... Je déteste ces "jeunes trous du cul en bagnole le samedi soir, boum/boumboumant/coeur de pieuvre en transe", qui jettent leur carton vide de pizza (avec un paquet vide de clopes et des canettes vides de bière) comme de la merde devant le portail de ma maison 186 route d'audon à Tartas...

... Et je déteste aussi ces conducteurs d'autos qui vident leur cendrier archi plein à un feu rouge sur le macadam!

J'appelle ça "des anarchistes de mes roupettes"! (J'ai une "idée" si j'ose dire - et j'ose - assez différente de l'anarchie) ... Et je rejoins de tout coeur, presque les larmes aux yeux d'émotion et de conviction, ce cher Léo Ferré qui disait " le drapeau noir, c'est quand même un drapeau"...

... Excusez moi, j'ai pas "sous la main" aujourd'hui de "contre partie" à "j'adore"...

Je me contente de dire : "j'adore tout ce que j'adore à en crever de régal"... (sans doute en premier lieu, un visage, une silhouette, un habillement, un chic, de femme ; et en second lieu, un paysage surprenant, tourmenté et immense sous un ciel chaotique)...

... Je déteste la nostalgie qui te "vrille la tête" et te fait "pleurer comme une madeleine" après un "paradis perdu"!

... Mais j'adore le souvenir quand il chante comme une bûche dans l'âtre et éclaire et diffuse sa chaleur!

... Ou encore, le "souvenir malheureux" dont on se marre en l'évoquant avec le regard qu'on a aujourd'hui!

... Je déteste le petit déjeuner au lit avec un plateau en équilibre instable posé sur le haut des cuisses sous le drap ; je déteste la bouffe sous cloche à l'hôpital, je déteste les denrées alimentaires et les plats "sauceux baveux coulants", les fromages qui puent la bite et le cul, la salade qui "schmucte" fort la vinaigrette, les frigos qui baillent en exhalant des senteurs douceâtres, faire frire des oeufs à poil avec le ouistiti qui se balance, je déteste le café tiède ou la soupe tiède, je déteste les plats cuisinés surgelés genre lasagne sauce tomate ou trucs de viande ou de poisson en sauce américaine... Je déteste venir en pyjama au petit déjeuner sans s'être débarbouillé ni lavé les dents et "musarder des heures" devant des tartines beurrées et un bol qui refroidit... Je déteste les escargots, les cuisses de grenouille et la crème cuite et la crème "tout court"... Les desserts liquides dans des assiettes plates, les gâteaux plantureux bourrés de crème au beurre et architecturés comme des chapeaux de vieilles dames du "beau monde"...

... J'adore la bouffe "sec, rôtie, bouillie ou sauté", qu'on mette un rond sous la bouteille de pinard, qu'on serve des fromages "acceptables", qu'on se lave et s'habille avant le petit déjeuner, qu'il y ait une poubelle de table (avec couvercle)...

... Faut-il "pleurer" après les vieilles machines à écrire (et même celles de 1980 qui étaient "électroniques"), faut-il "pleurer" après les disques vinyle 45 tours (à ce propos j'en achetais 2 ou 3 par semaine dans les années 80)?

Faut-il "pleurer" après ces "années 70 où l'on baisait -soit disant- à couilles rabattues"?

... Tout ça, c'était "avant"! Mais que dire de la "nostalgie d'un avenir qu'on imagine" (forcément "qui se vivra comme on rêve")?

... L'idéal c'est peut-être de rêver à ce qu'il est POSSIBLE de réaliser (même si c'est difficilement atteignable)...

De rêver "réaliste", de se donner peu à peu les moyens "d'atteindre"...

De rêver en fonction des capacités que l'on a en soi...

Par contre rêver à des choses impossibles, "trop au dessus de ses moyens et de ses capacités" ; c'est forcément "foncer dans le mur de la déception"... Avec tout ce qui découlera de désillusion, de "mal être", de frustration, de jalousie, d'amertume... Et donc de cette nostalgie ressemblant à de la mélancolie "paralysante" et destructive de soi...

Il me semble donc nécessaire et essentiel de bien connaître, de bien prendre conscience de ses capacités, de ses forces, de ses lacunes, de ses "atouts", de renforcer ce qui en soi "marche bien", d'y croire et de le "porter à bout de bras" , et enfin, de faire les "bons choix" dans sa vie, de définir des "priorités" et d'orienter ses efforts et sa recherche selon un ordre de ces priorités...