Ce sont les artistes ou les écrivains les plus décriés, les plus controversés et parfois les moins aimés, qui m'interpellent le plus et aussi m'émeuvent. Alors s'ouvre à mon regard un horizon au delà duquel j'imagine un passage non pas vers quelque chemin qu'il me conviendrait de suivre, mais vers un espace de connaissance, de compréhension et de découverte des choses et des êtres... Un espace qui peu à peu s'élargirait et en lequel je me sentirais relié aux êtres et aux choses qui l'emplissent...

Ces artistes là, ces écrivains là, ne sont pas forcément ceux qui me sont les plus sympathiques. Il y en a même parmi eux dont les comportements, les manières d'être, la relation qu'ils ont avec leurs semblables... Me hérissent.

Mais il leur arrive de porter en eux une générosité inattendue et singulière, une humanité et un regard sur le monde sans concession à l'hypocrisie, à la médiocrité et à un “tout venant” bardé de repères idéologiques, culturels et autres.

Ces artistes là, ces écrivains là, ne se compromettent pas. Alors ils me deviennent sympathiques et donc, fréquentables...

Hommes et passant leur vie à divorcer dix fois, à culbuter des femmes, ils n'en sont pas moins hommes...

Femmes “aimant ça” et se faisant leur vie durant, culbuter... Elles n'ont sont pas moins femmes... et féminité...

La vraie générosité, la vraie gentillesse, cette dimension d'humanité pouvant exister chez un artiste ou chez un écrivain... Ne sont pas des salons où l'on se vautre sur des divans et que l'on emplit de toutes les haleines venues y puer et conspuer... Ce seraient plutôt des forteresses imprenables mais cependant ouvertes et ne dominant ni sur un territoire ni sur des gens.