... Qui ne sont pas des rencontres virtuelles comme sur le Net, mais des rencontres réelles qui auparavant, étaient virtuelles...

Soit dit en passant, “Web Cam” (bientôt en 3D), MSN and Cie et autres prouesses de la technologie en matière de “rapprochement des êtres”... Tout cela n'est à mon sens qu'un “pis aller” ou une sorte de “meilleur des mondes possible”...

Je pense à cette chanson de Mouloudji (qui jamais ne prendra la moindre ride autant que durera la Terre et les hommes) : “un jour tu verras on se rencontrera”...

Imaginons un couple d'oiseaux qui, après avoir construit un nid et “fait ce qu'il fallait” pour assurer sa descendance, veille sur deux ou trois petites coquilles ovales d'un vert presque transparent taché de brun... “L'oiselle” va, durant quinze jours demeurer couchée sur ces si fragiles coquilles.

Alors viendra l'éclosion... De petits êtres mouillés vont apparaître et ouvrir leur bec...

Je dis qu'une rencontre entre des visages qui ne se sont pas encore vus – ou seulement vus sur un écran d'ordinateur – je dis qu'une rencontre entre des mots qui furent tout un temps écrits et ces mêmes mots qui sont enfin échangés de vive voix... Peut être aussi belle, aussi émouvante, aussi simple et aussi vraie... Mais aussi aléatoire que la naissance de ces oisillons.

Ce sont les orages et les intempéries, les fils ténus de la vie qui se rompent, la ronde sombre des prédateurs à l'affût et prêts à fondre ; toutes ces incandescences endormies toutes prêtes à se réveiller, et ces accidents de la vie... Qui rendent aussi aléatoire la naissance des oisillons... et les plus belles histoires d'amour.