Lettre ouverte à ceux que j'emmerde...

... Lorsqu'ils tombent ou retombent sur moi.

Vous me trouvez confus, hiéroglyphique et rebelle... Et parfois dégoûtant avec mes histoires de lapin qu'on dépouille en tirant l'un la “veste” et l'autre le “pantalon”...

Je vous bassine avec mes “usines à gaz” et mes “alambiqueries” qui selon vous ne mènent à rien, et qui vous fatiguent comme une marche forcée entre les mêmes rangées d'arbres tordus...

... Tiens, vous me rappellez ce Lovisat, ce pupille de la Nation qui en 1968 au centre de tri postal PLM à la gare de Lyon où je débutais ma carrière de postier ; était comme on dit “ un simple”... La Poste l'avait embauché “liftier d'ascenseur” (comme si un liftier pouvait être autre chose que d'ascenseur – je ne m'excuse pas pour le pléonasme-)

Entre autres “fonctions”, ce Lovisat (toujours en vareuse et pantalon bleus, crâne d'oeuf à 28 ans et sa vareuse ouverte sur un maillot de corps blanc) dépoussiérait les sacs postaux, faisait au “Transit” (salle de tri des paquets pour toute la France) des “sups” (quand le sac “dégueulait”, Lovisat raccrochait un sac vide sur la batterie circulaire à l'intérieur de laquelle les trieurs faisaient “valser” les paquets)...

A la pause, à la cantine, il montait sur le comptoir du bar, se déculottait et montrait son cul à tout le monde en poussant de grands cris...

... Je voudrais dire tout de même ceci à propos de ce Lovisat :

Il lisait des livres, il avait de l'instruction, et j'ai eu avec lui des conversations...

Si je vous dis ça, à vous que j'emmerde, que je bassine, que je lasse (je ne m'excuse toujours pas pour le pléonasme)... C'est que dans ma mémoire, dans mon souvenir, pour ma “culture personnelle”... Les pitreries de ce Lovisat qui montrait son derrière par dérision, m'interpelaient alors davantage qu'aujourd'hui vos certitudes affichées le verbe haut ou sec...

... Alors, pour conclure – car pour une fois je serai bref – je vous balance ma tartine même pas beurrée à la figure... Mais si la Gestapo revenait (qui dit qu'elle ne revient pas)... J'irais jamais donner votre nom et votre adresse à la “komandantur”... Et pourtant, moi aussi vous m'emmerdez tout comme je vous emmerde...