La liberté encadrée, fichée ou muselée

Lorsque l'on n'aime pas en France Nicolas Sarkozy et sa politique ni en Italie Silvio Berlusconi et sa politique...

Vaut-il mieux être Français sous Nicolas Sarkozy ou Italien sous Silvio Berlusconi?

Toute la réponse à cette question tient à la liberté d'expression – ou du moins ce qui demeure encore de la liberté d'expression.

Chez nous en France, en dépit de tous les trafics d'influence, de toutes les magouilles politico-financières, de tous les scandales et de toutes les pressions, de tout ce que les médias produisent en matière de sensationnel ou d'effets spéciaux induisant directement ou non des comportements, des modes ou une manière formatée de pensée... Et bien que nous soyons quasiment tous fichés, suivis, répertoriés, filmés, écoutés, lus et tout ce que l'on voudra... Il n'en demeure pas moins que le “citoyen lambda”, l'artiste de scène ou de télévision, l'écrivain, le poète, l'humoriste, le comédien, le chanteur... Peut encore s'exprimer librement dans la rue, sur les forums du web, sur une scène dans une salle, dans un journal, dans un livre, à la télévision...

Autrement dit, la liberté dans un pays tel que la France est sans doute surveillée, encadrée et conditionnée... Mais elle n'est pas muselée comme en bien d'autres pays du monde où l'artiste, le journaliste, l'écrivain, le citoyen lambda, le poète, l'écrivain est emprisonné, assassiné ou interdit de paraître...

Il y a encore -si l'on peut dire – une “différence” entre l'Italie de Silvio Berlusconi et la Chine des dirigeants Chinois... En matière de liberté d'expression.

Mais pour ma part, je préfère encore être Français sous Nicolas Sarkozy, qu'Italien sous Silvio Berlusconi...

La liberté d'expression se défend quand elle est encore défendable. Et c'est beaucoup plus difficile pour un écrivain, un penseur, un poète ou un artiste totalement muselé dans un pays de dictature absolue... Ainsi une oeuvre, une pensée peuvent-elles être ignorées du monde ou difficilement accessibles.

Mais la liberté d'expression dans la mesure et dans les conditions où elle peut exister, contient en elle-même son propre pouvoir d'anéantissement ou de dilution dans l'espace relationnel. Et ce pouvoir là est plus sûr, plus pernicieux, plus laminant – que des forces de police, des prisons, des caméras de surveillance, des fichiers, des pelotons d'exécution et toutes sortes de trafics d'influence et de pressions.. Ce pouvoir a deux composantes : la vulgarité et la banalité.

Ce qui est banal, répétitif, “de toutes les sauces touillé”, dispersé à tous les vents, et vulgaire, perdant toute consistance et toute influence réelle, rend inopérante la liberté d'expression... Qui ne devient alors qu'un “jouet d'enfant plus ou moins gâté faisant un caca nerveux de temps à autre...