Nous sommes seuls, de deux manières différentes et tout à fait égales... Et immenses, en même temps...

Nous sommes seuls par la solitude qui est en nous, au plus profond de nous, une solitude dans laquelle personne au monde ne peut nous rejoindre, pas même les personnes qui nous aiment le plus ; lorsque l'on souffre par exemple, tout près de mourir, dans la perte de ce qui nous est le plus cher,

dans les pensées que nous ne pouvons communiquer, dans certains choix que nous faisons ou encore lorsque ce que l'on a fait ou dit, est “irréparable”...

C'est la solitude de l'être, de l'être fragile, incompris, oublié, quitté, exclu, combattu, pris en faute...

Nous sommes seuls en face de l'immensité de tous ces autres humains que nous ne pouvons jamais rejoindre tous en même temps...

Alors nous en rejoignons un, deux, trois, quatre, autant que l'on peut de tous ces humains, un jour, un autre jour, tout au long de notre vie... Et l'on “rate” les autres dont on ne saura jamais rien!

... Piètre idée que de se dire qu'en en aimant, en en lisant, en en voyant, en en écoutant un, deux, trois, quatre, autant que l'on peut, on les aime tous!

Le “remède” à cette “double peine”... de solitude... Serait l'égoïsme! Un égoïsme bien raisonné,bien pesé, bien dosé, bien ordonné, inévitable et aussi naturel que l'air que l'on respire!

Nous sommes très nombreux – à dire vrai presque tous – à nous “accommoder” de cet égoïsme... Et dans cet égoïsme l'on y jouit... Et l'on y souffre parce que la jouissance se dégonfle comme un ballon de fête et que vient toujours du ciel la grêle, la pluie, le vent, la froidure sur notre dos un jour ou l'autre et que les égoïsmes naturels, inévitables autour de nous, passent et avancent, et ne nous voient pas...