le dire vu l’étroitesse de la venelle) la rue Paramelle, qui donne sur la rue Jean XXII débouchant près des « remparts ». Dans cette rue Paramelle habitaient à l’époque, au Numéro 7 (actuellement 59) la famille Figeac ( une famille légendaire à mon sens), très grands amis de mes parents dans les moments aussi heureux que difficiles… A ce sujet, je vous renvoie si le cœur vous en dit, sur mon site dans la rubrique VISAGES où je parle assez longuement de cette famille… de légende.

Comme l’on s’approchait de midi, nous sommes redescendus vers le centre ville, par la rue de la Barre, la Barbacane et la « tour des pendus », puis la tour de Jean XXII… Et, très prosaïquement, nous nous attablâmes à la terrasse d’un restaurant fréquenté par des ouvriers et des employés. Nous quittâmes notre cher ami Pierre vers trois heures de l’après midi…