Et si je ne débarquais qu'aujourd'hui seulement ?

J'envisage l'hypothèse insensée, mais néanmoins plausible, que je ne fusse venu au Web, aux forums et au blog... Qu'au jour d'aujourd'hui seulement ! ( en septembre 2011 )...

J'aurais donc passé toute ma vie à écrire sur des carnets qui à ce jour seraient fort nombreux.

Je me serais inventé des interlocuteurs, peut-être même des "hememene" pourfendeurs et acides, avec lesquels je me serais livré à des "passes d'armes" et que bien sûr, j'aurais fini par assassiner les uns après les autres...

Et tout cela n'aurait jamais été publié, ou peut-être seulement expédié à quelques destinataires sous forme de lettres...

... Donc, j'arrive...

Et je prends pour pseudo, non pas "yugcib" mais... "Sapucangepète" (ce qui n'est guère plus "original" que "Pètedevanlefrigoquibaille")...

Autant dire que je me livre sciemment à une forme de "suicide littéraire"...

D'autant plus que je viens aussi de m'inscrire sur Facebook, sous ce pseudo, et de catapulter quelques "horreurs"... ou au mieux, quelques cocoricos de poulet déplumé...

Je crée un site, j'ouvre un blog, je m'inscris sur des forums...

Mais par quoi commencer ?

Je tourne et retourne des pages de mes carnets, je tombe sur des passages de "Grand Hôtel du Merdier" (dont je pensais à l'époque, faire un livre), sur une histoire de lapin saigné et écorché, sur une autre histoire dans laquelle j'évoque ces "festiveaux" où je me suis emmerdé de première... Je tombe encore sur des "pages pirate" dans le genre "réquisitoire" (mais pas dans le langage d'un avocat général)...

Dans mes différentes présentations sur les forums, blogs et Facebook (en fait toutes ces présentations se ressemblent)... Je fais donc dans le style, comme mon pseudo l'indique "cela pue quand je pète"...

Et je vois...

Qui me vire, qui me vire pas...

Une voix quelque part s'élève : "Mais je le reconnais, j'ai lu ses carnets, lorsque j'ai passé quinze jours chez lui en vacances"...

Une autre voix s'élève : "Moi aussi je le reconnais, on était ensemble aux Messageries Planétaires à la section des colis internationaux et de la logistique... Nous n'étions pas payés cher mais on s'entendait bien et on rigolait"...

Et d'autres voix s'élèvent encore... Pour dire : "oui je l'ai connu"...

Je pensai et vis et interprétai mon suicide littéraire, non pas comme un "vrai suicide" où l'on se pend, se jette du dixième étage ou se précipite sous un train ; où l'on met fin à ses jours d'une manière ou d'une autre... Mais comme une sorte de "venue au monde"... Ce qui me sauva et me plia de rire en quatre...

Et je traduisis cet évènement (mon suicide littéraire) en barbouillant une fresque géante à la dimension de mon suicide... Autant dire, moi qui n'envisageais d'autre forme de suicide que de me jeter de la plus grande hauteur possible ; que par la dimension de cette fresque, c'était comme si j'avais choisi plus haut que la tour Eiffel, peut-être l'Himalaya, le Kilimandjaro ou l'Aconcagua...

Je n'avais jamais cru de ma vie en Dieu...

Et je vis Dieu qui contemplait ma fresque, bien mieux encore que ne l'aurait fait mon "meilleur Hememene" ou mon meilleur ami ou aucun de ces visages que j'ai tant aimés...

Mais ce n'était pas le Dieu des religions des hommes, ce Dieu des croyants, ce Dieu de toutes les impostures philosophiques et religieuses...

"Ah, putain" me dis je ! "En voilà un au moins, qui me comprend !"