... Il y a un proverbe Arabe, je crois, qui dit "le passé est un mort"... Mais l'Arabe étant une langue de scientifiques, de mathématiciens, de poètes et de littéraires et de philosophes (et oui, tout cela en même temps !)... Avant d'être la langue de l'Islam... (soit dit en passant la langue Arabe et ses "jumelles Araméennes" existaient bien avant l'Islam, bien avant le Judaïsme et le Christianisme)... Il ne faut pas déduire de cette citation "le passé est un mort"et "faire table rase du passé"... Lequel passé, est, oui, sans doute un mort dans la mesure où il ne peut jamais ressusciter tel qu'il fût... et en ce sens, la nostalgie lorsqu'elle devient trop prenante se révèle un frein ou une force qui nous immobilise, nous empêche d'aller de l'avant et nous enferme comme en un cocon (ou en une bulle) ...

Mais le passé en fait, est "segment de temps" dans une longue ligne de temps, une ligne de temps qui, en réalité est intemporelle (tout comme une droite en géométrie plane ou un plan en géométrie dans l'espace)...

Ainsi nomme-t-on passé ce qui se situe avant un point Zéro de la ligne... (lequel point Zéro symbolise le présent) et nomme-t-on avenir ce qui se situe au delà du point Zéro...

Mais tous les "segments de temps" quelque soit la position qu'ils ont sur la droite, sont de la même droite et font la même droite... Autant dire qu'ils sont reliés, plus et mieux reliés encore, que des fils métalliques très fins réunis les uns à la suite des autres par un point de soudure si imperceptible soit-il...

Rapporté au temps qui passe, rapporté à la vie, à la durée de notre vie, de chacune de nos vies, l'image d'une très longue ligne apparemment sans commencement ni fin, et qui est faite d'un nombre inimaginable de "segments" reliés... "éclairerait en quelque sorte ma lanterne" sur l'idée (ou sur la foi) en une vie éternelle...

Le passé, le présent et l'avenir sont donc intimement reliés, les morts (les personnes disparues) et le passé en tant que mort... avant d'être morts, furent... Et furent d'une existence que l'on ne peut nier avoir été. Car s'ils n'avaient point été, nous ne serions point!

... Ainsi ne puis-je imaginer la "vie éternelle" tout comme l'imaginent -et y croient- les Chrétiens, les Musulmans, les Juifs, les croyants de toutes religions... Ni même comme l'on croit dans le "sens du monde" habituel ou traditionnel... Où les uns voient la résurrection du corps et de l'esprit et les autres voient une "immortalité" de l'âme...

L'on ne se "refait" pas : ni en chair et en os tel que l'on fut (et d'ailleurs "reviendrait-on" jeune ou vieux ou tel qu'on était au moment de mourir?)... Ni en "esprit" qui se manifesterait dans le réel de l'existence d'un proche ou d'une connaissance en état de veille et de conscience... (Dans le sommeil, par les rêves je veux bien)...

Par contre ce qui continue, ce qui se perpétue, c'est la vie... La vie actuelle des Autres, la vie de tout être, humain ou non humain... Et au delà de la vie actuelle des Autres, la vie des Autres qui viendront dans cent, mille, dix mille ans...

La vie est donc cette longue ligne droite apparemment sans commencement ni fin. Et sur cette ligne, tout au long de cette ligne, nous sommes tous chacun de nous, un "segment"... Mais un "segment" qui lui, commence et finit bel et bien... Tout en étant relié à ce qui le précède et à ce qui le suivra...

La "mort absolue, définitive et sans rien au delà", c'est la disparition de la vie, de toute la vie, humaine et autre...

Le passé est un mort qui "existe" le présent... alors même que ce qui est dans le présent, n'était point dans le passé (par exemple Internet au Néolithique) !