En général une observation, une réflexion, une remarque, une critique désobligeante, peu agréable à entendre ou à lire, et émise à “l'emporte pièce”, assez brève et “gratuite” c'est à dire sans argumentation ni analyse objective et explicite... Ne peut susciter en réponse que violence, contestation systématique, réaction “épidermique”... Ou silence (mais le silence le plus souvent n'est pas même perçu par l'auteur de la réflexion “gratuite”)...

Par contre la même critique défavorable ou de “remise en place”, lorsqu'elle est argumentée, précisée, et qu'elle s'appuie sur des faits réels et observés, qu'elle démontre et explique... Peut alors susciter en réponse une interrogation plutôt qu'une réaction immédiate de violence et de contestation...

Mais il existe aussi une réalité en face de laquelle s'ouvre un “champ sans aucune perspective”, une sorte d'espace sans repères : lorsque tout bonnement il n'y a pas d'observation, pas de remarque, pas de critique...

Et il n'y a aucune réponse possible à opposer à cette réalité : se mettre en colère? Se taire? Exprimer?

Quant à une explication à trouver à cette réalité, il en est une qui n'est pas “fondamentalement douloureuse” : c'est celle dirais-je, de “l'indifférence naturelle”... Une indifférence naturelle qui est comme celle du promeneur dans une immense forêt, ne pouvant regarder chaque arbre en détail et ayant un long chemin à parcourir...

Dans un certain sens, l'indifférence naturelle serait presque “rassurante”...

Mais ce qui est moins “rassurant”, c'est lorsque l'on sent, tendu dans le silence, une certaine pesanteur... Comme dans l'immense forêt avec de loin en loin, d'étranges bruits ressemblant davantage à des échos étouffés...