C'est fou le bien, tout le bien que l'on dit des gens lorsqu'ils sont morts (qu'ils viennent tout juste de mourir en fait, et qu'ils ne sont pas même encore mis en terre ou incinérés)...

Ensuite, lorsqu'ils sont morts depuis "un certain temps", les éloges s'espacent ou deviennent moins "élogieux"...

... Et quand les gens sont en vie, tout proches de nous, parents, amis, connaissances, on les "enterre" pour un oui ou pour un non, on médit d'eux, on se moque d'eux, on les méprise, les vilipende, on les prend pour des "demeurés" ou des "allumés" ou des hautains, des dédaigneux, des "ours" ou je ne sais quoi encore !

Tout ce "cinéma" au moment de la mort des gens alors...

Mais toute cette crapulerie et cette hypocrisie du temps de leur vivant, quelle triste et inféconde réalité !

Que ne dit-on aux gens (plus souvent qu'on ne le fait en réalité) qu'on les aime, et pourquoi on les aime ! Et de leur vivant! Pas attendre qu'ils soient morts !

Lorsque tu "suces les pissenlits par la racine" comme on dit, que les vers te rongent les chairs putréfiées dans un cercueil qui a éclaté ou quand tu n'es plus que cendres et poussière dans une urne que peut-être même on érigera en "vase sacré" sur un manteau de cheminée... Ou que tu seras empaillé comme un toutou vénéré... C'est "trop tard"! (L'image de l'urne en "vase sacré" sur le rebord de la cheminée, et du "toutou empaillé vénéré", est certes, surréaliste et caricaturale)...

J'imagine l'âme du mort pétant au visage des imbéciles encore en transit temporaire avant le grand saut dans une éternité supposée, un bras d'honneur à faire tomber toutes ces louanges caramélisées qui peu de temps avant, étaient de l'acide sulfurique !

... Mais je ne crois pas du tout à la vie éternelle des religions, des cultes et des croyances, ni même dans le sens où l'on entend parler dans le monde, de la vie éternelle...

Je ne vois pas la vie éternelle comme le "prolongement direct" de sa vie vécue de la naissance à la mort, que ce soit sous une forme ou une espèce de "résurrection", ou par l'âme ou par l'esprit "désincarné" qui "vivrait toujours"...


Je verrais la vie éternelle, en fait, comme étant l'existence même de la vie.. La perpétuation de l'existence de la vie humaine ou animale ; de la vie, de toute vie en général sous n'importe quelle forme... Nous serions, ainsi, chaque être (humain ou autre) un "instant" de cette immense continuité qu'est la vie... Et il y a sans cesse un grand nombre d'instants, comme il y a sans cesse des vagues à la surface de l'océan...