Jean Claude Guillebaud dans sa chronique "Paris-Province" du 4 septembre 2011 de Sud Ouest Dimanche, et donc à la veille de la rentrée scolaire 2011/2012, nous écrit (je cite) :

..."l'incongruité d'une société qui donnerait des 'leçons de morale' à ses bambins, en oubliant de s'en donner à elle-même...

... je me réfère aux récentes 'affaires', qui montrent à l'évidence une collusion malodorante entre le pouvoir et l'argent, le bien public et l'avidité privée, le mensonge habillé à la hâte en 'secret d'état'...

... En pointant les banques, je songe évidemment à cette folie spéculative qui s'est emparée des salles de marché .../... engrangeant des profits qui, en termes moraux, sont 'obscènes'...

... On n'avait, paraît-il, jamais vendu autant de Posche (nouveau modèle à 750 000 euros !) , de yachts ou de jets privés. Alors même que, selon les derniers pointages de l'Insee, plus de huit millions de personnes vivaient en France avec moins de 954 euros par mois.

Tout cela nous donne-t-il le sentiment de vivre dans une société 'morale'? Que pourra bien répondre un jeune "professeur des écoles" à un enfant qui, pendant la 'leçon de morale' réclamée par Luc Chatel, lui poserait ce genre de question ? ... "

... A cela j'ajoute encore, personnellement, ceci :

Il y a dans cette "moralité" des puissants et de leurs lieutenants et de leurs servants, une puanteur, une indécence et une obscénité qui n'avaient encore juqu'à nos jours jamais été égalées à un tel niveau... Et, aussi étrange, aussi surréaliste que cela puisse paraître, c'est que cette "moralité" s'est autoproclamée "morale"... Comme si "elle coulait de source" et devait de surcroît s'imposer d'elle-même par la "grâce" des Médias et des "faiseurs de mode" jusque dans les milieux sociaux et les environnements familiaux qui ne sont point cependant parmi les plus privilégiés... Car en effet l'exemple venant "d'en haut", du haut de la Tribune Officielle et de tous les podiums en tout genre ; pourquoi "vers le bas" en serait-il différemment, selon la capacité de son intestin à émettre des gaz puants, ou la capacité de chacun à se montrer avide, brutal, voleur, sans vergogne ?

En outre cette "moralité" qui s'autoproclame "morale" par la grâce des Médias et des "faiseurs de mode", et qui "en haut" (et hélas "un peu plus bas" aussi) n'a jamais pété aussi fort et aussi ostensiblement... Nous parle un langage, et pire nous écrit... plus vulgaire, plus banal, plus ordurier même, que tout ce que l'on peut entendre dans la rue, sur les gradins d'un stade ou d'une arène, ou dans une cour de récréation...

... Au moins, en "d'autres temps" ( bien révolus ou "comme s'ils n'avaient jamais existé") ... Chez les poudrés et les perruqués, l'on parlait "le beau langage"... Mais je n'affirme pas, loin s'en faut, que le "beau langage" pouvait rendre la puanteur de l'immoralité, la richesse insolente, la brutalité des agissements, plus "supportable"...