Je pense qu'il existe une autre forme de contestation qui elle, ne se manifeste pas par la dénonciation systématique et permanente de tout ce que l'on désapprouve, ni par la polémique ou par le discours ou par l'argumentation persuasive (et parfois autoritaire et s'affirmant "bien fondée"), ou encore en comparant le temps d'autrefois avec le temps actuel; en mettant ostensiblement en avant des valeurs ou des vertus qu'il faudrait restaurer...

C'est, en face de ce qui est, de ce qui se dit, se ressent et se pratique ; en face du monde et des événements, en face des gens que l'on rencontre dont on perçoit les comportements, les agissements et dont on entend les propos... Un regard que l'on porte au bout duquel nous vient une aptitude à ne pas se laisser abuser par ce qui se répand autour de soi, à ne pas se méprendre sur le sens de tel ou tel propos ou agissement.

Et les composantes de ce regard sont multiples : il peut y avoir de la gravité, de l'humour, de la dérision, du questionnement, du silence, de l'approche et de la réflexion...

Il me semble qu'il y aurait un équilibre à trouver entre d'une part cette forme commune de contestation à laquelle on souscrit habituellement, et cette autre forme de contestation qui est celle du regard porté...