L'ennemour ce n'est pas l'inimitié ni un sentiment qui, d'une manière générale, pourrait être comparable au sentiment de ne pas aimer ou même de détester...

Ce n'est même pas un sentiment.

C'est un état...

C'est une inconsistance dans la relation avec l'autre, lorsque cette relation apparaît finalement dans toute sa nudité et dans toute sa stérilité, une fois que la relation se révèle entièrement dépouillée de tout ce qui l'habillait, la déguisait et lui donnait une ressemblance à s'y méprendre, à l'amour...

L'ennemour est encore pire que le manque d'amour ou même, que l'indifférence...

Je hais l'ennemour.

Je piétine l'ennemour comme un enfant désobligeant, insoumis et impoli piétinerait la religieuse au café ou au chocolat bardée de crème chantilly éventée et surie, qu'on lui aurait donnée en le gratifiant d'un "qu'il est mignon ce petit" ...

Sur les plateaux de télévision par exemple, il n'y a que de l'ennemour même quand ça fait pleurer d'émotion...

Est-ce que jeter des petits bouts de pain à des canards ou à des pigeons, c'est de l'amour ?

Est-ce que... Chic et beau qui suscite la baise... C'est de l'amour ?

J'ai -si l'on veut- une autre définition de ce que j'appelle l'ennemour :

C'est une sorte de "marée noire planétaire" qui aurait envahi depuis des temps immémoriaux, tous les rivages, toutes les côtes sablonneuses ou rocheuses de toutes les terres de la Terre... Et en ces eaux que nous ne voyons que bleues, nous nageons en y prenant un plaisir fou, un plaisir malsain, égoïste et exhibitioniste...