Tout le catholicisme pratiquant, bien pensant et pieux, en ce dimanche de la Toussaint par toutes les villes et les campagnes de notre beau pays de France, s'est donné rendez -vous à l'heure de l'office religieux...

Quoique... De tous ces catholiques pratiquants et bien pensants, il y en ait de moins pieux ne se rendant aux offices qu'à Pâques et à la Toussaint.

La très grande majorité de nos concitoyens se marient et s'enterrent à l'église, les jeunes enfants sont baptisés, puis vont au cathéchisme et font leur communion solennelle...

... L'absoute... “cela est juste et bon”, ça me fout le bourdon!

Et au beau milieu de tous ces “bons chrétiens” dans ce “désert” d'une pensée bien pensante et pesante de décorations, de distinctions honorifiques, de références sociales, associatives et professionnelles, de titres et de fortunes, et de patrimoine et de maisons et de terrains et d'immeubles affichés ; oui dans ce désert de pensée bien pensante – et bien griffue, bien plantureuse de certitudes confortables, si ennemie de ce qui dérange, bien condescendante et seulement accueillante à dessein... Je me sens en exil, ou en révolte ouverte!

Mais il en est aussi de ces chrétiens pieux et se rendant aux offices, qui sont humbles et gentils, et de “quelque esprit”... Ceux-là n'ont pas le même visage que les autres et ne s'habillent pas pareil, surtout les femmes. Ceux-là t'écoutent et t'accueillent, et jamais ne te disent qu'ils sont partis de rien avant d'être aujourd'hui ce qu'ils sont.

Et je ne me sens pas en exil ni en révolte ouverte en face de la pensée de ceux-là qui tout comme les autres, se marient et s'enterrent à l'église. Et je me dis “s'il y avait eu un avant la naissance, sans doute nous serions nous connus et peut-être aimés pour avoir eu en nos esprits quelque chose qui nous rapproche en dépit de nos différences”...

Alors dans un territoire qui m'est étranger mais dans lequel je ne me sens pas en exil, la liberté que je porte en moi et avec laquelle je veux voler de mes ailes, n'est jamais dans ce territoire, investie ou violée ; je ne me sens pas contraint de m'éloigner d'elle, ou de lui faire sortir des griffes...

De tous les territoires qui me sont étrangers – et il y en a beaucoup – il en est en lesquels je ne me sens pas en exil.