De nos jours, en littérature, le ridicule ne tue plus : il tire à cent mille exemplaires”

[Georges Elgozy]

...Mais ce sont cent mille exemplaires comme cent mille fois en Grande Surface Commerciale la même marque de papier hygiénique...

Et l'on s'en torche le trou-d' bale lecturo-loisiresque, de ce ridicule devenu matière “penso-fécale efféspécialisée de spots-commentaires publicitaires”... Qui finit en vide-grenier à un demi euro l'exemplaire aux pages maculées de culinaire...

Le ridicule ne tue plus : forcément, il s'articule de tout ce dont les gens pensent se désarticuler et ainsi se mettre à vivre autrement et comme “naissant” à un monde nouveau ou différent...

En fait le ridicule a changé de sens : il était dérision, insignifiance et médiocrité... et alors il tuait...

Il est aujourd'hui, encore tout cela, mais bardé de “trou-de-balisme” intellectuel et de formation universitaire, parfois aussi de beurre d'escargot et de crème aux morilles...et alors il déifie (et donc tire à cent mille exemplaires)...

Et il y a bien, cependant, un ridicule qui aujourd'hui, tue vraiment et quasi définitivement : c'est cette dimension de réflexion, de pensée, de poésie et de mots du coeur et de l'esprit, devenue elle, le “nouveau ridicule” dont personne ne veut, que les élus et nominés écrasent, et qui jamais ne tirera à cent mille exemplaires...

... J'écoutais hier entre 18 et 19h sur la Cinq “ C'est dans l'air” : il y était question du “Berlusconisme... À la fin de l'entretien, l'on évoquait ces réunions littéraires entre intellectuels Berlusconiens et intellectuels anti Berlusconi : aucun dialogue, aucun échange, aucune communication n'était possible entre deux pensées aussi inconciliables. C'est dire le fossé qui existe, infranchissable, entre les deux “visions du monde”.

Les uns disent quelque chose comme “il faut tuer le ridicule qui risque un jour de tirer à cent mille exemplaires”... Et les autres “ il faut tuer le ridicule qui tire à cent mille exemplaires”...

On le voit bien : de part et d'autre, il faut tuer !