Dans l'immédiateté l'on ne considère que le résultat, l'efficacité, la rapidité, le rendement, le profit... Et cela au détriment du travail, de la recherche et de l'effort.

Mais de l'immédiateté cependant, l'on n'en perçoit jamais vraiment l'essentiel. Et l'essentiel dans l'immédiateté c'est la reconnaissance sans délai d'une réalisation derrière laquelle il y a toute une vie ou des années de travail, de recherche, d'effort accompli, d'évolution dans cette réalisation...

Est-il pensable, est-il “raisonnable”, par exemple, qu'un écrivain ou qu'un artiste ayant derrière lui toutes ces années de travail, d'effort et de recherche, doive encore et toujours (et sans cesse) passer par diverses “étapes” ou “épreuves” (toutes aléatoires et inutiles à mon sens) telles que des concours, des participations à des prix, des envois de manuscrits ou d'oeuvres originales à faire valider ou à faire reconnaître?

Imaginez par exemple un Jean d'Ormesson âgé de plus de 80 ans, encore inconnu des milieux littéraires et s'épuisant depuis une cinquantaine d'années à envoyer des manuscrits à des maisons d'édition, ou à participer à toutes sortes de concours ou prix littéraires !

Et c'est bien de l'immédiateté dont il est question en ce monde. Une immédiateté du succès “tout de suite” sans qu'il y ait pour autant la valeur de la réalisation par le travail, l'effort et la recherche...

Si à 25 ou à 30 ans l'on peut encore “galérer quelques années”... A 60, 70 ou 80 ans je pense que la “galère” alors, est non seulement inutile (et fondamentalement injuste) mais que de surcroît elle n'apporte rien, vraiment rien de “constructif” à celui ou celle qui doit la subir...

Quelle ineptie que de devoir par exemple, pour un écrivain (même jeune) attendre 6 mois, un an ou plus encore, le résultat de quelque concours ou prix... Ou la validation et la publication de son oeuvre?

Je sais bien qu'autrefois, au temps des bateaux à voile, plusieurs mois étaient nécessaires afin de traverser un immense océan et qu'une lettre envoyée “du bout du monde” n'avait une réponse qu'un an plus tard... Mais “les temps ont changé” !

Alors il me vient une idée :

“Et si l'on organisait (comme une compétition de tir à l'arc ou de natation ou de n'importe quelle discipline sportive) une compétition de textes littéraires?

Je n'aime pas le mot “compétition” (par ce que ce mot évoque dans le sens du monde passé ou présent, c'est à dire performance, domination, être le meilleur, le plus beau, le plus intelligent, le plus “ceci ou cela”)... Je verrais plutôt dans “compétition” avant tout un “état d'esprit”, une “émulation collective”, et peut-être un moyen de communication, un lien entre les personnes, une relation dans laquelle chacun puisse apporter cette part de lui-même à nulle autre pareille, son talent propre, son ingéniosité et son expérience, sa pratique et sa connaissance dans un domaine en particulier...

Et voici comment je conçois par exemple, une compétition de textes littéraires :

-Sous forme d'une rencontre en un lieu et à une date déterminés, entre un certain nombre de participants inscrits...

-Rencontre organisée par une association littéraire ou un site littéraire, et quelque peu sponsorisée par un organisme à vocation humanitaire, sociale ou artistique. Seraient présents à cette manifestation quelques “personnalités” (invitées) du monde littéraire, journalistique, culturel, artistique... Dont certains représentants pourraient constituer un jury.

-Cette rencontre serait publique, c'est à dire affichée, annoncée par voix de presse ou autre. Et le public serait invité à participer, à donner son avis dans les décisions et dans le choix du jury.

-Chaque participant inscrit à la compétition serait convié à la lecture à haute voix, de ses textes : soit par exemple 5 textes courts (prose ou poésie) d'une quinzaine de lignes environ ; soit une nouvelle ou un récit d'environ une dizaine de pages ; ou même encore 2 ou 3 textes courts, une ou deux petites nouvelles...

-Les exemplaires écrits des textes seraient ensuite lus par les personnes du jury, et une version audio enregistrée serait également écoutée par les personnes du jury.

-Le public serait invité à donner son avis (par exemple en donnant une note de 1 à 10 pour chaque texte écouté)

-Au final, c'est la décision pour autant du public et du jury, qui serait annoncée, par un classement par points, par participant... A la fin de la journée.

Je pense que mon idée aurait ainsi un avantage certain : celui de l'immédiateté d'une reconnaissance et d'un impact réels... (une “onde de choc” en quelque sorte, ne pouvant pas passer inaperçue désormais)...

Ce serait en effet “tout autre chose” que six mois d'attente après avoir envoyé trois feuilles de poèmes ou de nouvelles à un concours littéraire... Ou un manuscrit (ou tapuscrit) à un éditeur quelqu'il soit!