SECTION 1

Introduction ou avant le départ...

Le mardi 17 mars 2009 à 8h 40 je « m'envole » avec ma femme vers la Guyane, depuis l'aéroport de Bordeaux Mérignac.

Une heure de vol pour rejoindre Paris Orly, puis départ Orly 10h 45 pour Cayenne Rochambeau.

Arrivée Cayenne 17 mars à 15 h 55 (heure locale)

Nous demeurons 3 semaines en Guyane jusqu'au 7 avril chez notre fils Tanguy qui réside à Matoury (15 km de Cayenne)...

Nous serons en Guyane pendant la “petite saison sèche de mars” (qui se traduit par des précipitations plus courtes et moins fréquentes) : cela est du au déplacement de la Zone Intertropicale de Convergence, qui “navigue” entre le 10ème Nord et le 10ème Sud (Cayenne est située sur le 5ème Nord)...

Les régions équatoriales sont pour moi, avec les régions du cercle polaire et les régions de latitude moyenne de l'hémisphère austral, mes destinations préférées. Car dans ces régions, le ciel, les plantes, les paysages et les animaux sont différents de là où j'ai passé ma vie...

... Ah, voir le mouvement apparent du soleil entre le matin et le soir dans l'hémisphère Sud avec l'équateur au Nord! Et des étoiles et des constellations différentes! Le jour “qui ne finit jamais” dans les régions du cercle polaire et au delà ; le passage du soleil à midi au centre de la voûte céleste dans les pays de l'équateur!

... J'ai parfaitement conscience devant un projet de voyage, que “tout peut s'écrouler”... Par la venue d'un évènement malheureux (maladie, accident, drame familial, guerre, tremblement de terre, tempête...)

Comme disait Laurence Parisot (dont je ne partage pas la “vision du monde”) : tout est précaire, la vie est précaire, la santé est précaire, le bonheur est précaire, le travail est précaire...

Par contre ce qui ne me semble jamais précaire, c'est bien le rêve... Le rêve à l'état pur, le rêve grand, beau et fort, difficile à transformer en réalité ; le rêve avec les moyens que l'on se donne pour le réaliser, avec tout ce que l' on arrache du sol sur lequel on est rivé, touffe après touffe, motte après motte, pierre après pierre, racine après racine...

S'il faut rêver réaliste, il faut aussi oser rêver grand...

SECTION 2

... Ce petit territoire – enfin pas si petit que cela, puisqu'il est d'une superficie égale à celle d'une grande région Française ou comme un pays tel que le Portugal... Ce “petit territoire” donc, perdu dans l'immensité du continent Sud Américain, un morceau du plateau des Guyanes tout au bout de la forêt Amazonienne, délimité à l'ouest par le fleuve Maroni, à l'est par le fleuve Oyapock, au sud vers la forêt Amazonienne par les monts Tumuc Humac (635m)... Et la “zone interdite” - une zone de “non droit”, aux frontières encore imprécises entre la Guyanne Française et le Brésil – ce “petit territoire” délimité au nord par l'Atlantique, l'immensité de l'Atlantique... Est donc un “petit bout du monde de France équatoriale”, avec dans sa partie littorale de St Georges de l'Oyapock jusqu'à St Laurent du Maroni... Ses routes, ses infrastructures, ses “grandes surfaces” commerciales ; Cayenne et Kourou, ses quartiers périphériques résidentiels, ses espaces urbanisés, ses panneaux routiers et ronds-points... Tout comme en France...

Et cela est tout à fait étonnant, de voir ces panneaux, ces infrastructures, ces enseignes lumineuses le soir, exactement comme dans n'importe quelle région Française!

Il n'y a pour vraiment différencier, que la végétation, le climat, la hauteur du soleil dans le ciel à l'heure méridienne.. Et les gens aux peaux noires ou cuivrées, sans doute pour beaucoup d'entre eux, originaires de pays Africains, d'Amazonie, du Brésil, ou Amérindiens venus de partout, du grand continent Américain....

Dès le 1er millénaire Av JC, les premiers peuples Amérindiens venus du bassin de l'Amazone ou des rives de l'Orénoque s'étaient installés en Guyane. Et lors des premiers débarquements des Européens au 16ème et 17ème siècle, ces peuples Amérindiens furent décimés en grande partie par les maladies importées, les soldats, les luttes tribales consécutives à la politique des envahisseurs...

Christophe Colomb avait croisé au large du plateau des Guyanes dès 1498, et au tout début du 16ème siècle, navigateurs Anglais et Portugais suivirent les traces de Christophe Colomb...

C'est en 1633 que débute l'implantation des Français en Guyane au fortin de Cépérou (du nom d'un chef Amérindien avec lequel des négociations furent menées)...

En 1643 arrivent Poncet de Brétigny et 400 hommes chargés de coloniser durablement la Guyane. Mais les Amérindiens se révoltèrent en réaction à la brutalité des colons, Poncet de Brétigny et ses troupes furent massacrés et quelques Français survécurent puis quittèrent la Guyane.

Une autre expédition menée par Royville en 1652 et soutenue par Mazarin connut le même sort que l'expédition de Poncet de Brétigny... En dépit de ces échecs, la colonisation finit par s'organiser tout au long des 17ème et 18ème siècles et c'est finalement avec la “fièvre de l'or” à partir de 1855, qu'une “certaine prospérité” (toutefois aléatoire et déstabilisante pour la vie sociale et économique) s'installe en Guyane...

Je passe sur la période du bagne, de 1852 à 1954, qui fut à mon sens, “une des plus grandes hontes de l'histoire de notre pays, la France” (soit dit en passant, L'Angleterre n'a pas fait mieux avec les bagnes d'Australie et surtout, de Tasmanie et les déportations d'enfants)...

C'est à Kourou que l'on rencontre actuellement le plus d'Européens ou de “métropolitains”, dont beaucoup sont des enseignants, des chercheurs, des scientifiques, des gens travaillant sur le site de la base spatiale... Mais l'on rencontre aussi à Kourou, des Brésiliens venus s'embaucher pour les travaux de construction et d'aménagement de la base spatiale, et qui, une fois installés à Kourou dans des stuctures résidentielles assez sommaires, se sont sédentarisés et ont repris d'autres activités diverses... Ainsi ces gens, bien que pauvres, vivent-ils “mieux” ici, que de l'autre côté du fleuve Oyapock...