Les "Humanitaires", c'est à dire les médecins, les secouristes, et d'une manière générale toutes les personnes qui participent à des actions à caractère humanitaire menées dans des pays ou des régions du monde où règnent des conditions difficiles d'existence telles que guerres, conflits, épidémies, catastrophes naturelles ou même extrême pauvreté, faim, misère, manque d'eau ou d'électricité, absence d'hygiène, habitat insalubre et précaire... Ne se préoccupent pas de faire la différence entre les "bons" et les "méchants" ; ni de savoir qui est de telle ou telle religion, qui est "riche" ou "pauvre" ; si ce pays là dans lequel ils interviennent, est un pays de dictature ou de démocratie... Ils sauvent des vies et entreprennent sur place, là où ils interviennent, des actions visant à répondre aux différentes difficultés auxquelles sont confrontées les populations locales...

Les humanitaires mènent également des actions à vocation culturelle et éducative, là où règne l'obscurantisme, l' illettrisme et la superstition... Et la domination il faut le dire, de quelque personnage ou de quelque caste au pouvoir autoritaire et prédateur... (Domination qui est l'une des causes de la misère d'un peuple)...

Ils font tout cela afin que les populations concernées et en situation de "mal être", puissent avoir la possibilité, elles- mêmes, et une fois aidées, une fois pourvues des moyens nécessaires, de "prendre en main" leur destin, leur avenir, et d'avoir la capacité à concevoir des projets et à s'opposer si possible sans violence à tout ce qui depuis peut-être bien des années, les oppressait et les maintenait dans l'obscurantisme, la misère et l'inculture...

... L'on peut dire aussi que les écrivains et les artistes, chacun à leur manière, peuvent être des sortes d' "humanitaires" : ils sauvent en chacune de ces vies en souffrance et en danger, en "mal être" et en déshérence, tout ce qui en chacune de ces vies, peut être découvert, mis en valeur et se révéler utile voire nécessaire à la communauté humaine...

C'est du moins l'idée que je me fais - parcequ'elle me vient- de la vocation "humanitaire" de l'écrivain et de l'artiste...

Est-ce à dire qu'une fois le but atteint, tant pour les Humanitaires au sens de secouristes et de pourvoyeurs de biens nécessaires, que pour les "humanitaires" que peuvent être les écrivains et les artistes... Il n'y aurait plus besoin d'humanitaires ?

Certes pas! ... L'humanitarisme alors, s'inscrirait je crois, dans une dimension nouvelle : une dimension qui, au lieu comme auparavant de se "positionner" et de se "définir" en un point donné ou en tout point donné... S'élargirait, évoluerait, se transformerait...

L'Humanitaire en quelque sorte, qu'il soit un médecin, un secouriste, un éducateur ; un artiste ou un écrivain... Est assurément un être "engagé".

Et même si dans son "engagement" il s'exprime avec violence contre des comportements, des habitudes, des politiques menées, des injustices et des absurdités, contre des gouvernements, contre des agissements, des propos qu'il combat... Il ne perd jamais de vue ce qui demeure d' "humain" en l'Homme, en un homme ou une femme en particulier...

Il peut donc à ce titre, soit par ce regard qu'il porte au delà du "visible", de "l'évident" ou de ce qui paraît "fatal"... Par ce regard qu'il porte au delà du merveilleux, du facile ou du difficile, de l'horrible ou de l'absurde... S'exprimer sans avoir à aucun moment, ni la crainte de s'exprimer ni la crainte de "tout ce qui lui peut tomber sur la tête".