Ne vaut-il pas mieux être totalement inconnu, que mal connu ou méconnu ?

Là où tu es inconnu, tous les espoirs sont permis... Là où tu es mal connu ou méconnu, c'est l'idée que l'on se fait de toi, qui te “plombe” à jamais...

C'est sans doute la raison pour laquelle, Lucien Souperosse, un petit écrivain du coin, de Saint Julien les Mésanges en Pays de Connes, fait bien plus attention à son comportement là où personne ne le connait, loin de son pays lorsqu'il court les routes...

À Saint Julien les Mésanges cependant, ce n'est point écrit sur son front “ Lucien Souperosse”... Et lorsqu'il gare son vélo près de l'Intermarché, ôte ses pinces “serre-pantalon” et retire son sac de son dos avant d'entrer dans le magazin... Peu de gens le reconnaissent et personne ne se souvient qu'il y a huit ans il est “passé à la Télé” (régionale)... En fait, peu le reconnaissent mais beaucoup, à dire vrai, ont “plus ou moins entendu parler de lui”... C'est un “obscur”... “il fait rien comme les autres”...

Pourquoi, à Saint Julien les Mésanges, “prendrait-il des gants”, Lucien Souperosse, confronté à la brutalité et à l'agressivité des gens, en particulier lorsqu'il traverse un passage pour piétons afin de se rendre à la boulangerie du quartier des écoles, là où il demeure... et où on le “connaît sans le connaître”... et qu'un automobiliste apparemment pressé et indélicat lui refuse le passage?

Mal connu ou méconnu – et donc selon ses dires- “plombé pour plombé, autant rentrer dans le lard des gens”...

Alors, tentant de “forcer le passage” au risque de se faire “accrocher”, et l'automobiliste ne cédant point (quel imbécile, quel crétin, quel malotru !)... Lucien brandit le poing, un poing rageur, un poing serré et bien provoquant, bien ostentatoire...

La boulangère a vu... Mais bon... elle tient commerce !

Trois vieilles dames, un jeune monsieur avec son petit garçon, sur le trottoir d'en face, ont vu... Et alors?

Demain, si un autre automobiliste ne s'arrête pas, il aura le même comportement, le Lucien !

Mal connu ou méconnu, tu n'as rien à perdre... puisque tu n'as rien gagné... Alors que ce soit un automobiliste crétin et indélicat qui refuse un passage au piéton que tu es... Ou quelque clampin “de mes deux” qui te traite d'obscur et te rit au nez dans sa tête... Ou encore tous ces gens que tu rencontres, qui te “connaissent sans te connaître” et jamais ne te posent la moindre question sur ce qui occupe ta vie et ton temps... Pourquoi “prendrait-on des gants” avec ces gens là ?

Combien faudra-t-il “d'années-lumière” de littérature, de poésie et d'écriture – et de propos – “ne faisant point dans la dentelle”... Pour “botter au cul” - et pour tout dire - “assassiner” toute cette brutalité, toute cette indifférence, toute cette vulgarité, toute cette médiocrité ambiantes ?... Qui sont plus pénibles à supporter là où l'on vit, que là où l'on ne vit pas !