Les “petits mondes” artistant, théâtrant, contant, parolant... Sont encore plus indécrottables dans la souveraine indifférence avec laquelle ils traitent le nouvel aspirant à la scène, que ces “Grands Mondes” courant et officiant par tout le pays...

Les “petits mondes” ont eux aussi tout comme les “Grands”, leurs médias interposés... De petits médias cependant... Mais tout aussi indécrottables dans leurs indifférences.

Il est peut-être plus aisé, quoique fort aléatoire, pour l'aspirant à la scène et à la reconnaissance, d'essayer de passer par la “grande porte”, celle qui ouvre la “voie royale”.

Les “petits mondes”, dès lors qu'ils se sentent convaincus d'être les vrais révolutionnaires de la culture, ne souffrent pas que l'on soit plus révolutionnaire qu'eux et que l'on s'introduise dans la “famille” qu'ils pensent être...

Les “petits mondes” ont déjà leur public, un public même restreint, “trié sur le volet des sensibilités”, un public sans doute acquis à l'idée que la culture peut prendre des chemins surprenants ou étranges...

Les “petits mondes” n'ont que faire de quelque “fou dérangeant non identifié” qui pourrait par sa venue sur leurs scènes, indisposer un public si difficilement acquis. Quant aux médias, aux petits médias qui les servent et sont en général des associations culturelles, des personnalités, des journalistes régionaux ou locaux, des municipalités... Ils ne s'intéressent qu'aux retombées économiques, sociales, touristiques et financières...

Ainsi voit-on très mal “monsieur le Maire” ou monsieur le Conseiller Général”... Ou madame la représentante de la Fédération des Artistes Auteurs Ecrivains Poètes et Compositeurs de la Région... Souscrire à quelque projet de manifestation artistique (en salle ou dans la rue) totalement informel, sans références et n'apportant rien sur le plan économique, financier ou touristique parce que gratuit et sans valeur marchande...

La culture qui porte en elle du talent, de la force, de la dimension et du pouvoir sur l'ordre de la vie et du vécu des gens, devient vraiment révolutionnaire lorsqu'elle n'a plus de valeur marchande ni ces “retombées” que tout le monde attend pour son confort et pour ses certitudes...