Le Blog du Merdier

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mardi, mars 29 2016

Il n'existe pas de pensée ou de culture universelle

      Il n'existe pas, je crois, pour le monde humain dans son ensemble tous peuples confondus, tous peuples avec chacun leur histoire, leur passé, leur présent, leur mode de vie, leurs croyances religieuses ou autres... Il n'existe pas une « pensée » (ou une « culture ») que l'on puisse considérer universelle, et par là même, convenir à tout le monde...

Mais... au fond... Qu'est-ce qu'une « pensée », qu'est-ce qu'une « culture » ?

En partie, mais en partie seulement, on peut dire que c'est, en particulier pour la culture, un ensemble de connaissances acquises par l'éducation, par la transmission orale et écrite, par l'apprentissage, par tout ce que cet ensemble de connaissances acquises implique dans notre vie quotidienne, dans nos relations, dans nos modes de vie...

Pour la pensée, on peut dire que c'est une « logique » commune à tous les humains, qui fonctionne selon un même « principe » (par exemple : « j'ai faim, je mange ; je suis fatigué, je me repose ; je veux gagner de l'argent, je travaille -ou je vole-)...

Voilà : la culture et la pensée, c'est ça... Mais en partie seulement... La partie que l'on peut considérer comme étant celle là, cette partie « universelle »... Et dans laquelle nous nous retrouvons tous...

Qu'en est-il, alors, de « l'autre partie », autant de la pensée que de la culture ? Et cela, indépendamment d'une histoire, d'un passé, de croyances religieuses ou autres ; indépendamment aussi de la connaissance acquise, de la « logique » ou du « principe général » ou du « fonctionnement » de la pensée humaine ?

Je pense que cette « autre partie » tient de « l'âme d'un peuple » (âme d'un peuple dans le sens de culture intérieure générationnelle faite de relation avec les êtres et les choses dans un environnement naturel donné, cet environnement étant géographique (si l'on vit en forêt, au bord de la mer, en montagne, dans une plaine, dans le froid, dans la chaleur...)

Dans cette culture là, il y entre une sensibilité, une réactivité et s'établit une relation entre les êtres et les choses, en somme une âme, un esprit, quelque chose qui va constituer une sorte de ciment... Et c'est bien là qu'est la différence entre les peuples, entre les sociétés, entre les modes de vie... Parce que le « ciment » (l'esprit, l'âme, la relation, la façon de réagir) n'est pas le même d'un peuple à l'autre...

A connaissances égales, à niveau intellectuel et capacité de réflexion identiques entre deux interlocuteurs, l'un des deux s'exprimant selon sa culture, selon son intériorité en lui, dans le langage qui est le sien... Est sans doute « illisible » ou irrecevable, pour l'autre... Quand bien même cet interlocuteur qui s'exprime selon sa culture, selon son intériorité et avec son langage, serait un homme ou une femme de grande capacité de réflexion, usant d'images, de métaphores, et étant un personnage d'une grande dimension d'humanité... Et à plus forte raison si les deux interlocuteurs ne sont pas d'égales connaissances, de niveau intellectuel similaires...

C'est pour cela qu'il n'existe pas de pensée, de culture, que l'on puisse considérer comme étant universelles, recevables, lisibles par tous et pouvant en quelque sorte être le « ciment des ciments »...

Reste cependant ce qui est du domaine du possible...

Possible et en même temps nécessaire...

Quoi que très difficile...

Parvenir à « entrer » dans la culture, dans l'âme, dans cette partie qui arrive à être lisible et recevable de l'Autre, afin que le langage, que la transmission, que la communication, puissent s'établir...

La réciprocité, dans cette capacité de l'un ou de l'autre, à parvenir à « entrer » dans la culture, dans l'âme, dans la partie visible et recevable de l'Autre... Est-elle une nécessité, cependant ?

Je ne pense pas que la réciprocité soit la nécessité...

Je pense que c'est la volonté de ce que l'un ou l'autre essaye de faire dans le sens de parvenir à entrer dans la culture de l'autre, qui est la nécessité... La nécessité par laquelle s'établira -peut-être- la réciprocité...


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samedi, mars 26 2016

Le cancer, une affaire en or !

      Lorsque l'on y réfléchit tant soit peu sur cette « affaire là », et c'est évident au bout d'une seule minute de réflexion, c'est que le cancer rapporte beaucoup d'argent aux grands groupes pharmaceutiques et aux compagnies de taxi-ambulances-VSL... entres autres...

Ainsi pendant que des gens par milliers souffrent, se lèvent très tôt le matin chaque jour pour se rendre aller retour dans la journée (des trajets de plus de cent kilomètres) en taxi, ambulance, VSL au centre hospitalier le plus proche pour des traitements de radiothérapie et de chimiothérapie... Les actionnaires et dirigeants ou PDG de ces groupes pharmaceutiques et de compagnies de taxis, auxquels sont associés les groupes financiers et bancaires qui investissent en capitaux, en actions... Gagnent autant d'argent sinon plus que les mafias en tout genre, que les trafiquants de drogue, de sexe, d'organes, d'armes... avec le cancer !

Il faut voir, par exemple, l'impressionnant « défilé » du matin dès huit heures ou même avant, jusqu'au soir vers sept heures, sans interruption toute la journée et avec un « pic » situé entre 11 h et 14h, de tous ces taxis VSL ambulances entrant et sortant, de l'Institut Bergonié de Bordeaux, l'un des 20 grands centres de cancérologie en France...

La plupart de tous ces gens qui doivent subir quotidiennement des traitements de chimiothérapie et ou de radiothérapie (en fait, à Bergonié et dans les autres centres spécialisés en France, il s'agit plutôt de tomothérapie) , viennent de départements d'Aquitaine région Sud Ouest tels que la Charente Maritime, la Dordogne, le Lot et Garonne, les Pyrénées Atlantiques, départements situés à 200 km de Bordeaux, sans compter -du fait que l'Institut Bergonié se trouve en plein Bordeaux- les embouteillages et ralentissements dans la traversée d'une zone urbaine comprise entre la rocade de Bordeaux et le centre de Bordeaux...

Ainsi les trajets durent-ils en moyenne deux heures tout compris pour aller et autant pour le retour auquel il faut ajouter les temps d'attente à l'arrivée et pour le départ après les traitements, les consultations...

Bon nombre de tous ces taxis VSL ambulances doivent parfois faire quatre ou cinq fois le tour du bâtiment et du quartier avant de pouvoir trouver une place de stationnement dans l'espace dédié à ces véhicules de taxi ambulances. De toute évidence durant ce temps, les compteurs tournent et je ne vous dis pas les sommes astronomiques affichées (cela se chiffre par centaines d'euro dépassant les mille et quelque à chaque fois pour chacun de ces véhicules et par jour!)... Tout cela remboursé par la Sécurité Sociale et par les mutuelles, c'est à dire, en fait, payé d'une manière ou d'une autre, par les millions de gens que nous sommes dans toute la France, tous catégories sociales confondues (cotisations, fiscalité directe et indirecte, TVA, CSG, etc...)

Tout cet argent qui va contribuer à la progression toujours plus importante des gains et profits des groupes de compagnies de taxis ayant à leur tête des sociétés d'actionnaires, des financiers, des banquiers, des gestionnaires dirigeants... Tout cet agent qui lui, ne sert en aucune façon à la recherche médicale !

Moralité : longue vie au cancer... Et aux banquiers, aux groupes d'assurance, aux financiers, aux actionnaires, aux grands groupes pharmaceutiques, aux compagnies de taxis !

Tous ces profiteurs que sont les dirigeants et gestionnaires de grands groupes avec leurs actionnaires, leurs banquiers, ne font jamais partie des généreux donateurs que sont pour l'essentiel les associations, certaines personnalités des milieux artistiques, et surtout les gens « ordinaires » que nous sommes chacun d'entre nous qui contribuent par des dons...

Tous ces profiteurs dont la fortune et dont le mode de vie dont ils jouissent, proviennent bien directement de la souffrance, de la détresse de milliers de gens atteints de cancer !

C'est malheureux à dire, mais c'est pourtant la vérité : lorsqu'on aura éradiqué le cancer, on aura en même temps asséché une source de revenus ! Autrement dit, comptez sur les banquiers, sur les grands groupes, sur les actionnaires, pour se laisser assécher leur source de revenus !


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jeudi, janvier 21 2016

Pièces de théâtre en vogue

      Quel public pour toutes ces nouvelles pièces de théâtre jouées pour la plupart à Paris dans les salles les plus connues et les plus fréquentées, aux affiches prestigieuses ?

C'est bien là, la question...

Ce public n'est autre à vrai dire, que celui d'une bourgeoisie aisée, instruite, informée, "branchée", constituée de gens de la "Gauche Bobo" (ou de la "Droite Bobo") pour "appeler un chat un chat"...

Déjà, le prix des places : de 38 à 45 euro en "corbeille" pour ce qu'il y a de "plus abordable" si l'on peut dire... Et 60 euro ou plus pour les meilleures places... Et je ne parle pas des loges...

Soit pour un couple, des gens d'une trentaine ou d'une soixantaine d'années, une bonne centaine d'euro... Sans compter les "à côtés" : une consommation au bar durant l'entr'acte, un dîner au restaurant dans le quartier, avant la représentation, et si les gens demeurent à l'autre bout de Paris ou en proche banlieue, à minuit et quelque à la sortie du spectacle, le prix d'une course en taxi, car passé 1 heure, plus aucun bus, plus aucun métro... Cela fait donc "un budget" !

A propos des places en "corbeille" à 38/45 euro, places situées pour le premier rang à une bonne distance de la scène... "bonjour l'accoustique" ! Si les comédiens n'articulent pas, parlent vite ou parfois chuchotent, l'on ne comprend rien de rien! Sans pour autant être "dur d'oreille" ! (pour les "durs d'oreille" évidemment c'est encore pire)...

Ce sont donc ces pièces en vogue qu'il faut avoir vues, dont on parle à "On n'est pas couché", entre autres "relais" ou médias... Certes, je ne mets pas en doute le talent des comédiens dont certains sont des "têtes d'affiche", des célébrités ; je ne mets pas en doute la qualité et la pertinence du scénario, de la pièce elle-même, du sens, de l'humour, de la drôlerie, de la portée, du retentissement auprès du public, etc... MAIS QUI à vrai dire, est ce public sinon un public limité à des gens dont la culture, le mode de vie, et les finances n'ont rien à voir avec ce que vivent en France des millions de gens, à commencer par les habitants de la banlieue parisienne, des quartiers populaires de la capitale qui eux, n'envisagent que de temps à autre de se rendre à une séance de cinéma en Multiplex à 8 ou 9 euro tout de même !

Avec ces pièces de théâtre en vogue, jouées pour la plupart d'entre elles à Paris, puis en province dans les villes importantes dotées d'un bâtiment de théâtre, c'est bien là tout un univers de culture et de loisirs, situé à cent lieues de l'univers quotidien "culturel" (si l'on peut dire) de millions de gens en France avec de ci de là, quelque artiste local, quelque grand chanteur en tournée, quelque troupe de comédiens du coin, et surtout, de tous ces grands Multiplex en périphérie des villes !

En effet, comment voulez-vous que même un prof, un cadre moyen, par exemple, habitant une ville telle que Guéret ou Marmande ou Aire sur Adour, envisage de se déplacer à Paris pour voir l'une de ces pièces en vogue dont on parle à "On n'est pas couché" ? Alors vous pensez... le chômeur, la caissière du Leclerc, le facteur de la poste...

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dimanche, janvier 10 2016

Les soldes

     J'ai observé que dans la plupart des boutiques de prêt à porter, vêtements pour femme, homme, enfant ; que ce soit dans des boutiques de rues commerçantes en ville ou dans des galeries marchandes de grandes surfaces, à l'époque des soldes de début d'année -mais pas seulement- l'on peut voir au sol des vêtements tombés de leur cintre, froissés, épars... Comme si ces vêtements, manipulés à la hâte, n'étaient pas mieux considérés que de vulgaires chiffons...

La "consommation de masse" avec tout ce que l'on peut en dire, en dénoncer les excès, comme il m'arrive de le faire moi même assez souvent... "C'est une chose"... Mais... Le respect des choses en est une autre...

Lorsque par inadvertance je fais tomber un vêtement de son cintre après l'avoir manipulé, ou que j'essaye ce vêtement dans la cabine d'essayage, je le replace soigneusement sur son cintre, accroché sur la barre de soutien avec les autres vêtements, ou bien, dans la cabine d'essayage, je ne laisse pas ce vêtement reposé tel un chiffon, sur la petite tablette ou par terre...

Tous ces articles de prêt à porter pour femme, homme, enfant, que l'on peut se procurer au moment des soldes avec une réduction de 30 à 60 % ; hors soldes, en boutique à enseigne en galerie marchande, sur les marchés, du fait de l'importance de leur diffusion (consommation de masse)... Ne coûtent en général sauf "marques en vogue et de luxe", que des prix "à la portée de tout un chacun"...

Je pense, à chaque fois, à la vue de tous ces articles de vêtements, aux gens, aux femmes et aux enfants qui travaillent des dix douze heures par jour dans d'immenses ateliers usines de confection, pour 1 ou 2 euro par jour dans des pays où la main d'oeuvre, où le travail est "bon marché" ; je pense à tous ces grands groupes, tous ces lobbies, et à leurs actionnaires, qui s'enrichissent sur le travail de milliers de femmes et d'enfants, et dont les revenus, les dividendes, de ces actionnaires, ne cessent d'augmenter...

Je pense aussi à la demoiselle ou au jeune homme employé dans le magazin faisant partie d'une grande enseigne ou d'un groupe, en CDD vingt heures ou moins même, par semaine, et qui devra ramasser et remettre en place tous ces effets tombés au sol, tout ce qui est laissé dans les cabines d'essayage...

Soit dit en passant, la plupart des emplois salariés de grandes surfaces commerciales, galeries marchandes, boutiques de ville, sont quasiment tous des emplois à temps partiel sur la base du salaire minimum. Autrement dit les gens ne sont pas au chômage statistiquement parlant, mais ils travaillent pour 600 euro ou moins par mois ; ce qui explique le nombre effrayant et réel des "revenus en dessous du seuil de pauvreté", le nombre des exclus d'une "consommation de masse" qui n'est autre que celle des gens qui peuvent consommer c'est à dire bien sûr des millions de gens en France et en Europe qui eux, ont de "vrais salaires" même des salaires modestes...

Il en est de même pour la plupart des produits de la "consommation de masse", en équipements de loisirs, bricolage, électroménager, jardinage, ameublement... Rien de tout cela, ou peu de choses, est fabriqué en France ou dans les pays européens en lesquels le travail est encore payé "à peu près correctement ou au moins un minimum défini"...

Oui, c'est à tout cela que je pense, en voyant déborder dans les magazins, tous ces étalages et rayons de produits alimentaires et autres, à perte de vue lors des jours de fin d'année, de départs en vacances, de périodes d'achat et de consommation...

Alors, quand je vois par terre, à Carrefour ou à Leclerc Géant, tombé d'un étalage, le moindre gadget ou boîte de conserve à 1 ou 2 euro, même si ce gadget me paraît complètement futile, superflu, eh bien je le ramasse et le replace sur l'étalage.

Je le redis encore pour conclure "la consommation de masse c'est une chose" -que je critique et dont je dis et écris ce que j'en pense- mais le respect des choses ç'en est une autre", ne serait-ce qu'à cause du travail de confection ou de fabrication effectué par des femmes et des enfants dans d'immenses ateliers usines dans des pays du sud-est asiatique, en Afrique, au Brésil ou même dans des ateliers clandestins en France, en Allemagne, en Europe !


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jeudi, décembre 3 2015

Alternative (s)

     Ce qui manque aujourd'hui dans le monde, aussi bien "occidental" que "occidentalisé", c'est une transcendance dans une pensée, dans une foi, dans un idéal, enfin quelque chose qui puisse offrir, proposer une alternative à une désespérance consciente ou non, une désespérance qui n'est pas forcément ressentie comme une désespérance à proprement parler, en somme une désespérance liée à l'évolution d'une civilisation dans laquelle "on ne voit rien pointer à l'horizon qui change vraiment notre vie à tous" (alors même qu'on jouit de tout le confort possible -mais un confort essentiellement matériel)... Cette désespérance à laquelle je pense n'est autre que celle, en général, d'une "non espérance" en un monde, en une civilisation qui parviendrait à se différencier de la civilisation matérialiste consumériste présente partout sur la planète, et dont les effets et les dérives s'accentuent depuis le début des années 2000...

Cette alternative au sens -ou plutôt au non sens- du monde actuel, n'est proposée ou plus exactement insufflée dans nos sociétés en décomposition, que par des fondamentalistes religieux tels que Daesh, précédé par Ben Laden et Al Qaïda depuis 1979 avec à l'origine l'attentat prise d'otages à la Mecque... Mais qui, dans des conditions de violence extrême et de brutalité, font le pari risqué de fédérer tout le monde contre eux, un monde divisé, un monde qui dans un premier temps effectivement en partie et même en quasi totalité se fédèrera, mais se délitera... Ce qu'attendent Daesh et les fondamentalistes...

Outre Daesh, Al Qaïda et les fondamentalistes musulmans, il y a aussi, pour proposer une alternative, chacun de ces groupes ou organisations contestataires dans une mouvance d'actions violentes menées contre l'ordre établi, contre les assises, les bases, les valeurs contestées de la civilisation... L'on y trouve par exemple, dans cette mouvance, des écologistes radicaux, toutes sortes d'anti ceci/anti cela, des intégristes catholiques, des minorités revendiquant leurs droits d'une manière ostentatoire et violente...

Mais il y a aussi, cependant -et ça ne l'oublions surtout pas- une autre "alternative" (dans une transcendance dans la pensée et de la foi en un autre monde possible) -que par Daesh, que par les fondamentalistes, que par chacun de tous ces groupes et organisations contestataires, c'est celle qui est proposée par certains philosophes, penseurs, intellectuels, scientifiques, chercheurs (mais aucun homme politique), et qui conteste le "sens du monde" (mais pas de la même manière et avec les mêmes armes que Daesh, les fondamentalistes et les contestataires violents)...

... La force de l'alternative proposée et insufflée par Daesh (et avant par Ben Laden et Al Qaïda) réside dans le fait que la plupart des êtres humains du monde présent (en gros depuis la fin des années 70) sont dans une forme ou plusieurs formes de désespérance, désespérance liée à une civilisation matérialiste de progrès et de consommation qui fait mourir d'ennui et de lassitude et d'absence de perspective, la société dans son ensemble...

Il est assez significatif (c'est ce que disent les études menées) que seulement 16% des "qui rejoignent Daesh" sont issus des classes sociales dites "défavorisées" (les pauvres, les exclus, les laissés pour compte, etc.)

Depuis les temps préhistoriques (homo sapiens entre autres) l'Homme (femme et homme) a toujours eu besoin de penser, de croire en quelque chose qui le "transcende"... Les religions, les cultes, les croyances, tout cela a joué un rôle déterminant (mais hélas souvent avec les dérives et les abus que l'on connaît)... Mais il demeurait de tout cela, abstraction faite des dérives et des abus, comme un "ciment", un "ciment" qui "tenait" à travers les siècles...

Or ce "ciment" aujourd'hui, disparaît (a disparu peu à peu en partie, en grande partie dans notre civilisation "occidentale" et "occidentalisée"...

Le "ciment" disparaissant, voilà des "maçons de l'apocalypse" qui refont le ciment ! ... Mais il y a aussi les "maçons compagnons" qui en font, du "ciment" !

... Le "discours" qui s'impose (et comment ce discours ne s'imposerait-il pas) dans le monde occidental et occidentalisé, est : "Il faut les éliminer, les éradiquer, leur livrer une guerre totale"...

Exactement le même "discours" qu'EUX !

Au mieux, le "bras de fer" sera celui de deux bras avec chacun le poing serré, deux poings juste au dessus du milieu de la largeur de la table, avec tour à tour, d'un côté ou de l'autre, un bras qui va faire un peu baisser l'autre...

Mais ni l'un ni l'autre des deux bras ne parviendra à faire jamais tomber l'autre. A ce "jeu", les combattants ne survivront pas, les deux bras et les deux poings se gangrèneront et finiront en poussière... Est-ce cela, qui a été prévu par Dieu ou par Allah ? La poussière ? ... Mais c'est vrai, de la poussière peut renaître la vie...

... Erdogan veut faire de la Turquie une grande puissance économique et financière, avec pour future capitale et place boursière Istanboul et ses 17 millions d'habitants et son gigantesque marché, au carrefour de l'Europe et de l'Asie. Une Turquie en somme, qui restaurerait en partie l'ancien empire Ottoman. Erdogan entend également islamiser l'ensemble de la société turque... Son cauchemar absolu, c'est que les Kurdes de l'est de la Turquie parviennent à se séparer de la Turquie et à constituer un état indépendant... Il n'a donc pas loin s'en faut pour priorité, de combattre l'état islamique, et n'est pas en ce sens, un allié pour les pays de l'OTAN.

Il y a dans un certain sens on va dire, derrière ce personnage qu'est Erdogan et de ce qu'il incarne, et par quoi il rayonne dans la société turque qui adhère à ses vues... Il y a aussi, tout comme d'ailleurs derrière Vladimir Poutine, une alternative à l'ordre actuel du monde. Or il se trouve que l'Europe et que l'Amérique, en face de la Russie, de la Turquie, de l'Iran et de la Chine, n'ont pas d'alternative à proposer autre que celle d'un développement illusoire, d'une "cour des droits de l'homme" (de façade soit dit en passant) ... et d'un "ventre mou"...

Si l'on regarde l'Histoire, on s'aperçoit que, derrière l'Iran, derrière la Russie, derrière la Chine, derrière la Turquie, il y a de grands empires qui ont duré des siècles, avant et durant l'histoire de l'Europe jusqu'au début du 20 ème siècle.

... L'empire ottoman, de 1453 jusqu'en 1918, fut incontestablement une grande puissance. Une grande puissance qui a cependant donné "du fil à retordre" aux autres puissances de l'époque entre autres pour ne citer que 2 de ces puissances l'empire des Habsbourg austro hongrois, et la Russie des Tsars.

C'est la bataille navale (l'une des plus importantes bataille navale de toute l'Histoire) de Lépante, le 7 octobre 1571, dans le golfe de Patras en Grèce, qui "scella" le destin de l'empire ottoman, dans le sens ou l'empire ottoman, sur le point, en 1571, d'avoir le dessus sur les autres puissances chrétiennes de l'Europe, ne put alors ni s'étendre ni s'imposer au delà de ses frontières dont l'une se trouvait proche de Vienne, capitale de l'empire austro hongrois... A noter qu'en 1529, Vienne fut assiégée par une armée de 120 000 hommes de l'empire ottoman, mais qu'elle ne fut pas prise (la météo y est pour beaucoup dans cette affaire)...

La marine ottomane était encore en 1571 la marine de guerre la plus puissante du monde d'alors, et régnait sur la Méditerranée... Ce fut une flotte chrétienne fédérée en une ligue, composée d'escadres vénitiennes et espagnoles, renforcée de galères génoises, pontificales, maltaises et savoyardes, qui lui infligea une défaite totale...

A partir de 1571, l'empire ottoman, qui fut à plusieurs reprises en guerre contre les austro hongrois et les russes, demeura cette grande puissance dominante dont nous connaissons les limites et les frontières, et les marches les plus éloignées.

Durant le temps de cette grande puissance, à l'intérieur de ses frontières, donc dans tout le moyen orient, régna -si l'on peut dire- une "paix relative", un peu comme un couvercle posé sur une marmite dans laquelle chauffaient depuis les premiers temps de l'Islam, plusieurs eaux séparées dans de plus petits récipients...

Dans l'organisation à l'ottomane de cet empire de peuples et de courants religieux diversifiés, le pouvoir des sultans, des élites, des cours régnantes et des privilégiés de la société, y gagnait autant sur le plan économique et financier que sur le plan de la "paix sociale" (une "sorte" de paix sociale)...

Lorsque les Anglais et les Français et leurs alliés défirent en 1918 cet empire qui, à ce moment là, était "au bout du rouleau" (mais aurait pu encore tenir), alors ce fut le début de la catastrophe : plus de couvercle sur la marmite...

Je n'imagine pas, pour ma part, qu'un type tel qu'Erdogan, pourtant "d'une certaine trempe à sa manière", parviendrait à restaurer l'empire ottoman d'avant 1918, ou quelque chose qui lui ressemblerait d'à peu près équivalent... Le contexte mondial a changé, c'est encore plus complexe qu'avant 1918...


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jeudi, novembre 19 2015

Visages de Paris... et de Beyrouth !

      J'aurais souhaité que le monde entier réagisse avec la même émotion, le même soutien, la même solidarité pour Paris, pour la France, pour les morts et pour les blessés des attentats du 13 novembre à Paris... Que pour les victimes, 44 tués et 240 blessés, du jeudi 12 novembre dans un double attentat suicide revendiqué par l'Etat Islamique au Liban, dans un quartier populaire de la Dahyé en banlieue sud de Beyrouth...

A Beyrouth comme à Paris, ce sont les mêmes visages ravagés, les mêmes blessures de guerre, les mêmes souffrances, les mêmes vies brisées... Les mêmes "gens ordinaires" aussi, les mêmes gens qui peuvent être des artistes, des intellectuels, des musiciens, des penseurs, des poètes, des jeunes femmes et hommes aux terrasses des cafés...

Aucune déclaration, non plus, de la part des personnages les plus puissants du monde, au sujet de cet attentat à Beyrouth, ville dans laquelle depuis 2014 il y a eu une vingtaine d'attaques et d'explosions ayant pour l'essentiel tué des civils...

Visages de Beyrouth et du Liban, visages comme ceux que l'on rencontre à Paris et en France, visages que soit dit en passant l'on croise dans la rue et dans les lieux publics sans jamais leur accorder le moindre regard si préoccupés que nous sommes de nous mêmes... Visages de Beyrouth et de Paris et d'ailleurs, je vous aime, je vous aime...


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dimanche, octobre 11 2015

La guerre de Syrie entre dans une phase critique

     Le seul point relativement "positif" -si l'on peut dire- (et remarquez les guillemets à positif)... C'est qu'avec l'intervention des armées Russes dans le nord de la Syrie, l'Etat Islamique va devoir céder du terrain, soit le terrain qu'il occupe en Syrie ; pour se replier en Irak... En Irak où les Russes n'interviennent pas... En Irak, où l'Etat Ismamique n'est combattu au sol sur des fronts et sur des positions, que par les Kurdes et par l'armée Irakienne...

A noter cependant que l'Etat Islamique est et demeurera encore en dépit de l'intervention russe, toujours aussi difficile à faire sortir de Syrie puisqu'il maintient à l'heure actuelle ses positions en Syrie...

Les Kurdes soit dit en passant, qui aspirent depuis des dizaines d'années, à un Etat, un vrai état avec des frontières, tout comme les Palestiniens qui aspirent à un Etat... Les Kurdes de Turquie, qui "causent tant de souci" au Gouvernement Turc d' Erdogan, et que Erdogan combat... Et, combattant les Kurdes dans son pays, ces Kurdes qui résistent, Erdogan combat donc des ennemis de l'Etat Islamique... (à se demander d'ailleurs si au fond, sans surtout le déclarer ouvertement) il ne souhaiterait pas, Erdogan, que l'armée de l'Etat Islamique inflige une défaite aux combattants Kurdes...

L'intervention des armées Russes en Syrie, c'est la certitude qu'en peu de temps, tout ce qui, dans le territoire occupé par l'EI (mais pas seulement) – en gros dans la partie nord de la Syrie- tout ce qui "tenait encore à peu près debout" sera complètement rasé... Ces régions sont déjà un champ de ruines, alors, avec les bombardements russes en plus de ceux de l'aviation Syrienne de Bachar, tout sera vitrifié, lunaire, criblé de cratères et il ne restera plus rien de vivant ni être humain ni animal...

Le résultat -à peu près certain à court terme- de l'entrée de l'armée Russe en Syrie, c'est que l'accès à la Méditerranée par une présence militaire Russe négociée avec Bachar El Hassad sera l'objectif atteint (et maintenable durablement) par la Russie de Poutine... Il faut dire à ce sujet que, depuis le 17 ème siècle, la Russie des Tsars, puis la Russie des Soviets et aujourd'hui la Russie de Poutine, ont toujours eu des vues sur un accès en Méditerranée orientale et cela non seulement pour des raisons stratégiques mais aussi et surtout pour des raisons économiques.

Du temps de l'empire Ottoman, le seul accès maritime possible était la mer Noire, encore fallait-il avoir accès au détroit du Bosphore...

Or un accès à la Méditerranée orientale pour la Russie, cela contrarie les USA et l'Europe de l'OTAN étant donné les intérêts économiques en jeu. Sans compter l'influence accrue, politiquement et stratégiquement parlant, de la Russie au Moyen Orient...

D'autre part les marchands d'armes n'on jamais été si florissants, et les budgets militaires en particulier de la Russie et de la Chine, ne cessent de prendre de l'importance alors qu'en Europe ils sont en diminution sauf en France et en Angleterre...

La guerre de Syrie, le désastre Lybien, le Sahel Africain avec les groupes Islamistes, les Sunnites contre les Chiites, le Yemen, l'Irak... Sans oublier les Talibans en Afghanistan, les camps de millions de réfugiés, les flots ininterrompus de migrants venus de toutes ces régions à feu et à sang, des alliances qui n'en sont pas vraiment entre puissances occidentales et ou autres... La déliquescence des sociétés, des systèmes politiques, les fanatismes religieux, les conflits entre populations et cultures dont les flux et les implantations se croisent mais ne peuvent coexister ensemble du fait soit du chômage, soit d'une concurrence féroce... Tout cela n'est -encore pour le moment- que le début de qui pourrait se généraliser sur la planète entière, par un conflit d'une ampleur et d'une complexité telle, que les précédentes guerres mondiales avec l'une 25 millions de morts, et l'autre 60 millions de morts, ne seront dans les livres d'histoire des siècles futurs, que des "accidents de civilisation dont la durée n'aura guère excédé quatre ou cinq ans"...

Je pensai en écrivant cela, tout ce que je viens de dire, à ce livre de Pierre Bordage que j'ai lu récemment " L'ange de l'Abîme"...


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mardi, octobre 6 2015

Le festival international de géographie, Saint Dié Vosges 2015

http://www.fig.saint-die-des-vosges.fr/le-festival/fig-2015

26 ème édition du Festival International de Géographie (FIG en abrégé) de Saint Dié des Vosges, cette année 2015 du vendredi 2 octobre au dimancheLes Territoires de l'Imaginaire, utopie, représentation, prospective

Pays invité : l' Australie

Grand Témoin : Florence Aubenas...

Je m'y trouvais présent, à ce festival, comme les années précédentes, depuis 2005.

En effet je suis -et j'ai toujours été- depuis mon enfance, un passionné de géographie, d'Histoire aussi, et de sciences de la vie et de la Terre... et d'astronomie.

... Des films, des documentaires, des expositions, des spectacles, outre les nombreuses conférences, étaient également prévus tout au long de ces trois journées, sans compter le salon du Livre et... l' "Espace gourmand" produits régionaux... pour lequel je n'ai pas -je l'avoue- "une grande prédilection" (cela ne fut point ma priorité, pas plus d'ailleurs que les "boutiques de gadgets" de l'Espace Georges Sadoul, le lieu "mythique" (et d'accueil) du Festival...

143 conférences réparties en une vingtaine de lieux dont les principaux sont l'espace Georges Sadoul, la salle de conférences du musée Pierre Noël, la Tour de la Liberté, la cathédrale...

11 "tables rondes" notamment pour les trois les plus importantes et ayant eu le plus grand nombre d'assistants, dans la salle Yvan Goll de l'espace Georges Sadoul, à la Tour de la liberté et à la Cathédrale...

17 documentaires projections de films vidéos, 6 films long métrage...

39 séances ou conférences géomatiques (outils et méthodes permettant d'acquérir de représenter, d'analyser et d'intégrer des données géographiques, ateliers numériques)...

9 cafés géographiques...

27 manifestations littéraires...

6 grands entretiens...

21 expositions...

... Tout cela durant trois jours !

... Il faut dire que les intervenants, géographes, chercheurs, scientifiques, auteurs d'ouvrages, ainsi que leurs accompagnants pour l'organisation, la logistique, la présentation ; tout cela déjà représente pas mal de monde, venu de la France entière, d'Europe, d'un peu partout dans le monde...

Et comme chaque année, l'espace de la Gastronomie (on dit à présent "espace gourmand") situé dans le grand bâtiment de l'espace François Mitterrand ; et le Salon du Livre (tous ouvrages de géographie et autres) ont "fait le plein" car c'est là en ces deux lieux que viennent plus de la moitié des visiteurs durant les trois jours (avant 2013 le festival durait quatre jours et commençait le jeudi)...

Personnellement en ce qui concerne les "cafés géographiques" (le concept de "café géographique) je suis disons "un peu réticent" car en ces lieux je trouve que les gens sont "un peu trop serrés" les uns les autres autour des tables de café et que les images, les documents vidéo, projetés à partir d'un ordinateur sur un écran de petite dimension, sont peu lisibles, sans compter l'inconfort de la position assise ou debout avec son verre à la main, au milieu des participants agglutinés...

L' "Espace Gourmand" à mon sens, "n'a pas grand'chose à voir" avec la géographie, d'autant plus que l'on y retrouve là, chaque année, quel que soit le pays invité (je pense aux "spécialités culinaires et gastronomiques" de ces pays invités) presque essentiellement des produits "locaux" (bien Vosgiens ou Lorrains) sinon des produits somme toute "de consommation de masse" tels que l'on en trouve sur bien des marchés dans toute la France...

Il y avait cette l'année avec l'Australie pays invité, dans deux ou trois restaurants de Saint Dié, au menu... du kangourou ! Mais je n'ai guère senti la nécessité -ni l'envie- d'opter, question restauration ou "casse-croûte" à midi, pour un "steak de kangourou"... Cela dit, en France, en Europe, en Amérique ou ailleurs... "on mange bien du veau, de l'agneau, du boeuf, du porc, et même du cheval" ! Alors, du kangourou en Australie... ... ...

... La présence de Florence Aubenas lors de cette 26 ème édition du FIG, en tant que "Grand Témoin" ainsi que quelques "moments forts" de ce FIG 2015, tels celui de la présentation du thème "Les territoires de l'imaginaire" par David Valence maire de Saint Dié lors de la cérémonie d'ouverture à l'Espace Georges Sadoul ; celui du Grand Entretien entre Florence Aubenas et Antoine Spire à la cathédrale, et celui de la table ronde "rêves de migrants" à la Tour de la Liberté... Furent à mon sens, les événements les plus marquants de ce FIG 2015, de par le message transmis, de par la densité, de par la gravité de la réflexion suscitée...

... Selon Florence Aubenas, "le rôle des médias est terrible, ils donnent une représentation à tout le monde, un instantané permanent et ravageur"...

Cependant Florence Aubenas se déclare optimiste quant à ce qui est perçu par un nombre de plus en plus important de gens, dans la mesure où les gens s'interrogent et ne suivent plus les courants qui sont sensés "porter" et contribuer ainsi à une sorte de "marché de l'information" (un marché uniforme et consensuel)...

Exprimé d'une manière différente mais cela revient au même, ce que dit David Valence le maire de Saint Dié, procède d'un optimisme tout autant partagé. David Valence en effet se réjouit du fait que cette grande manifestation culturelle qu'est le FIG, puisse continuer chaque année à réunir autant de géographes, de chercheurs, de scientifiques, d'intellectuels d'une part... Et tous ces visiteurs, ces gens venus non seulement des Vosges et de la Lorraine mais aussi de la France entière et d'ailleurs, tous ces gens manifestant ainsi par leur présence l'intérêt qu'ils portent à ces questions de géographie, d'état du monde, de relation humaine...

Le caractère d'accessibilité, de gratuité, d'ouverture à tous, de ce festival, ainsi que le rapport, la relation entre les conférenciers, les personnes invitées, et les visiteurs... les dialogues qui s'instaurent, les débats suscités dans un esprit dépouillé de toute passion exacerbée... Entretiennent c'est vrai, un optimisme, une espérance...

Cependant pour ma part je m'interroge sur la portée d'un optimisme que je ne partage qu'en partie :

Je me dis "qu'en est-il au vrai de cette capacité que l'on peut avoir en soi, de créer, d'"allumer" du contact ? Comment par exemple, une personne qui lit des livres, qui a poursuivi des études universitaires ou autres, qui a une formation intellectuelle, comment une personne qui a disons un certain niveau de culture, qui réfléchit, pense, s'interroge (par habitude et parce qu'elle a été formée ou s'est elle même formée) , comment une personne, encore, qui a un niveau de vie (confort, revenus, maison) suffisant ou relativement élevé...

Comment cette personne là oui, peut-elle, va-t-elle pouvoir, souhaiter, envisager, accepter, s'y prendre (pour autant qu'elle le souhaite, l'envisage, l'accepte) ... créer, "allumer" du contact avec cette autre personne qui elle, vit dans un environnement culturel et social -et de revenus et de confort- si différent, si opposé même bien souvent ?

L'on dit "se mettre à la portée"... Mais n'est ce point là, n'y-a-t-il point là comme une forme plus ou moins directe de condescendance, à "se mettre à la portée " ? Comment l'autre en effet, peut-il percevoir cette manière dont on s'y prend pour créer le contact ?

Sans doute le regard que l'on porte a-t-il de l'importance, de l'impact... Déjà... Ce regard qu'à vrai dire, qu'à hélas dire, personne ne porte sur personne... Ou que l'on porte "noir"et sans le moindre accueil...

Cette question de la capacité que l'on peut avoir en soi (que l'on a ou que l'on n'a pas parce que l'on ne conçoit pas de l'avoir), de créer, "d'allumer" du contact (et donc de la relation)...

Est en quelque sorte la "clef de voûte" de ce qu'il s'avèrera nécessaire d'édifier pour qu'enfin commence comme on dit "un monde différent"... Car sans cette capacité, l'on "n'arrivera jamais à rien" et chacun demeurera sur ses "positions" c'est à dire sa culture, son genre de vie, son ressenti, ses émotions et tout cela dans le courant qui le porte...

La part d'optimisme que je partage avec Florence Aubenas, ou avec David Valence, en fait, vient de cette réalité :

Ce que je dis au sujet de la capacité qu'on a en soi d'allumer de la relation même là où cela paraît difficile voire inconcevable, dangereux ou impossible... L'on parvient bien à le faire avec un chien, un chat, un oiseau, presque n'importe quel animal, alors qu'on est pourtant un humain avec tout ce qu'il y a d'humain en nous ! (Certes ce n'est pas facile... Mais des humains y arrivent)...

La question tient en fait pour l'essentiel dans la différence très grande qu'il y a entre d'une part, une ou des situations de confort pour un certain nombre de gens ; et d'autre part une ou des situations d'inconfort pour d'autres gens, en sachant bien que les situations d'inconfort sont hélas les plus nombreuses.

Le confort qu'il y a à être d'un certain niveau culturel par exemple, ou dans un bon environnement familial, ou encore dans une condition d'aisance (revenu, maison, cadre de vie), implique le plus souvent que l'on ait du mal, beaucoup de mal à comprendre des gens autour de soi et partout dans le monde, qui eux, vivent dans l'inconfort de la pauvreté, de la misère, de l'ignorance ; dans l'inconfort d'un nivellement culturel par le bas "entré dans les moeurs"...

Il y a vraiment de ce côté là, pour chacun d'entre nous dans la mesure de sa condition personnelle, un effort considérable à accomplir, une question à se poser sur la capacité qu'on a en soi à pouvoir communiquer, concevoir de la relation avec des gens d'une condition bien différente de la nôtre... Des gens qui "ne voient pas du tout pareil", qui, par exemple n'ont pas envie de lire des livres, et dont la "culture" n'est autre que celle dont ils ont été gavés, et dont les soucis, les préoccupations, les besoins, font les gens qu'ils sont, qu'ils paraissent aux yeux des autres...

Le drame, l'un des drames de notre époque actuelle, ce sont ces intellectuels, ces politiques, ces gens que l'on voit sur les plateaux de télévision, ces "grosses têtes" ... et d'une manière générale tout ce qui de près ou de loin s'apparente à ces intellectuels, politiques et gens de télévision et de spectacle... Qui sont à des années lumière, dans leurs "sphères célestes", du monde du citoyen lambda, des gens que nous sommes pour la plupart d'entre nous...

Cet effort, oui, déjà... il peut commencer par un regard, ce regard que l'on a sans doute eu dans ses yeux lorsqu'on était enfant, qui parfois peut nous venir, mais que nous n'avons plus, ou qui est devenu ce regard noir et inaccueillant avec lequel on pourfend celui ou celle qu'on ne comprend pas, qu'on refuse de comprendre, qu'on veut pas qu'il nous dérange...


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samedi, avril 11 2015

Le revers de la médaille

      Nous avons en France, le meilleur système de protection sociale au monde. Mais ce système a son "revers de la médaille" : il protège aussi ceux qui profitent ou plutôt qui abusent de ce système de protection sociale, et qui, dans le contexte, dans la réalité brute du monde d'aujourd'hui, dans les disparités économiques sociales et culturelles et de modes de vie et de comportements autant individuels que collectifs, sont plus nombreux et deviennent si l'on peut dire, plus "agressifs", plus "reventicatifs" et cela d'autant plus que les protagonistes de l'organisation, de la gestion de ce système de protection sociale, le meilleur du monde, par les dispositions prises et sans cesse adaptées à telle ou telle situation particulière d'un tel ou d'une "catégorie" de gens, contribuent à ce que ceux qui profitent et abusent soient plus envahissants et plus agressifs...

Ce système de protection sociale le meilleur du monde, en France, c'est -on va dire- l'une des "grandes références" des "valeurs de Gauche"... et aussi, dans une certaine mesure, de la "Droite Républicaine populaire" issue de l'époque du Général De Gaulle et plus anciennement, de la 4ème république d'après la fin de la seconde guerre mondiale... Epoques durant lesquelles, jusqu'à la fin des années 80, il n'y avait pas toutes ces disparités sociales, économiques et culturelles qui sont celles du monde d'aujourd'hui... Et où le "coeur des gens" était "majoritairement de Gauche" même si lors de bon nombre d'élections l'on votait "à droite" à un peu plus de 50%...

Cet ensemble de disparités sociales, économiques et culturelles, est devenu un "bouillon de culture" planétaire de plus en plus indigeste, voire corrosif, mais exhalant en surface de nouvelles fragrances séductrices... Et les "maîtres alchimistes" que sont les "nouveaux sorciers" de l'économie et de la culture, et en même temps les décideurs, imposent leurs "recettes", rendant ainsi le "bouillon de culture" encore plus corrosif.

Même si, de nos jours encore, le "coeur des gens" au fond, demeure attaché à "ces valeurs de Gauche" qui sont aussi, soit dit en passant, "à peu de chose près" celles de la Droite Républicaine...

Comment voulez-vous qu'un modeste retraité, ou qu'un salarié au SMIG craignant pour son emploi, payant ses impôts, jouissant sans abus d'un système de protection sociale le meilleur du monde, "ne roulant pas sur l'or" et habitant dans une "cité"... Puisse mettre dans l'urne le même bulletin que celui qu'il mettait il n'y a encore pas si longtemps ?


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mardi, mars 10 2015

Les religions responsables de l'effacement des cultures, suite...

... Je disais qu'avant la Renaissance (16ème siècle) il n'y avait pas d'autre culture que religieuse...

C'est surtout vrai en fait, pour la peinture, la musique, la sculpture... Mais c'est un peu moins vrai en ce qui concerne la littérature (orale et écrite) et la poésie.

Il existait bien, depuis la fin du "Haut Moyen Age", une "culture profane" dont l'apogée se situe durant le 13 ème siècle, avec la chanson de geste, les troubadours... Une culture que l'Eglise Catholique, d'ailleurs, a essayé de récupérer, ne pouvant pas l'interdire, et qu'elle s'est attachée à encadrer, à surveiller... Du fait que cette culture était devenue populaire, entrée dans les moeurs et largement diffusée par des troupes de comédiens, de chanteurs, de conteurs voyageant sur tous les chemins de la France d'alors...

Il faut aussi reconnaître que les religions, parfois, autant le Catholiscisme ou l'Orthodoxie que l'Islam, ont contribué à l'émergeance d'une culture, d'un art, d'une civilisation, et cela par le biais de "l'humanisme" que ces religions portaient en elles, lequel "humanisme" s'est révélé en quelque sorte un vecteur de civilisation... Mais, il s'agissait là d'une "lecture", d'une des deux "lectures" du Livre (la Bible, le Coran) ou de la "parole de Dieu", ou de la parole de représentants influents et écoutés, de ces deux religions qu'étaient, du 7ème au 16ème siècle, le Catholiscisme et l'Islam.

Il y eut -et c'était malheureusement inévitable- déjà du fait des conflits d'intérêts entre grands ensembles territoriaux (états, empires, nations) politiques et économiques, des guerres, des conquêtes, des puissances dominantes dynastiques aspirant au pouvoir ; il y eut donc dès l'origine même de la Chrétienté et de l'Islam, "l'autre lecture" du Livre, celle qui appelle au combat, et qui est plus radicale, plus réductrice de culture que celle qui porte en elle de "l'humanisme"...

Ainsi, pour l'Islam, voyons nous du 7ème au 9ème siècle, avec la domination des Omeyades l'émergence d'une "culture Islamique", en fait d'une véritable civilisation, avec des gens de science, des bâtisseurs, des architectes, des mathématiciens, des poètes, des penseurs, des philosophes... quoique ces Omeyades aient été aussi des conquérants et n'ont pas forcément été des "humanistes"...

Ensuite vinrent d'autres dynasties : celle des Almoravides aux 9ème, 10ème et 11 ème siècles, puis celle des Almohades aux 12ème 13ème siècles... Dynasties et dominations plus autoritaires, plus réductrices de culture (de cultures profanes)...

Et cela se "complique" encore davantage à partir du 18 ème siècle avec l'arrivée en Arabie du Wahhabisme, dont le fondateur Mohammed Ben Abdelwahhab impose une vision puritaine et rigoriste issue de l'Islam Sunniste Hanbalite... Une vision d'un Islam ramené à sa forme originelle définie selon une interprétation littérale... Cette doctrine se définit aussi comme étant Salafiste, mais elle est rejetée par les autres courants de l'Islam. D'où ces guerres, ces luttes incessantes depuis l'origine même, déjà, de l'Islam, du fait de deux lectures différentes du Livre ; guerres et conflits encore renforcés à partir du 18 ème siècle, avec l'arrivée du Wahhabisme... Les Chiites, par exemple (presque tous regroupés dans l'Iran actuel et au sud de l'Irak) sont considérés par les Wahhabites (et les Sunnites) comme "non musulmans"...

Dans la guerre contre Daesh, on comprend ainsi pourquoi l'Iran (les Chiites) combattent Daesh... Et aussi pourquoi l'Arabie Saoudite -et Wahhabite- ainsi d'ailleurs que le Qatar et les Emirats, qui craignent l'Iran, ont en face des Occidentaux (USA, Europe) un "langage" qui porte à croire ou à faire croire qu'ils ne soutiennent pas Daesh et leurs alliés allégeants... De plus, pour "compliquer les choses", et cela ne date pas d'hier, les Sunnites depuis la chute de Saddam Hussein, qui dominaient ; sont à présent devenus en Irak notamment, des "citoyens de seconde zone" rejetés, isolés, appauvris... Et que bon nombre de ces populations en général de Sunnites, en Irak, en Syrie, du fait qu'ils sont "oubliés", délaissés, appauvris, se mettent à accueillir les troupes de Daesh en libérateurs... mais se rendent compte par la suite que c'est loin d'être pour eux un "paradis", que la domination de Daesh !

Le même phénomène de "désertification économique et sociale", d'abandon de populations à un sort misérable, se reproduit en Afrique subsaharienne du nord mali jusqu'à l'océan Indien... Sur des territoires, avec le sud de la Lybie, le nord est du Nigéria, devenus comme des "terres vierges" et donc "un territoire tout trouvé" pour ces extrémistes de l'Islam dont l'objectif est de constituer un état (état Islamique avec Charia loi de Dieu et anti culture profane et non purement islamique)... Sur des territoires de la Syrie, de l'Irak dans la même configuration sociale et économique...

Le monde occidental et Chrétien est en grande partie responsable de toute cette déliquescence et de cette instabilté des pays du Moyen Orient, en gros depuis la chute, depuis la dislocation de l'Empire Ottoman à la fin de la première guerre mondiale, et ensuite après les accords de protectorats, de création d'états "artificiels" avec à leur tête des dictateurs, des rois du pétrole, tous profitant (et non leurs peuples) des "bienfaits" de la civilisation occidentale... Et tout ce qu'il y a de prédateurs, de trafiquants, de voleurs, d'exploiteurs, de mafias, s'est engouffré dans ce "maëlstrom" infernal, avec des fanatismes religieux de plus en plus exacerbés pour alimenter encore plus un "bouillon de culture", le pire que le monde des humains ait connu depuis l'origine des civilisations, pour une "troisième guerre mondiale" qui fera beaucoup plus que soixante millions de morts...

La chute de l'empire Ottoman (empire qui cependant à mon sens pas plus qu'un autre n'était un "modèle de civilisation"), ce fut là une catastrophe de l'Histoire ! Car avant, et cela depuis 1453, tous ces territoires d'un seul tenant (en gros l'ex empire romain d'orient de Bysance s'étendant jusqu'à l'Iran (l'ancienne Perse) et l'Afghanistan, jusqu'en Afrique du Nord, Egypte ; jusqu'aux Balkans et aux portes de la Russie et de l'empire Austro-Hongrois... Etaient,vivaient, "dans une paix relative", imposée certes, mais tout cet ensemble de territoires était administré économiquement et socialement... Ce qui n'est plus le cas aujourd'hui depuis ces accords, ces traités, ces "découpages", ces créations d'états artificiels" que les Occidentaux ont décidé et établis en fonction de leurs intérêts à la fin de la première guerre mondiale, et de la deuxième...


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