C'est Itaye...

Descendu de sa soucoupe volante, petit extraterrestre aux grands yeux d'enfant, au coeur grand comme un cosmos et avec une grosse tête...

Itaye, dont les yeux d'enfant au dire des comédiens ne jouant que dans de belles pièces, sont des yeux plus noirs que bleus...

Itaye, dont le coeur grand comme un cosmos, au dire des mêmes comédiens, est un maëlstrom qui épuise les étoiles dans toutes les galaxies...

Itaye, dont la grosse tête, encore au dire des mêmes comédiens, est comme une pastèque emplie en sa chair de cent mille pépins...

Et Itaye s'agite, se contorsionne et cabriole dans la fête, une fête qu'il dit imbécile et cruelle, imaginant une autre fête, celle là informelle, sans forains aux gros bras, sans manèges trépidants avec le pompon à attraper, sans tireurs d'élite descendant mille pipes ; une fête improvisée, inattendue et apparaissant comme au détour d'un chemin dans une clairière, au milieu de la nuit ; une fête où les visages sous les lumières jaunes, rouges, vertes et bleues des lampions, s'ouvrent au regard du promeneur venant de traverser la nuit...

Itaye avec des yeux d'enfant au coeur grand comme un cosmos et à la grosse tête... Tout le monde y croit...

Enfin... Tout le monde "pas tout à fait comme les autres"...

Et si Itaye... C'était une sublime imposture ?

Une imposture comme Lucifer en ange de lumière ?

Alors, Itaye qui dans son enfance encore proche s'était inventé Rampono, un personnage sévère et critique qui le prenait par la peau des fesses, le jetait dans l'eau et le forçait à nager... S'invente aujourd'hui Hèmèmène, un "ennemi nécessaire", pourfendeur d'Itaye...

Hèmèmène suggère une possible imposture.

Et Itaye recouvre d'échardes hérissées et coupantes les hublots de sa soucoupe volante afin que les doigts curieux s'y blessent...

Se chausse de sabots pointus et ferrés qu'il enduit de boue putride...

Autant dire qu' Itaye "suicide" son image de petit extraterrestre aux grands yeux d'enfant, au coeur grand comme un cosmos et à la grosse tête...

... Mais même là, il y a peut-être encore, embusquée, ricanante, obscène... L'imposture !

Cette imposture que les Inabusés vont révéler...

Cette imposture dont les Abusés croyent "dur comme fer" qu'elle est une vérité sublime et singulière...

Quel arrangement, tout de même, cette "vérité" qu'il y paraît, entre imposture à dénoncer, et existence d'un passage étroit menant à un espace de lumière et de certitude, à montrer !