La parole donnée est sacrée... L'écriture communiquée l'est moins.

La parole, une fois donnée à une personne en particulier ou à un ensemble de personnes lors d'un accord, d'une déclaration, d'une promesse, d'un engagement... Et impliquant de part et d'autre la confiance et la responsabiité réciproques, l'action entreprise ; remplace l'écriture qui définit et légifère... C'est pourquoi la loi écrite, les codes et les procédures, les différentes dispositions prises et enregistrées par des assemblées ou des juristes sous la forme de textes... N'ont qu'une valeur relative, ne garantissent rien et peuvent être interprétés, arrangés et appliqués selon le “bon vouloir” de gens détenant le pouvoir et l'autorité, et la finance...

La parole donnée est sacrée ; la liberté, la liberté absolue indépendamment de tout concept de “bien ou de mal”, de morale ou de religion ou de politique, est tout aussi sacrée et implique de part et d'autre de chacun jouissant de cette liberté, un sens aigu de la responsabilité... Et une grande intelligence, une grande sensibilité, un sens de la diplomatie, dans la relation qui s'établit...

L'écriture par ce qu'elle révèle à une personne ou au plus grand nombre, lorsqu'elle se montre et peut être lue par tout un chacun... N'est “sacrée” que si elle vaut la parole donnée, si elle engage la personne qui en est l'auteur dans sa vie même, dans ses actes et dans son comportement.

Si l'écriture peut être ostentatoire, si elle peut révéler, si elle est diffusée ; elle doit cependant être réfléchie, parfois discrète dans sa forme et dans son expression ; et se faire d'images par les mots, dire par transposition plutôt que par transcription et exposition directe (surtout lorsque des personnes sont désignées et présentées) ; éviter d'exhiber l'intime comme l'on montrerait ses chicots en ouvrant la bouche ; éviter de produire ces “fioritures” qui “luminent” (et ne sont que “parade de gros dindon”)...

Mais l'écriture, c'est aussi – quand il faut l'oser – un cri de joie, du sperme qui gicle, une pirouette de gosse... Une confidence, une caresse, un sourire, un regard, une offrande , un remerciement... Un aveu, une révolte, une création, une invention de “quelque chose qui n'existe pas”,une hardiesse de pirate avec un crayon à la main, des tags sur un long mur où il y a déjà d'autres tags...

L'écriture c'est aussi un acte d'amour...

Un témoignage...

Un combat, une forme d'action...

L'écriture s'apparente peut-être à la plus sincère de toutes les prières de croyants... Dans une solitude intérieure et vécue, grave et emplie d'interrogations, qui ne se couche pas toute seule dans un fossé comme un musicien errant qui a cassé et jeté son instrument... Ou qui ne se chante pas à tue-tête comme un colporteur de rêves, de colifichets et de tours de passe-passe, à “tout va”, clamant sa déception ou sa rancoeur par les rues et les places publiques...

La “solitude intérieure” lorsqu'elle est bardée de certitudes personnelles, de marginalité, de révolte ou de souffrance et de contestation... Et qu'elle s'expose avec ostentation ; c'est une sorte de “diarrhée psychotique” !